Le cadencement pour une offre TER plus complète et plus lisible

La ligne Charleville-Reims passe de 38 à 47 trains et la liaison entre Reims-Centre et Champagne-Ardenne TGV passe à 53 TER par jour en semaine, soit +53% d’offre. (Photo : Droits réservés)

La Région Grand Est et la SNCF lancent le cadencement en Champagne-Ardenne, une nouvelle organisation destinée à mieux répondre aux besoins de déplacements des habitants.

«Développer massivement l’offre ferroviaire, améliorer la qualité et la régularité des TER en Champagne-Ardenne ». Telle est la promesse de la mise en place du cadencement dès le 15 décembre prochain sur l’axe TER Sedan-Reims (Champagne-Ardenne TGV ), présentée par Mireille Gazin, présidente de la Commission Transports et Déplacements de la Région Grand Est. Le cadencement consiste à mettre en place des horaires de trains à heure fixe, chaque heure ou chaque demi-heure (aux heures de pointe) avec une immuable régularité. Ainsi, par exemple, les TER au départ de Reims pour Charleville-Mézières partiront chaque heure de la journée à h+00 et h+30. Le système existe déjà depuis 2007 en Alsace (créé avec l’arrivée du TGV) et 2016 en Lorraine, avec succès si l’on en croit la Région et la SNCF, qui avancent des chiffres de fréquentation en hausse pour le train au détriment de la voiture. « L’utilisation de la voiture individuelle (autour de Strasbourg) est tombée de 57% à 37% au profit des autres moyens de transport (co-voiturage, tramway et surtout TER) », estime Jacques Weill, directeur adjoint TER Grand Est. En 10 ans, en Alsace, la fréquentation des trains a ainsi été doublée par deux, souligne la SNCF.

50 TRAINS SUPPLÉMENTAIRES

Il s’agit donc d’assurer la liai- son sans changement entre Sedan et Reims-Champagne- Ardenne TGV (Bezannes), en passant par Charleville et Reims-Centre. La gare de Reims-Centre servira quant à elle de « hub » ou nœud de raccordement vers Laon, Fismes, Epernay et Châlons-en-Champagne.

« Ces améliorations vont se faire en densifiant les dessertes, en optimisant l’utilisation du matériel roulant et le travail des conducteurs et en démultipliant les correspondances », souligne Mireille Gazin.

Ainsi, la Région s’est engagée sur le développement de près de 50 trains supplémentaires, soit une progression de l’offre de +16% en semaine, avec pour objectif final un meilleur maillage du territoire régional « à budget maîtrisé ». Si les lignes principales bénéficient de ces offres en hausse (la ligne Charleville-Reims passe de 38 à 47 trains, la liaison entre Reims-Centre et Champagne-Ardenne TGV passe à 53 TER par jour en semaine, soit +53% d’offre), les dessertes vers les autres communes ne sont pas négligées pour autant. Pour la présidente de la Commission Transports et Déplacements de la Région, « il faut trouver un juste équilibre entre les dessertes et les « hubs » qui offrent de nombreuses correspondances vers le milieu rural. C’est un enjeu important pour la Région Grand Est : quand le transport ferroviaire est attractif, les lignes sont pérennisées ».

Certaines correspondances sont mêmes ouvertes, à l’image d’une ligne entre Carignan, Sedan et Charleville à destination du Luxembourg, via Longwy. D’autres sont renforcées comme Reims-Châlons (+24% d’offre) avec des dessertes vers Vitry-le-François (38 trains quotidiens) et Saint-Dizier (30 trains par jour en semaine). L’offre entre Saint-Dizier et Chaumont progresse quant à elle de +21% (17 trains quotidiens contre 14 auparavant). Et si certains arrêts sont amenés à être supprimés, ils seront désormais desservis par autocar, assure-t-on du côté de la Région et de la SNCF.

Des aménagements qui coûtent près de 3M€ de plus à la Région, que la collectivité et la SNCF espèrent récupérer dans le temps avec les recettes générées par la hausse de la fréquentation des TER.

LE RÉSEAU TER EN GRAND EST
398 gares desservies 1700 trains par jour
680 cars par jour
175 000 voyages quotidiens