Le Airbnb sportif accélère son développement

Sylvain Morel et Fred Diaw ont créé Sportihome en 2017.

La plateforme montpelliéraine de réservation de logements équipés en matériel de sport s’associe avec l’enseigne Décathlon Pro d’Odysseum. Elle poursuit son maillage national et envisage de tripler son parc d’hébergements d’ici la fin de l’année.

Avec la Covid-19, les envies de se plonger dans un écrin de nature et de s’oxygéner ne manquent pas. Une aubaine pour le Airnbnb des fans d’activité outdoor. Pour preuve, le spécialiste montpelliérain des locations de vacances sportives Sportihome, qui réunit aujourd’hui près de 10 000 logements et plus de 3000 spots partagés par la communauté, résiste malgré la crise sanitaire et économique qui s’éternise. Qui plus est, les Français redécouvrent l’Hexagone et ses multiples facettes. « Le panier moyen évolue d’année en année. En 2019, il s’établissait à 590 €, en 2020 à 735 € et en 2021 à 980 €. Et la durée moyenne de réservation est de quatre nuits pour quatre voyageurs. En 2020, nous avons réussi à garder la tête hors de l’eau, puisque nous avons pu reporter les réservations ou proposer des arrangements au cas par cas. En ce début d’année, nous avons réalisé la moitié de l’activité de 2019, et nous prévoyons 2 M€ de CA pour 2021 », souligne le cofondateur Sylvain Morel. La start-up a également su faire preuve d’imagination pour booster sa notoriété en pointant les meilleurs spots dans un rayon de 100 km autour de chez soi au sortir du confinement.

Si aujourd’hui, le moral reste au beau fixe, c’est également grâce au rapprochement récent avec Décathlon Pro d’Odysseum après plus de deux ans d’échanges. « Ce partenariat exclusif vise à permettre aux propriétaires d’hébergements de mieux s’équiper en matériel de sport à des prix préférentiels. Nous avons une boutique Sportihome sur le site Décathlon pro pour commander et se faire livrer ». Pour l’heure, l’offre qui se compose de six équipements à savoir un stand up paddle gonflable, un kayak gonflable, un modèle de VTT et de VTC et deux modèles de surf débutant, s’apprête à atteindre 75 références – fitness, marche nordique, raquette à neige, ski, etc., de quoi « couvrir presque toutes les activités. Nous travaillons en collaboration avec les experts du magasin d’Odysseum pour cibler les bons produits pour chaque pratique. L’objectif n’est pas, par exemple, d’avoir une palette de VTT mais de privilégier un produit déjà bien noté par les sportifs », détaille-t-il. 1000 équipements sont déjà présents dans plus de 500 logements Sportihome. De fait, augmenter le parc de matériel mis à disposition des locataires est une des priorités fléchées par la plateforme. « C’est ce qui fait notre différence. Les voyageurs peuvent soit louer du matériel via des loueurs professionnels référencés sur notre plateforme, soit louer directement les équipements proposés par l’hébergeur, souvent inclus dans la location ».

Au lancement du site internet, l’entreprise montpelliéraine qui ne proposait que des logements, affiche désormais 26 000 activités affiliées partout en France – grâce à plusieurs partenariats avec des fédérations sportives – et près de 3 000 spots partagés qui ont généré plus de un million de visites.

« C’est la communauté qui partage les informations. Nous agrégeons ensuite les logements autour des points d’intérêt. » La plateforme se veut avant tout participative. Et comme aime à le rappeler le dirigeant : « Notre ADN, c’est le plaisir de partager une passion sportive. L’objectif est que les propriétaires prennent le temps de faire découvrir leur territoire aux voyageurs et partagent un moment sportif avec eux ».

C’est d’ailleurs une expérience similaire à l’Île Maurice qui est à l’origine de Sportihome, créée par deux passionnés de kitsurf. « J’ai dormi chez un kitsurfer et j’ai trouvé ça génial de pouvoir accéder à de bons endroits et d’avoir accès à du matériel sur place. La plupart du temps, j’étais toujours frustré par les plateformes d’hébergements traditionnels, explique Sylvain Morel. Il se trouve que de son côté, Fred Diaw que je connaissais depuis 10 ans, souhaitait louer son gîte en Bretagne à des sportifs. Nous avions la même idée et il y avait un réel besoin ». L’entreprise qui est née en 2017, et qui a depuis réalisé deux levées de fonds – 400 000 € en 2018 et 600000 € en 2019 et a enregistré cette même année 500 000 réservations – envisage de tripler son parc d’hébergements d’ici la fin de l’année, notamment sur le territoire national. « Il nous reste encore des zones à mailler. Pour le moment, sur les 10 000 logements recensés, une grande majorité est basée sur le littoral et nous comptons 12 000 logements en montagne. 95 % de notre parc se situe en France mais nous sommes également présents dans 45 pays. Nous proposons tout type de logements, cabane, gîte, studio, villa, penthouse, etc. », précise le dirigeant.

L’entreprise, qui emploie actuellement 12 collaborateurs, connaît ainsi une forte accélération et un engouement auprès de la clientèle étrangère. « En 2019, 15 % de notre CA était réalisé à l’export. L’objectif sera à court terme d’amener les Français sur des spots étrangers. » Les voyants semblent être presque au vert.