L’aéroport de Toulouse impacté par le Covid-19

Aeroport Toulouse

Le groupe ATB emploie 342 salariés.

La plateforme aéroportuaire, qui affiche un bon bilan financier, est touchée à son tour par la pandémie.

Quatrième aéroport de province derrière Nice, Lyon et Marseille, Toulouse a connu l’an dernier une stagnation de sa fréquentation. Alors que le trafic passagers, dans l’Hexagone, a progressé de 3,8 % l’an dernier, sur la plateforme aéroportuaire de Blagnac, le nombre de voyageurs a reculé de 0,1 % en 2019, totalisant 9 620 224 de passagers. Le trafic national a progressé de 2,5 % sur la période tandis que le trafic international chutait de 2,0 %.

GRÈVES, BREXIT…

À l’intérieur de nos frontières, la ligne Toulouse Orly reste la plus fréquentée avec 2 217 992 passagers enregistrés, soit un recul de 2,8 % qui s’explique, selon Philippe Crébassa, président du directoire d’Aéroport Toulouse Blagnac (ATB) qui présentait le 9 mars le bilan d’activité 2019 de la plateforme, par la concurrence que lui fait depuis juin « la nouvelle offre Ouigo de la SNCF » et par les travaux qui ont perturbé l’activité du deuxième aéroport français. Dans le même temps, la liaison vers Paris Charles de Gaulle (CDG) progressait de 10,3 %.

Pour Philippe Crébassa, les incertitudes liées au Brexit ont également eu un impact sur le trafic international régulier lequel a baissé de 1,3 %. « Les grèves ont également impacté le trafic à Toulouse, ajoute le dirigeant, avec certains jours des baisses de 40 % du trafic passagers ».

Si le nombre de voyageurs est resté stable, le nombre de mouvements d’avions a, lui, baissé l’an dernier, de 1,4 %. 100 554 mouvements ont ainsi été enregistrés en 2019, un nombre inférieur à celui de l’année 2000 alors qu’à l’époque 5,3 millions de passagers fréquentaient l’aéroport de Blagnac. Un phénomène qui s’explique par « l’utilisation d’avions de plus grande capacité et des taux de remplissage plus élevés », détaille Philippe Crébassa.

Paris (3 215 331 passagers, +0,8 %) Londres (746 789, -3,3 %) et Lyon (427999, +2,3 %) pointent en tête du palmarès des destinations les plus prisées au départ de Toulouse, devant Nantes et Bruxelles. Air France (2 679 783 de passagers, +11,6 %) et Easy Jet (2 521 465, +0,3 %) s’arrogent les deux premières places du top 5 des compagnies aériennes, loin devant Ryanair, Lufthansa et Volotea, soit trois compagnies à bas coût dans les cinq premières du classement. En 2019, le trafic low cost a du reste représenté 43,4 % du trafic total de la plateforme, en progression de 1,2 % par rapport à 2018, avec 4 175 617 passagers enregistrés. Sur le plan financier, l’année 2019 se solde pour le groupe ATB par un chiffre d’affaires de 160 M€ en hausse de 6% et par un résultat opérationnel courant de 36,6 M€, en croissance de 10,6 %. De bons résultats dus, selon Philippe Crébassa, à « un fort développement des activités commerciales » qui ont généré 8 % de revenus supplémentaires et « à la concrétisation de nos actions de développement en matière de diversification immobilière », avec notamment la location d’un 4e hall de peinture à Sabena Technics et la première année d’exploitation complète de l’hôtel NH.

L’aéroport, qui a réalisé l’an dernier près de 48,3 M€ d’investissement, verra la réalisation cette année de « deux opérations majeures » : la mise en service dans quelques semaines d’un nouveau parking avions au nord de la plateforme « capable de traiter 600 000 passagers supplémentaires par an », précise Philippe Crébassa. Tandis qu’à l’été 2020, des travaux de réfection de la piste 2 seront menés pour 13 M€. Le groupe poursuit en outre sa diversification dans le domaine immobilier, avec la livraison prévue pour 2021 de nouveaux locaux à Hutchinson, industriel de l’aéronautique, à Blagnac 3 et à Fedex, qui prendra possession d’un nouveau bâtiment de traitement de fret aéronautique, à Blagnac 1, en front de piste.

ET CORONAVIRUS

Alors que le délégué général de l’Union des aéroports français, Nicolas Paulissen, évaluait le 11 mars sur une radio nationale, à 20 % en France la baisse de fréquentation due à la pandémie de Covid-19, la plateforme toulousaine semble un temps avoir été épargnée. « Nous n’avons pas relevé d’effet du coronavirus sur notre trafic jusqu’à la fin du mois de février, précise en effet Philippe Crébassa. Toulouse a même bénéficié d’une belle dynamique de croissance en janvier et février. En revanche sur les premiers jours du mois de mars, nous voyons le trafic baissé. Les compagnies aériennes commencent à nous annoncer des annulations sur le mois de mars. Il est cependant trop pour chiffrer la baisse du trafic à Toulouse. L’Association internationale du transport aérien (IATA) a déjà chiffré l’impact sur les compagnies aériennes à 100 Mds€ sur la totalité du globe… Ce qui est certain, c’est qu’on s’attend à un impact majeur au moins sur les trois prochains mois si effectivement nous passons au stade 3. » En mars, ces annulations devraient concerner plusieurs dizaines de vols.