Roman Régis. Il a lancé, avec trois autres collaborateurs, la plateforme Aurore Market qui propose des produits biologiques à des tarifs moins chers.
Si les produits estampillés biologiques se sont démocratisés, occupant une place grandissante dans les linéaires du supermarché à la supérette, leurs prix restent cependant toujours gonflés, limitant l’accès aux familles modestes. C’est pourquoi quatre jeunes entrepreneurs, pas encore trentenaires, ont lancé le site e-commerce Aurore Market en 2018, cassant les prix, offrant en moyenne de 30% à 50% de réduction par panier. « Nous voulions entreprendre dans un projet qui fasse écho à nos valeurs et l’idée de permettre à des familles et gens modestes d’accéder au meilleur de l’agriculture biologique a germé. C’est le modèle de distribution qui permet cette alternative, en faisant des efforts sur les marges pratiquées », détaille, Roman Régis (à gauche sur la photo), directeur général au commande du pôle achat et partenariat, issu d’une famille de restaurateurs.
Après six mois de réflexion et 47 K€ récoltés auprès de la ville d’Espalion dans l’Aveyron, de la plateforme participative Miimosa et de business angels, les cofondateurs, dont Hicham Aissou, Vincent Cotten, et Roman Régis tous trois diplômés de l’École européenne des métiers de l’internet (EEMI) et d’un master de management, ainsi que Thomas Limbert, auparavant webdesigner freelance, ont démarré l’activité sur les chapeaux de roue. « Nous louons un entrepôt à Espalion, que nous avons agrandi l’an dernier, passant à 2000 m2, et avons augmenté notre effectif de 10 à 42 collaborateurs afin de suivre l’augmentation du flux de commandes ». L’entreprise, qui a franchi la barre symbolique des 10 000 clients et vise à l’avenir 40 000 foyers, enregistre plus de 300 % de croissance de son CA chaque année, engrangeant des milliers de commandes par mois.
Pour l’heure, le site propose 3 000 références. « Nous ne dépasserons cependant pas les 4 000, la quantité n’étant pas notre objectif. Notre système fonctionne sur la qualité des produits et l’optimisation des achats. Avec 3 000 références, nous couvrons déjà les besoins d’un ménage au quotidien en dehors des produits frais », souligne le cofondateur qui collabore avec plus de 120 producteurs. « Ce sont principalement des producteurs français, sauf pour des produits comme le chocolat où nous passons par des filières qui ont démocratisé le commerce équitable, et qui rémunèrent correctement les agriculteurs. Notre démarche se fonde sur des produits de qualité, éthiques et solidaires, c’est aussi le cas avec la marque, C’est qui le patron, issue, elle, de l’agriculture conventionnelle. »
En parallèle, les fondateurs espèrent, via une seconde campagne de financement participatif en cours (Ululle), financer un réseau d’e-consignes. « Il s’agit de produits dans des emballages durables et consignés pour réutilisation, à l’instar du projet Loop de l’enseigne Carrefour, que les clients rapporteront en points relais afin qu’on les nettoie et les renvoie sur le marché. C’est une offre de service globale et responsable », conclut-il.