L’Ardennais Tréfimétaux revient dans le giron de KME

Les 195 salariés de Tréfimétaux sont donc suspendus aux intentions des dirigeants de KME. (Photo: Pascal Rémy)

Comme leurs 97 collègues de Niederbruck (Haut-Rhin) et les 12 employés du siège social parisien, les 195 salariés de Tréfimétaux attendent maintenant de connaître les intentions des dirigeants de KME.

Trois ans après avoir été repris par le Finlandais Cupori et évité la fermeture, Tréfimétaux (Givet, Ardennes), spécialisé dans la fabrication de tubes de cuivre et réalisant un chiffre d’affaires de 117 M€, revient à la case départ en repassant dans le giron de KME, Cupori ayant finalement jeté l’éponge. Cette opération bientôt officialisée par la commission française anti-trust avait été imaginée en septembre 2015 par l’intersyndicale de l’entreprise.

Explications de Rachid Belkébir, porte parole des syndicats. « L’accord signé en mars 2016 par la maison mère de CUPORI et KME AG, prévoyait en cas d’échec de Cupori dans le redressement de la société, que le personnel aurait la garantie d’être repris par KME, resté actionnaire principal de Tréfimétaux avec la détention de 51% des parts. Cela nous évite, aujourd’hui, un dépôt de bilan avec les dommages collatéraux ».

QUEL AVENIR POUR LE SITE ARDENNAIS ?

Cupori n’étant pas parvenu à atteindre son but après trois exercices négatifs marqués par des pertes financières, son propriétaire, Mirko Kovats, s’est résolu à mettre fin à cette improbable aventure industrielle. Lié à Tréfimétaux depuis 1987, KME récupère donc son bien en rachetant les 49% d’actions de son ex-associé.

Comme leurs 97 collègues de Niederbruck et les 12 employés du siège social parisien, les 195 salariés de Tréfimétaux sont donc suspendus aux intentions des dirigeants de KME, sachant que le 23 juin 2015 ils avaient émis l’intention de « zapper » purement et simplement le site givetois. Les syndicats s’étaient alors servis de la loi Florange pour exiger que KME trouve un repreneur. Et Cupori avait emporté la mise devant Le Bronze Industriel.

LES HYPOTHÈSES POSSIBLES

KME a tout intérêt à ce que le site ardennais qui possède la dernière fonderie cuivre de France, redevienne à terme performant. En cas de succès dans la réhabilitation du site et une fois redevenu attractif, les dirigeants du groupe KME pourraient alors négocier la cession de Tréfimetaux au groupe chinois Zhejiang Hailiang qui vient d’absorber l’activité tubes de KME, basée à Menden en Allemagne et la division barres laiton KME Brass implantée à Berlin (Allemagne), Boisthorel (France) et… Serravalle Crivia (Italie) pour partie (*).

Une synergie industrielle avec MKM, acteur majeur en Allemagne dans le domaine du cuivre et des alliages de cuivre dont KME est en train de finaliser l’acquisition pourrait aussi être une hypothèse plausible.
KME a déjà opéré des changements dans son organigramme, recrutant un nouveau directeur général, l’Italien Gianluigi Bisio, en attente de la nomination à la place de Mirko Kovats de Marco Miniati comme président de Tréfimétaux. Enfin, Virginie Debources, ex-directrice de production, est devenue directrice du site ardennais.

Ancré depuis 1962 à Givet, Tréfimétaux va aussi procéder à cinq embauches à la sécurité, la qualité, la maintenance et les ressources humaines. Dont un responsable QHSE. Aucun dégraissage au niveau du personnel ne serait envisagée. Mais pour assurer sa pérennité, il va falloir absolument retrouver une nécessaire rentabilité.

(*) Le site de Givet livre pour sa part des produits de fonderie en Italie.