Au cours de sa visite à la future plateforme de la CCI, la directrice nationale de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) a évoqué la possible création d’une filière de formation de téléconseillers sur le Campus Sup Ardennes.
Après son aménagement dans d’anciens locaux de la Poste en 2007, puis l’installation d’une seconde plateforme en 2017, dans le bâtiment Terciarys, l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS) va conforter son ancrage à Charleville-Mézières en créant un troisième site dans les locaux de la chambre de commerce et d’industrie, dès le mois d’avril. Soit deux mois plus tôt que la date initialement fixée.
La directrice de cette agence publique, Anne-Gaëlle Baudoin, est venue le 27 janvier faire l’état des lieux au 18 A, avenue Georges Corneau avant l’ouverture du nouveau plateau au printemps prochain, si le planning des travaux est respecté.
Lors de cette visite, elle a pu constater que le chantier démarré en début d’année, quelques jours après la décision prise par le conseil d’administration de l’ANTS de créer 83 emplois supplémentaires au chef-lieu des Ardennes, avait bien avancé malgré la crise sanitaire.
Sous la conduite de l’architecte local, Jean-Marc Charlet, responsable du cabinet Zoom, deux vastes open space devant accueillir 35 et 45 personnes vont être réalisés aux deuxième et dernier étage du siège de la CCI qui accueille déjà la succursale de la Banque de France au rez-de-chaussée.
Cinq PME locales (Bulcourt pour la plâtrerie, Cocatre pour l’électricité, Evolution pour le chauffage et la climatisation, APE pour la peinture et la Socotec comme bureau de contrôle) seront chargées d’effectuer les travaux sur cet espace de plus de 800m2. La moitié de la surface comprendra des bureaux complémentaires, une grande cafétéria, des locaux sociaux, un local serveur et une salle de détente. Les 83 futurs téléopérateurs seront appelés à travailler sur ce plateau en accompagnant les ressortissants étrangers dans leurs démarches en ligne. « Avec ce support, nous interviendrons dans le cadre du déploiement d’une identité numérique. Nos futurs employés apporteront une réponse nouvelle aux usagers étrangers en leur répondant au téléphone mais aussi par mail ou sur les réseaux sociaux lorsque leurs interlocuteurs auront besoin d’être aidés pour accomplir leurs procédures. La démarche concernera d’abord les étudiants avant de s’étendre aux salariés pour leur autorisation de travail ».
30 employés vont être embauchées pour être opérationnels au mois d’avril. L’ANTS complètera l’équipe de départ en recourant à l’intérim, le temps de monter en puissance et de former la seconde vague de 63 autres opérateurs. Un appel d’offres sera, par ailleurs, lancé par l’ANTS pour désigner le prestataire qui assurera la bonne marche de ce troisième site.
FAVORISER LA FORMATION DE TÉLÉCONSEILLERS
Cette journée a été aussi l’occasion d’organiser un tour de table réunissant autour d’Anne-Gaëlle Baudoin, le Préfet et ses représentants, Boris Ravignon, le rectorat et des universitaires ainsi que Pole Emploi.
Cette réunion a permis de faire le point sur le recrutement en cours mais aussi d’évoquer le possible rattachement à certaines filières d’une formation de qualification adaptée à la téléprocédure et aux nouveaux besoins du métier. Ce qui pourrait être effectif dès la prochaine rentrée sur le Campus Sup Ardennes. Projet faisant suite à un souhait formulé par le maire de Charleville-Mézières qui veut ainsi disposer d’une main d’œuvre qualifiée et vite disponible en cas d’implantations de nouveaux centres d’appels dans les Ardennes.
« L’idée de lancer un parcours de formation spécifique prenant en compte tous les besoins actuels et futurs nous intéresse car ce métier évolue beaucoup. Les missions des téléconseillers sont, en effet, de plus en plus variées et exigeantes ; on attend d’eux réactivité et polyvalence. La simple réponse au téléphone ne suffit plus. Il est donc opportun d’entamer une réflexion pour s’adapter à la façon dont les téléprocédures vont évoluer. C’est pourquoi, nous sommes prêts à aider à la concrétisation d’une filière spécifique », acquiesce Anne-Gaëlle Baudoin. Une réflexion va donc être menée en ce sens. Les différentes parties prenantes devraient se retrouver d’ici trois mois pour peaufiner ce projet. Charleville-Mézières pourrait alors être la première ville française à proposer ce type de formation.