L’ancien hôpital de Besançon future Cité des savoirs

Le site Saint-Jacques est composé en réalité de deux secteurs distincts reliés par la place Saint-Jacques : Saint-Jacques (5,3 hectares) en gris et l’Arsenal (1,83 hectares) en rose. (Droits réservés)

Du côté bisontin, comme à Dijon, un ancien site hospitalier historique a volonté à se muer en cité. Ici, cependant, point de « temple » dédié à la gastronomie. Mais plutôt à la nourriture spirituelle, puisque que cette opération d’urbanisme de grande ampleur a pour nom : Cité des savoirs et de l’innovation. Outre le nouveau visage qu’elle donnera à l’hôpital Saint-Jacques, situé au centre-ville de Besançon, cette transformation a vocation à devenir un marqueur territorial fort, source d’attractivité. Présentation.

Alors qu’en 2017, les derniers services hospitaliers de l’ancien hôpital Saint-Jacques du centre-ville de Besançon pliaient bagage pour le site de Minjoz et des Hauts du Chazal à l’entrée est de Besançon, la question se posait du devenir de ce bâtiment historique, créé, en 1182, avec 14 premiers lits, par les chanoines du chapitre de l’église collégiale de Sainte-Madeleine. « Ce lieu emblématique est appelé à devenir la Cité des savoirs et de l’innovation en correspondance avec l’université des Sciences Humaines. Il s’agit aussi de ramener de la vie dans le cœur de ville », précisait alors Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon. Cité, savoir et innovation… sont les pierres angulaires de notre projet. Le « savoir” comme la culture sont en résonance avec notre position de capitale universitaire avec la COMUE, le campus de centre-ville et le projet de grande bibliothèque. « L’innovation” est dans l’ADN de notre ville, qu’elle soit sociale ou technologique. Une manière de pérenniser notre constante démarche de progrès. La « cité” est aussi primordiale car ce nouvel ensemble fera « cité”, au sens de la communauté qui, rassemblée sur un même lieu, produira une plus-value, sociale, économique et culturelle… à la différence d’une juxtaposition d’éléments dissemblables et sans liens les uns avec les autres. Ouvert et accessible, ce pôle de vie agrandira, animera le centre-ville et constituera une référence avec une vocation à rayonner au niveau régional. Ce sera aussi un lieu d’emplois avec l’implantation d’entreprises qui amèneront une nouvelle clientèle pour le commerce », poursuivait l’édile. Au total ce sont 5,3 hectares du site de Saint-Jacques et 1,83 hectares du quartier attenant de l’Arsenal qui sont appelés à connaître une nouvelle vie à l’horizon 2023-2024. Voici les grandes lignes de cette métamorphose.

CULTURE ET SAVOIR

Parce que tout proche de l’université mais aussi de lycées et collèges, Saint-Jacques va bénéficier de la création de deux équipements majeurs à vocation régionale : une grande médiathèque et une bibliothèque universitaire.

Véritable tête de réseau irrigant l’ensemble du Grand Besançon par l’utilisation des technologies du numérique, la grande médiathèque sera totalement ouverte sur son environnement. Fondée en référence aux modèles scandinaves, elle constituera, au-delà des fonctions de lecture et de prêt, un lieu de vie, de rencontres et d’échanges. Il sera possible de boire un café, assister à une conférence, écouter un petit concert, visiter une exposition ou bien encore profiter des espaces connectés. Dans la bibliothèque universitaire aussi, le numérique sera au cœur des pratiques. Cette bibliothèque conférera à Besançon une place stratégique dans l’organisation de la grande région Bourgogne Franche-Comté. Cet ensemble qui mixera, par un accueil commun, lecture publique et lieu universitaire bénéficiera d’un investissement de 50 millions d’euros (soit 30 millions d’euros pour la grande médiathèque et 20 millions d’euros pour la bibliothèque d’université). Seront également réunis sous ce bâtiment des établissements de formation : l’École supérieure de professorat et de l’éducation (ex- IUFM), le Centre régional de documentation pédagogique (CRDP-Canopée) et le Centre de linguistique appliquée (CLA).

BUSINESS ET ESPRIT START-UP

À Saint-Jacques, les entreprises innovantes et les start-up seront au cœur de la vie du quartier. Pôle économique d’entreprises de demain, Saint-Jacques sera un accélérateur d’innovation et de compétitivité. Cet espace sera géré et porté par un partenaire privé déjà implanté sur le site de l’Arsenal : le Village By CA.

TOURISME D’AFFAIRES

Trop peu d’offres en centre-ville existent actuellement en matière d’accueil d’évènements professionnels et souvent la seule alternative est Micropolis, dimensionnée pour des grandes manifestations. L’objectif ? Proposer un équipement pour des évènements dont la jauge serait positionnée à 500 congressistes voulant profiter d’une expérience « cœur de ville historique ». Des synergies sont envisagées avec l’université et ses amphithéâtres, ainsi qu’avec les espaces de la future médiathèque. Parallèlement, dans une volonté d’accroissement de l’offre de chambres d’hôtels haut de gamme, il est envisagé la création d’un hôtel in situ. Celui-ci devrait faciliter l’organisation intégrée de séminaires et congrès, de même que les coopérations avec les entreprises présentes à Saint-Jacques et le campus universitaire.

LOGEMENTS ET RESTAURATION

Le site accueillera également des logements, un potentiel de 350 à 600. L’innovation se traduira par la diversité de ces hébergements : résidence étudiante, pour séniors voire maison médicalisée. Des appartements à fort cachet dans l’ancien aux logements neufs répondant aux plus strictes exigences environnementales, Saint- Jacques entend s’ouvrir au plus grand nombre en développant les nouvelles formes « d’habiter » : de la colocation à l’accession, des résidences spécialisées aux services associés (stationnement, crèche, conciergerie, jardin potager… ). Dans ce programme ambitieux, le CHRU, propriétaire des lieux, cherche à optimiser la charge foncière afin de « préserver sa capacité à investir dans de nouveaux équipements, moderniser ses locaux et investir pour la recherche, indique sa directrice générale Chantal Carroger. Assurer la meilleure reconversion de Saint-Jacques pour se tourner vers l’avenir et préparer la médecine de demain, voilà notre grand défi ». Le tout sera complété d’une riche offre de terrasses, cafés, restaurants, produits bio, ventes en circuit court… Un jardin public traversera les lieux jusqu’aux rives du Doubs, actuellement occupées par un parking. Un élément qui changera réellement la physionomie du quartier, tout comme la place Saint-Jacques, largement rendue aux piétons. Une place, véritable pôle multimodal avec ses deux lignes de tramway dont une reliant directement la gare et le palais des expositions de Micropolis, ses vélos et voitures en libre-service, ses bus et ses stationnements souterrains qui seront proposés aux habitants, en complément des parkings publics déjà existants à proximité.

En chiffres
35 000 mètres carrés de surface de plancher de monuments historiques à réhabiliter. Deux hectares de foncier possiblement mutables.
350 à 600 logements en réhabilitation et en neuf.
14,2 kilomètres de promenade en bordure du Doubs, proches des parcs de la Gare d’eau et Chamars.