Le bilan 2019, futur étalon pour l’avenir de l’économie régionale

Pour la troisième année consécutive, l’emploi dans la construction est en hausse, répondant à une progression de 2,3 % de l’activité globale.

Sachant que la France a mis six ans avant de retrouver ses niveaux économiques d’avant la crise de 2008, l’année 2019 risque bien de servir d’étalon comparable pour la crise en cours. La conjoncture 2019 du Grand Est, analysée par l’INSEE, en collaboration avec les services de l’Etat, devient ainsi un document de référence.

Quelle était la conjoncture économique du Grand Est avant le choc de la crise sanitaire et le confinement du 17 mars au10 mai ? Le bilan de l’année 2019 répond à cette question et sert de repère au Monde d’avant : la région ayant perdu, comme un peu partout dans le pays, plus de 30 % de son activité en moins de deux mois.

À quelques variantes près, l’économie du Grand Est a connu en 2019 les mêmes tendances qu’au niveau national. L’emploi salarié a augmenté, le chômage a baissé, les créations d’entreprises ont poursuivi une forte progression, le tourisme s’en est sorti honorablement et les chantiers de construction de logements ont vu leur nombre se réduire à nouveau.

HAUSSE DE L’EMPLOI ET BAISSE DU CHÔMAGE

L’emploi salarié régional était en baisse de 0,3 % en 2018, il a progressé de 0,1 % en 2019. Cette progression concerne toutes les régions, avec plus ou moins d’ampleur pour une moyenne nationale de + 1,1 %. Elle est la plus forte en Occitanie et en Ile-de-France et la plus faible en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est.

En 2019, la croissance de l’emploi salarié est inférieure à celle de la France dans les dix départements de la région. Le nombre de salariés est quant à lui, quasiment stable dans la Marne. Il ne baisse que dans les Ardennes (-1,0 %), le Haut-Rhin (-0,4 %) et la Haute-Marne (-0,2 %). Le département du Bas-Rhin gagne plus de nouveaux salariés (2 300) que l’ensemble du Grand Est (2 100).

BAISSE DANS LES DIX DÉPARTEMENTS

C’est une cinquième année consécutive de baisse pour le chômage. Ce nouveau recul (-0,5 point pour -0,4 en moyenne nationale) porte le taux régional à 7,8 %. Les dix départements participent à cette amélioration du marché du travail, notamment l’Aube, la Meuse, la Marne et la Haute-Marne. Le Grand Est est la sixième région pour le plus fort taux de chômage, dans une fourchette qui va de 10 % pour les Hauts-de-France à 6,7 % pour la Bretagne. Seuls trois départements régionaux conservent un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale : l’Aube (10,2 %), les Ardennes (9,9 %) et les Vosges (9,1 %). À fin 2019, le Grand Est comptait près de 443 000 demandeurs d’emploi dans les catégories A, B et C, c’est-à-dire 7,7% des demandeurs nationaux de ces trois catégories.

ANNÉE RECORD POUR LES CRÉATIONS D’ENTREPRISES

En 2019, plus de 44 000 entre- prises ont été créées dans le Grand Est, soit une hausse annuelle de 18%, la plus forte des dix dernières années, exactement comparable à celle du niveau national et plaçant la région en neuvième position, entre les +23 % des Pays de la Loire et des Hauts-de-France et les + 15 % et + 16 % de la Corse et de l’Ile-de-France.

Les micro-entreprises expliquent la moitié de la hausse des créations. C’est dans l’industrie que la progression (+ 25 %) est la plus forte, même si elle est moindre qu’au niveau national. Seuls deux départements, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle ne sont pas concernés par cette hausse des immatriculations dans l’industrie, particulièrement forte dans les Ardennes (+ 53 %) et dans le Haut-Rhin (+ 45 %).

LES ARDENNES EN LEADER POUR 2019

Tous secteurs d’activité confondus, la hausse des créations concerne les dix départements, notamment les Ardennes (+ 28 %). À l’opposé, la Meuse et l’Aube n’enregistrent que 8 et 13% de croissance démographique. L’Aube est le premier département pour la baisse des défaillances (-34 %), devant les Ardennes (-14 %) et le Bas-Rhin (-13 %). Ces baisses sont plus sensibles dans l’industrie, la construction et les services aux particuliers.

Les dépôts de bilan sont en augmentation, entre 5 et 10 %, dans le Haut-Rhin, la Moselle et la Meurthe-et-Moselle. Les secteurs concernés par ces défaillances sont le commerce, les transports, l’hébergement et la restauration.

ENCORE PLUS D’EMPLOIS DANS LA CONSTRUCTION

Pour la troisième année consécutive, l’emploi dans la construction est en hausse, répondant à une progression de 2,3 % de l’activité globale. Le département des Ardennes (-4,7 %) échappe à cette embellie. Le Bas-Rhin et la Meurthe-et-Moselle bénéficient d’une croissance de l’emploi supérieure au niveau national.

Cependant, l’activité logement subit une certaine érosion avec des mises en chantier en baisse de 5 %, contre 1 % en France métropolitaine. Les situations géographiques sont très contrastées. Ainsi les mises en chantier progressent de 34 % dans la Marne et baissent de 13 % dans l’Aube.

MOINS D’ÉTRANGERS DANS LES HÔTELS

Tous types d’hébergement confondus, le Grand Est a enregistré 22,4 millions de nuitées touristiques en 2019, avec une progression (1,5 %) légèrement supérieure à la moyenne nationale. Il faut distinguer, dans ce résultat, la stabilité de la fréquentation étrangère de la progression des touristes français (+ 2,6 %). Cinquième département pour le nombre de nuitées, la Marne subit une baisse de 1,2 %.

Dans cet ensemble les nuitées hôtelières s’élèvent à 14,4 millions. Elles augmentent de 1,4 % dans le Grand Est et diminuent de 0,8 % dans l’Hexagone. Ici encore, la hausse régionale de la fréquentation française (+ 2,6 %) contraste avec le recul de celle des étrangers (-0,8 %).

Si les Suisses et les Néerlandais ont été plus nombreux dans les hôtels régionaux, les Britanniques et les Belges sont en retrait (-15 et -5 %). À noter la hausse remarquable des Chinois (+ 20 %), même s’ils ne représentent que 3 % de la fréquentation hôtelière régionale.