Le bonheur dans une grange

Geoffroy Senat. Le Fou Gascon, traiteur évènementiel basé au cœur du Gers, poursuit son développement avec la rénovation d’une salle de récéption.

Bien que l’univers de l’événementiel soit au bord de l’asphyxie, Geoffroy Senat, jeune traiteur, basé à Préchac dans le Gers, depuis 2015, met les bouchées doubles : il a lancé en novembre dernier la rénovation d’une ancienne grange datant de 1914, grande de 170 m2, attenante à son domicile et à son laboratoire, en vue de la transformer en lieu de réception, notamment dédié aux mariages, soit d’ordinaire 80 % de son chiffre d’affaires, dans l’espoir de jours meilleurs. Objectif : vendre le Gers haut de gamme à travers un lieu authentique et sobre, niché au cœur de la verdure. « C’est un projet que nous avions en tête depuis le début avec ma femme. Il a vocation à concentrer mon activité dans un cadre unique, qui réunit tous les atouts du Gers. » Cette nouvelle salle de réception, qui conserve son charme originel avec une pointe de modernité, a la capacité d’accueillir 160 convives. « Nous l’avons principalement pensé pour la réception de mariage, mais ce lieu peut aussi convenir à des événements professionnels », détaille le jeune entrepreneur de 28 ans qui a mis sur la table 500 K€ d’investissement pour que la magie opère. Continuer de montrer son savoir-faire culinaire, avec des plats locaux, est en substance le projet du traiteur, mais pas seulement. S’il souhaite proposer sa prestation, d’autres chefs pourront également poser leurs ustensiles sur place. « Avec la formule, le prix de lancement s’élèvera à 2 500 € le week-end et 3 000 € uniquement pour la location de la salle », souligne-t-il. L’ouverture, prévue cet été, devrait séduire une clientèle locale et étrangère. « Mes clients sont à 50 % des personnes qui ont une attache ici, 15 % des clients étrangers, et le reste, ce sont des locaux dont une grande partie de Toulousains. » Si le traiteur accuse une perte d’activité de 85 % en 2020, il espère revenir à l’équilibre, avec un CA presque identique à celui de 2019, soit 180 K€ « mais sans les événements d’entreprises, c’est compliqué. Or pour 2021, je ne crois pas à leur retour. Si les mariages sont maintenus, avec le nombre de personnes initialement prévu, ce sera déjà très bien. » Lors d’une année faste, à l’instar de 2019, il réalise une cinquantaine d’événements. « Pour l’heure, une petite trentaine d’événements est reprogrammée. Pour ce qui est de la nouvelle salle, l’idée est de se mettre en route pour être totalement opérationnel en 2022. » 

Cet enfant du Gers, qui à 17 ans, s’est lancé dans la restauration, avec l’envie d’embrasser rapidement un métier « plein de richesses, qui ouvre toutes les possibilités » a fait ses classes à la Table des Cordeliers à Condom, sous la houlette du chef étoilé Éric Sampietro, en Nouvelle-Zélande pendant un an aux côtés d’un chef maori et dans des restaurants à la Clusaz en tant que saisonnier. Cet ancien rugbyman, qui tient à sa liberté, ne baisse pas les bras et espère en 2021 recruter un chef cuisinier, lui qui se dit aujourd’hui « plus chef d’entreprise. » Il a également d’autres projets : « être totalement indépendant concernant la location de matériel, car ça a un coût. Cela dépendra du succès de la salle. »