L’aéroport de Toulouse-Blagnac remet les gaz

(Photo : Lydie Lecarpentier)

La plateforme aéroportuaire a présenté ses nouvelles destinations pour la saison hivernale 2019-2020.

Que les esprits polémiques s’éloignent : mardi 15 octobre, lors de la conférence de presse organisée par l’aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB), il n’était certainement pas question de parler de choses fâcheuses. À propos de la validation, le 9 octobre, par le Conseil d’État de la procédure de privatisation partielle de la plateforme – qui avait permis, à terme, au turbulent groupe chinois Casil Europe d’acquérir 49,99 % des parts d’ATB – le président du directoire de l’aéroport, Philippe Crébassa, et la directrice du développement aéronautique, Catherine Gay, n’avaient rien à dire.
Ou si peu : se bornant à rappeler qu’une assemblée générale d’actionnaires a été convoquée pour le 5 novembre, dans le respect « du délai de 30 jours à partir de la décision du Conseil d’État qui nous a été fixé par le tribunal de commerce », Philippe Crébassa a estimé que cette dernière leur « a rendu de la perspective. Cela ouvre la voie à la poursuite des négociations exclusives entre Eiffage et Casil » pour le rachat de ses participations, ATB espérant « que tout ceci se concrétise le plus vite possible ».

Ce jour-là, donc, était consacré avant tout à la présentation des nouvelles destinations pour l’automne et l’hiver 2019-2020. Au total, « le nouveau programme comptera un peu plus de 70 destinations directes et régulières, a expliqué Philippe Crébassa. Soit, à une ou deux destinations près, le même nombre que l’hiver dernier, mais avec un nombre de sièges en hausse de 9 % » (+434 957 sièges), soit 5,3 millions de places disponibles à la vente entre le 27 octobre et le 31 mars. Et le dirigeant de saluer « un bel équilibre » entre les destinations nationales avec une croissance de « plus de 11 % des sièges offerts et celle de l’international, avec plus de 6 % par rapport à l’hiver 2018-2019 ». Surtout, le président du directoire d’ATB s’est félicité de cette « belle victoire » que représente « le retour des charters, en particulier pour le ski » ; l’aéroport toulousain ayant en effet récupéré « une dizaine de destinations » des Pyrénées.

UNE ACTIVITÉ PORTÉE PAR LES CHARTERS ET LE LOW-COST

ATB bénéficie ainsi d’une augmentation de 15 % du nombre de sièges vendus par le tour-opérateur européen TUI et surtout sa filiale anglaise Crystal Holidays ; mais aussi du retour d’un ancien partenaire, Neilson Holidays qui, jusqu’ici, utilisait le petit aéroport espagnol de Lérida. Ce qui signifie, pour l’aéroport de Toulouse-Blagnac, trois vols de plus en provenance du Royaume-Uni, une croissance de l’offre en sièges de 50 % – la clientèle anglaise et nord-irlandaise se partageant entre l’Andorre et la station de ski catalane de Baqueira-Beret… mais n’allant pas dans les stations françaises. Ce qui demanderait à ce que « l’hôtellerie et les remontées mécaniques s’améliorent un petit peu puisque ces clients recherchent de la haute qualité », souligne-t-on au sein d’ATB.

Quant à savoir si le Brexit aura un impact sur ces passagers venus du Royaume-Uni, Catherine Gay s’est voulu rassurante : « c’est une clientèle très spécifique, qui achète des packages extrêmement bon marché via un tour-opérateur » qui réserve des vols charters. En revanche, note Philippe Crébassa, « cette question est valable pour les vols réguliers », dont il observe « une baisse du trafic depuis quelques semaines ». Enfin, ATB s’est félicité de l’ouverture, début septembre, d’une base Ryanair à Toulouse, qui entraînera l’ouverture de plusieurs lignes régulières vers Budapest, Luxembourg et Tanger. La compagnie irlandaise a également développé ses liaisons intérieures vers Brest, Lille et Marseille, ainsi que vers Dublin, Palerme, Alicante, Porto ou Oujda.

De son côté, Easyjet, installée depuis plusieurs années, a fait le choix d’échanger deux de ses A319 de 156 places contre deux A320 de 186 sièges ; une augmentation au total de 6 % des sièges, pour un acteur qui représente déjà 60 % du low-cost à l’aéroport de Toulouse, contre 20 % pour Ryanair, et 10 % pour Volotea, tandis que l’offre des compagnies aériennes traditionnelles ne progresse que d’1,8 %, portée principalement par Air France qui a renforcé sa desserte des aéroports parisiens.