L’Aube se lance dans l’insertion par le numérique

Acteurs du numérique Aube

Acteurs du numérique et de l’emploi réunis pour préparer le lancement d’une structure d’insertion par le numérique dans l’Aube.

Un dispositif original pour répondre aux difficultés de recrutement et faciliter l’accès à l’emploi.

L’insertion dans l’emploi par le numérique fait son chemin. Souvent confiné à certains secteurs tels que le bâtiment, le recyclage ou encore le maraîchage, l’IAE – insertion par l’activité économique – peut devenir une solution dans les métiers sous tension. Dans l’Aube, une démarche originale a été initiée par les acteurs de la filière numérique sous l’égide de l’association Perspectives Numériques avec l’appui des services de l’État et de la CCI de Troyes. Dans ce cadre, tout au long de l’année, une « étude sur la filière d’insertion par le numérique » a été menée tant auprès des entreprises de tous secteurs d’activités de 5 à 250 salariés que des branches professionnelles et bien entendu, auprès des sociétés spécialisées dans le web et le développement informatique. Une enquête annoncée à l’occasion du lancement du club des entreprises inclusives à la préfecture. L’objectif de l’enquête étant notamment de quantifier la manière dont les entreprises répondent à leurs besoins numériques (en interne, par des prestataires ou autre) et mieux connaître leurs projets.

Par exemple, les besoins à venir se situent davantage sur le commerce en ligne, la présence sur les réseaux sociaux et les ERP. Autre enseignement de l’étude : la moitié des entreprises auboises de la filière numérique envisage d’embaucher en 2020. « Nous leur avons aussi demandé si elles étaient prêtes à collaborer ou à recruter auprès d’une structure d’insertion par le numérique », précise Thierry Deltour, président de Perspectives Numériques 10. La réponse est plutôt positive.

MIEUX CERNER LES BESOINS

Reste à trouver la forme que pourrait prendre la future entreprise d’insertion, par le numérique dans l’Aube : une antenne d’une structure parisienne déjà existante, l’appel à des entreprises d’insertion déjà présentes sur le territoire ou encore la création d’une nouvelle entité par des acteurs aubois du numérique. « Le numérique est un vecteur d’insertion et d’attractivité pour les jeunes », confirme Olivier Paternoster, responsable du pôle entreprises et emploi à la Direccte. D’autres initiatives peuvent s’inscrire dans ce cadre, comme notamment des chantiers d’insertion lancés, par exemple, par des collectivités locales. En tout cas, il existe des moyens auprès de l’Etat, de la Région Grand Est et de Pôle Emploi pour lancer des initiatives. « Il y aura une dimension formation et encadrement très importante à prendre en considération », précise toutefois Thierry Deltour. Une meilleure connaissance du marché de l’emploi dans le numérique s’avère également indispensable. Cette année, Pôle Emploi n’aura reçu qu’une dizaine d’offres d’emploi dans le secteur numérique pour toute l’année, alors même que certains métiers sont sous tension comme celui de développeur par exemple. « Les entreprises du numérique recrutent généralement à l’issue d’un stage ou via les réseaux sociaux », explique Thierry Deltour. Une situation à prendre en compte d’autant que la région s’appuie généralement sur les offres de pole Emploi pour financer des dispositifs de formation au niveau local. L’étude aura permis précisément d’en prendre conscience.