L’agro-écologie au cœur des préoccupations de la région

Laura Halupka, chargée de projet à Cérélab et Nicolas Munier-Jolain, ingénieur à l’Inra, ont présenté un projet de développement de l’agro-écologie en BFC. (Photo : Journal du Palais)

AgrOnov et Vitagora ont organisé à Dijon Métropole Meet Up & Food, deux journées de rencontres autour de l’innovation dédiée à l’agro-écologie.

La transition des modes de production en agriculture est inévitable. Face au changement climatique et à la forte demande des citoyens pour une agriculture durable, les agriculteurs doivent, pour certains, réinventer leur métier. Afin de les aider dans cette révolution, AgrOnov, pôle européen d’innovation en agro-écologie et Vitagora, pôle de compétitivité agroalimentaire, ont souhaité mettre en relation les acteurs du secteur pour accélérer les synergies. Meet Up & Food s’est organisé durant le mois de mai en plusieurs temps. Tout d’abord, une prise de parole des experts et d’un agriculteur. Les premiers sont venus débattre sur les nouveaux modèles de production. Le second s’est exprimé sur la façon dont il pouvait intégrer ces innovations dans son exploitation.

L’INNOVATION… MAIS PAS SEULEMENT

« Cette transition passera forcément par l’innovation, qu’elle soit de rupture ou d’amélioration d’efficience, avec l’utilisation des nouvelles technologies ou de la robotique », souligne Frédéric Imbert, directeur général d’AgrOnov. L’un des messages forts qu’un des experts du secteur, Guy Richard, directeur de la recherche à l’Inra, souhaitait faire passer lors de la table-ronde est que « derrière cette notion d’agro-écologie, il y a certes, une dimension technique avec l’agronomie, mais aussi une dimension socio-économique importante ». Aujourd’hui, il y a cette nécessité de faire passer la superficie de la production agricole à des besoins autres que ceux directement liés aux consommateurs. L’agro-écologie devra apporter également des bénéfices en termes de conditions pour produire. « C’est un choix fort qui impose une coordination entre les acteurs d’un territoire donné», poursuit Guy Richard. Ce dernier a insisté sur la nécessité d’aller vers l’évaluation de ces nouveaux systèmes et d’y associer une information pour les consommateurs qui doivent comprendre la démarche. Nicolas Munier-Jolain, ingénieur à l’Inra, a présenté un projet pour développer l’agro-écologie en Bourgogne Franche-Comté, autour de trois volets :

-Une expérimentation sur 120 hectares des systèmes agro-écologiques ;
-Un partenariat régional avec un réseau d’expérimentation pour partager des méthodes d’évaluation ;
-Des réflexions sur les facteurs économiques et sociaux de réussite de la démarche agro-écologique en BFC. L’agro-écologie est un système qui peut permettre de rapprocher le consommateur et l’agriculteur. « En consommant des produits issus de l’agro-écologie, le consommateur fait vivre l’agriculteur qui, de son côté fait des efforts pour respecter l’environnement », note Laura Halupka, chargée de projet à Cérélab.

Un cercle vertueux se met en place. La spécificité de notre territoire ? Une agriculture céréalière peu diversifiée, principalement composée de colza, blé, orge. C’est pourquoi l’agro-écologie est un enjeu fort. « Elle permettra de réduire les pressions en maladies, mauvaises herbes et ravageurs grâce à une diversification des productions. L’agro-écologie est l’occasion d’introduire des légumineuses, intéressantes en termes agronomiques et en efficience énergétique », précise Nicolas Munier-Jolain. Lors de ces rencontres, un autre temps d’échanges était prévu, en B to B, afin que les entreprises puissent se rencontrer pour d’éventuelles futures collaborations, accélérant ainsi les transferts de technologies.