Le biométhane, énergie de demain

En 2020, la consommation s’est élevée à 65 TWh dans le Grand Est.

Lors de son bilan annuel, GRTgaz a fait le point sur la consommation globale durant l’année 2020. Les perspectives 2021 ont aussi été abordées avec l’augmentation progressive de la part du biogaz grâce aux installations de biométhane toujours plus nombreuses dans la région.

En 2020, la consommation globale de gaz a baissé de 11% dans le Grand Est passant de 74 TWh en 2019 à 65 TWh en 2020. À cela, deux raisons, la principale étant le réchauffement climatique, l’autre, les conséquences de la crise sanitaire. « En regardant l’évolution des températures depuis 2016, on constate que l’hiver 2020 a été le plus doux avec l’année la plus chaude enregistrée depuis 1900 », indique Thierry Daniel, délégué territorial Nord Est de GRTgaz. « Par rapport à la consommation en 2019, l’aspect climatique joue pour une baisse de -5,3 % quant à l’effet économique, il compte pour -1,9 %. »

Ainsi, hormis pour l’industrie, davantage affectée par le Covid-19 ainsi que par des arrêts programmés de sites, la situation sanitaire a eu un impact plus limité que le climat sur l’évolution globale de la consommation régionale. La grande industrie enregistre une baisse très légère de la consommation de gaz dans le Grand Est avec 22 TWh sauf dans le secteur agroalimentaire, où on constate une petite augmentation « liée notamment à la production de gel hydro alcoolique », précise Thierry Daniel. Sur l’année, les centrales à cycle combiné gaz ont quant à elles enregistré une diminution de leur consommation en raison d’une baisse de la consommation électrique nationale sur l’année (-5%) et d’arrêts de maintenance.

Plus globalement, le système gazier a été moins sollicité en 2020 avec néanmoins une stabilité des prix. « Les prix ont été stables jusqu’à la fin de l’année où il y a eu une envolée avec un appel plus important du GNL vers l’Asie. Avec 9,24 €/MWh en 2020, le PEG (point d’échange de gaz) a été la place de marché la moins chère d’Europe : La compétitivité est restée de mise grâce à la densité des réseaux ainsi qu’à tous les investissements que GRTgaz a effectué sur ses réseaux (terminaux méthanier, stockage) », observe le délégué territorial Nord Est.

ESSOR DU BIOGAZ

La méthanisation confirme son fort développement dans le Grand Est avec 41 sites injectant sur les réseaux gaziers au 31 décembre 2020 (doublement par rapport à 2019), pour une capacité totale de production de 804 Millions de kWh soit 1,2% des consommations régionales, et 180 projets inscrits dans le registre de capacités, qui devraient voir le jour d’ici 2023-2024. « En 2020 sur 35 millions d’euros d’investissement, 11 millions étaient dirigés vers la transition énergétique (GNV, rebours, biométhane, réduction émission de CH4, hydrogène) et 22 millions pour entretenir les réseaux, les fluidifier, important concernant l’économie et la performance du gaz. En 2021, il y aura davantage d’investissements avec 52 millions d’euros d’ores et déjà budgétés. » Si tous les projets se concrétisent, cela permettra de subvenir à presque 10% des besoins de consommation au niveau régional contre un peu plus de 1 % d’aujourd’hui.

Trois projets de rebours sont prévus dans la région, à Rethel (08), Chalôns-en-Champagne (51) et Troyes (10). Les pilotes des rebours permettent de remonter le surplus de biométhane du réseau de distribution vers le réseau de transport gaz. La station de rebours de Vouziers dans les Ardennes sera mise en service pour juin 2022. « D’ici trois ans, Vouziers va devenir exportateur de gaz naturel grâce au monde agricole. C’est une victoire pour l’environnement », s’est félicité le député des Ardennes, Jean-Luc Warsmann. Et si des résistances s’expriment face à la multiplication de projets de méthaniseurs, concernant les nuisances olfactives ou les risques de fuite de gaz, les pouvoirs publics croient plus que jamais en cette technologie, GRTgaz s’inscrivant comme un acteur du plan de relance dans le cadre du Business Act Grand Est.

« Le gaz est indispensable au mix énergétique. À travers le biométhane, cette source de gaz renouvelable apporte des réponses aussi bien au niveau environnemental qu’au niveau de la performance. Le bio méthane est un atout, une production locale, s’inscrivant dans une économie circulaire », insiste Thierry Daniel, délégué territorial Nord Est de GRTgaz.