L’Aube doit encore étoffer son offre hôtelière

Didier Leprince président CDT Aube

Pour Didier Leprince, président du comité départemental de tourisme, l'Aube possède encore un potentiel important de développement touristique.

Selon le bilan annuel dressé par le cabinet KPMG et Aube en Champagne Tourisme & Congrès, la demande continue de progresser.

Les évènements sociaux et la canicule n’auront finalement pas pesé sur l’activité touristique dans l’Aube. Selon l’Insee, le nombre de nuitées passées par des touristes dans le département en 2019 a progressé de 2,4 % par rapport à l’année précédente, alors même que la Marne (-2,3%), les Ardennes (-19%) et la Haute-Marne (- 8,4%) sont en recul. Une baisse à relativiser toutefois par la forte progression dans ces départements en 2018 en lien avec les commémorations de la première guerre mondiale. Dans l’Aube, c’est notamment le camping qui affiche complet, avec une augmentation de la fréquentation de 4 %. Une exception notable puisque les autres départements champardennais ont enregistré une baisse de 5% à 33% de la fréquentation des campings. « Nous avons beaucoup développé l’attractivité autour de nos lacs », rappelle Didier Leprince, président du comité départemental de tourisme. « Nous n’avons ni la mer, ni la montagne, mais nous avons un environnement, un patrimoine historique, le champagne et bien d’autres atouts », rappelle-t- il. En fait la demande est là mais c’est plutôt l’offre qui est insuffisamment développée. Olivia Sichi, spécialiste hôtellerie tourisme de KPMG, qui réalise chaque année une étude sur l’industrie hôtelière française et son évolution, constate que « l’offre est en léger recul à Troyes avec 1300 chambres et un taux d’occupation de 64% ». Toutefois, « la tendance sur plusieurs années est plutôt à la croissance de l’offre, + 11 % entre 2015 et 2017, selon l’Insee », précise Christelle Taillardat, directrice d’Aube en Champagne Tourisme et Congrès.

UNE MONTÉE EN GAMME COMME OBJECTIF

D’ailleurs plusieurs établissements hôteliers sont en projet ou en chantier, notamment dans l’agglomération, à commencer par le futur hôtel 5 étoiles de la Licorne. « Notre objectif est de monter en gamme, tant dans l’hôtellerie que dans la restauration, si nous voulons continuer de progresser », ajoute Christelle Taillardat, notant au passage que, récemment, « 400 touristes chinois voulant visiter les caves de champagne n’ont pas pu être accueillis faute de capacités suffisantes dans la Cote des Bar ». Parallèlement, Troyes bénéficie d’une montée en puissance de l’activité liée aux congrès, avec 17 000 congressistes accueillis à Troyes.

L’Aube a aussi une carte à jouer en surfant sur les nouvelles tendances touristiques. « Le staycation, le fait de partir en vacances à seulement une ou deux heures de chez soi connaît un engouement croissant dans les pays anglo-saxons », fait remarquer Olivia Sichi.

Une opportunité à saisir pour l’Aube, située à une distance idéale de Paris pour répondre à cette nouvelle tendance touristique. « Répondre à des enjeux sociologiques en proposant de consommer local en matière touristique pour un département qui est à 1h15 de Paris, c’est une carte à jouer », insiste Olivier Jauze, directeur de KPMG Troyes. Pour la filière hôtelière, il est important aussi de trouver de nouvelles clientèles face à la concurrence d’Airbnb (plus de 300 hébergements proposés dans l’Aube) ou encore à la désertion des Britanniques, notamment pour cause de Brexit.