L’Aube et le Bas-Rhin atténuent la baisse démographique régionale

(Crédit : Pixabay)

En cinq ans, la région Grand Est a perdu 40 900 habitants.

Au 1er janvier 2019, le Grand Est compte 5 518 188 habitants, soit 15 400 de moins en un an. Il s’agit de la quatrième baisse consécutive de la population régionale, soit 40 900 habitants de moins depuis 2015, quasiment l’équivalent des communes de Charleville-Mézières ou de Châlons-en-Champagne, respectivement 46 et 44 000 habitants. Depuis 2015, la région accuse une baisse de 0,7%, dans un contexte France métropolitaine en hausse de 0,8%. La baisse de la population régionale va en s’amplifiant : 3 900 habitants en 2016, 8 600 en 2017, 13 000 en 2017 et 15 400 en 2018.

Dans une France métropolitaine qui gagne 511 000 habitants depuis 2015, le Grand Est enregistre la plus grosse perte de population, devant les Hauts-de-France (-31 700 habitants), la Bourgogne-Franche- Comté (-25 600), la Normandie (-20 000) et le Centre-Val de Loire (-11 800). À l’inverse, les plus importantes progressions appartiennent aux régions Auvergne-Rhône-Alpes (+149 000 habitants), Ile-de-France (+131 200) et Occitanie (+118 600).

UN SOLDE NATUREL ENCORE POSITIF

Si le solde naturel (naissance moins décès) demeure positif (+0,1% en variation annuelle), c’est le solde migratoire (entrée dans la région moins départs) de -0,3% qui plombe la démographie régionale (-0,2%). Le Grand Est fait partie des cinq régions françaises, avec la Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts de France, la Normandie et le Centre-Val de Loire, qui perdent de la population.

Quatre régions présentent un solde naturel déficitaire, entre -0,1 et -0,2%. Il s’agit de la Nouvelle Aquitaine, la Corse, la Bretagne et la Bourgogne-Franche-Comté. Six régions ont un solde migratoire négatif. Il s’agit de l’Ile-de-France (-0,5%), des Hauts-de-France (-0,4%), du Grand Est (-0,3%), de la Bourgogne-Franche-Comté et de la Normandie (-0,2%) et enfin du Centre-Val de Loire (-0,1%).

UN SOLDE MIGRATOIRE QUI S’AFFAIBLIT

Globalement, la démographie métropolitaine, dans son contexte migratoire, induit un tropisme solaire identique à celui du tournesol. Un phénomène qui profite aux régions du sud de la Loire : Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur. À l’inverse, le Grand Est figure dans le vaste ensemble Nord-Est qui inclut la Normandie et va jusqu’à la Franche-Comté et qui accuse un déficit d’attractivité, parfois mâtiné d’une natalité encore forte. C’est le cas de l’Ile-de-France, avec un solde naturel de +0,8% et migratoire de -0,5%.

Sur les dix départements de la région et depuis 2015, deux d’entre eux enregistrent une progression de leur population : + 61 habitants pour l’Aube (+0,02%) et surtout +9 847 habitants pour le Bas-Rhin (+0,9%). Les baisses les plus importantes sont enregistrées dans les Ardennes (-3,7%), la Haute-Marne (-3,4%), la Meuse (-3,2%) et les Vosges (-2,9%). Ces quatre départements pèsent 82% du déficit démographique du Grand Est. La population de la Marne a perdu 5 068 habitants dans les cinq dernières années (-0,9%). Avec aujourd’hui 567 225 habitants, le recul de sa population entre 2018 et 2019 est de 0,2%.

À l’exception de l’Aube, les départements du Grand Est enregistrent dans les quatre dernières années un solde migratoire négatif qui va de -0,9% pour les Ardennes à -0,1% pour le Bas-Rhin, lequel département dispose du meilleur solde naturel régional (+0,3%) lui permettant une augmentation de sa population. La Haute-Marne (-0,7%), la Meuse (-0,6%), les Vosges (-0,5%) et la Marne (-0,4%) subissent également un déficit d’attractivité.

UN RECUL DES JEUNES SUPÉRIEUR À LA MOYENNE

La baisse de la natalité, une des conséquences du vieillissement de la population, frappe pratiquement toutes les régions de la Métropole et participe à l’affaissement de leur solde naturelle. La part des 0 à 19 ans s’est contractée en moyenne métropolitaine de 0,4 point dans les cinq dernières années, avec des contrastes selon les régions. On enregistre ainsi une baisse, parmi les plus fortes, de près de 0,6% de cette tranche d’âge dans le Grand Est, derrière les Hauts-de-France et la Bretagne. Trois régions, l’Ile-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Pro- vence-Alpes-Côte d’Azur, accusent un moindre recul de cette tranche d’âge.

Source INSEE : « Évolution de la population au 1er janvier 2019 »