Le bâtiment aubois porté par une démographie favorable

Responsables administratifs, élus et entrepreneurs présents au premier café éco de la Capeb Aube. (Photo : Laurent Locurcio)

Le premier café éco de la Capeb constate une activité bien orientée mais toujours des difficultés de recrutement.

Le bâtiment aubois se porte plutôt bien. C’est l’un des enseignements du premier café économique du BTP de l’Aube organisé par la Capeb. Les chiffres diffusés par la CERC (cellule économique régionale de la construction) Grand Est incitent à l’optimisme dans plusieurs domaines. Par exemple, les mises en chantier de logements progressent de 9% dans l’Aube alors qu’elles régressent de 5% sur le plan national. Autre exemple, la progression des logements collectifs autorisés s’inscrit en hausse de 27%. Au delà du logement, l’activité est forte également pour les locaux d’activités.

Avec 213 000 m2 de locaux mis en chantier dans le département, la hausse sur une année est de plus de 80% ! S’il est vrai que quelques gros projets suffisent à faire monter spectaculairement les chiffres, la tendance est bien là, notamment pour les bâtiments agricoles (+60%), les commerces (+45%) et les bureaux (+161%).

Une conjoncture qui n’est pas forcément aussi porteuse dans les autres départements de la région Grand Est.
« L’Aube est le seul département du Grand Est à connaître un solde migratoire positif, ce qui est forcément un bon signe pour le secteur de la construction et le logement social », analyse Thierry Mosimann, préfet de l’Aube. Le département commence à tirer parti de sa proximité avec la région parisienne en accueillant une population qui en est issue. Constatant lui aussi « l’appel de l’Est parisien vers l’Aube », le député Gérard Menuel craint « un choc du logement important si on ne relance pas un grand plan y compris dans l’Aube ». Si le président de la Capeb note aussi des carnets reconstitués dans les entreprises artisanales, la difficulté du recrutement se pose avec insistance. « Nous avons encore un véritable travail d’image a faire, notamment auprès de l’Éducation nationale pour favoriser l’apprentissage », explique le député Grégory-Besson Moreau.

RÉTABLIR UNE CONCURRENCE SAINE

Il y a également des situations de concurrence déloyale qui se posent. Pour les artisans des travaux publics et les paysagistes, la suppression du GNR, le gazole non routier à fiscalité réduite, se traduit par une distorsion de concurrence avec les agriculteurs qui continuent à en bénéficier et qui peuvent aussi réaliser des travaux publics. Une situation que déplorent les deux députés aubois, même s’ils sont pour l’un dans l’opposition et pour l’autre membre de la majorité, contre une mesure qui leur semble avoir été imposée par Bercy. La Capeb s’est aussi mobilisée pour lutter contre une autre concurrence, celle liée au travail illégal d’une part, et d’autre part aux fraudes au détachement. Lancée par la Capeb Grand Est, l’application (www.signalementbtp.fr) permet aux artisans de faire des signalements de situations anormales rencontrées sur un chantier, de manière anonyme, auprès de leur Capeb départementale qui transmettra aux services de l’Etat compétents.