L’avenir n’est pas un long canal tranquille

Le Canal du Nivernais fait partie des trois univers et expériences à découvrir dans la Nièvre, avec le Morvan et la Loire en Bourgogne. À vélo ou en bateau, le Canal du Nivernais permet aux touristes de découvrir la Nièvre, de Decize à Auxerre, à travers son histoire, ses vignobles et ses villages pittoresques.

En lançant sa grande consultation “Imaginer le canal du Nivernais”, le Syndicat mixte d’équipement touristique du canal du Nivernais confie l’avenir du canal à ses acteurs.

S’il peut fièrement arborer le titre de deuxième canal le plus fréquenté de France après celui du Midi, derrière l’image, la réalité est toute autre.

Avec 20.000 visiteurs par an en moyenne, le petit frère est loin de l’historique canal qui relie Toulouse à la Méditerranée et qui draine lui plus de 330.000 visiteurs. Une économie touristique plombée par la crise sanitaire : pour exemple, 95 % des loueurs de péniches durant l’été sont étrangers. Et comme un remous n’arrive jamais seul, la convention signée en 1972 par le Conseil départemental de la Nièvre qui lui confie l’aménagement, l’entretien et le développement de la partie centrale prendra fin en 2022. La coopération interdépartementale qui réunit depuis 2010 les agences de tourisme de la Nièvre et de l’Yonne, Bourgogne Franche-Comté Tourisme et les Syndicats mixtes d’équipement touristique du canal du Nivernais (SMETCN) 58 et 89 doit donc redéfinir aujourd’hui l’échelle de prise en charge de la gestion hydraulique, l’entretien de l’infrastructure, l’exploitation et la valorisation du canal.

PENSER LE CANAL DE DEMAIN

Une lourde tâche pour le SMETCN qui, au-delà des aspects techniques, souhaite s’appuyer sur les bonnes idées pour penser le canal de demain. Et pour cela, qui mieux que ceux qui y vivent pour définir les axes de développement pour les vingt années à venir et proposer, à l’issue, une stratégie de développement ? Depuis le début du mois d’août, ce sont donc tous les acteurs – habitants, entreprises, prestataires, touristes – qui sont consultés pour “Imaginer le canal de demain” : recueil de témoignages et de contributions sur tous les réseaux sociaux, rencontres et débats retransmis en direct sur Youtube et la page Facebook (Imagine le canal du nivernais), formulaire de contribution en ligne et organisation en novembre de plusieurs groupes de travail pour approfondir le résultat de cette grande consultation.

Financées à hauteur de 118.000 euros par les conseils départementaux de la Nièvre (30.000 euros) et de l’Yonne (10.000 euros), La Banque des Territoires (40.000 euros), Voies Navigables de France (20.000 euros) et le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté (18.740 euros), les premières consultations donnent déjà une idée de la tâche qui attend les partenaires. Entre ceux qui veulent « rester comme ça », ceux qui voient déjà le canal comme le moyen de « faire de la Nièvre un hameau » ou ceux qui n’y croient pas, par manque d’attractivité économique et d’opportunités professionnelles, nul ne saurait dire à ce stade ce que sera le canal du Nivernais à l’horizon 2030.

Ce qui est certain en revanche, c’est qu’il sera à l’image de ses habitants et que de ces contradictions, le SMETCN devra tirer une stratégie de développement et de gouvernance pour assurer à ce joyau du tourisme en Bourgogne une vie future qui ne devra pas être un long fleuve tranquille.

canal-du-nivernais.com