Créée l’an dernier, l’Association des entrepreneurs de l’agroalimentaire attire les PME du secteur. Sa vocation est de développer des actions de mutualisation en matière de formation, et d’animation de filières.
Fin mars, l’Association des entrepreneurs de l’agroalimentaire (AEA) tirait le bilan de sa première année d’existence au château de Gilly-lès-Cîteaux, en Côte-d’Or. Son président, Philippe Delin, revient sur la création de cette structure et sur ses objectifs. Au sein de l’ex-Association régionale des industries alimentaires (Aria Bourgogne) existait une dynamique de mutualisation sur tout ce qui était actions de qualité ou de formation, et une animation des filières, notamment pour les fromages (Brillat-Savarin, Soumaintrain) ou encore la charcuterie (jambon persillé). Mais la nouvelle association, découlant de la fusion entre Aria Bourgogne et Ariatt Franche-Comté, qui a donné naissance à l’Association régionale des entreprises alimentaires (Area) Bourgogne Franche-Comté n’a pas souhaité poursuivre ce travail d’animation des filières, ni celui concernant la mutualisation d’actions.
CONSERVER UNE MAÎTRISE
L’AEA est donc née, en mai 2018, de cette volonté de chefs d’entreprises et de représentants d’associations de professionnels de l’agroalimentaire de conserver la maîtrise d’un service de proximité pour assister leurs structures. « Nous ne sommes absolument pas en concurrence avec l’Area, précise Philippe Delin, mais nos petites entreprises avaient besoin de conserver un outil d’actions mutualisées sur un certain nombre de problématiques telles que la qualité, la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et l’animation des filières ». À sa constitution, l’AEA rassemblait dix entreprises, elles sont soixante-six aujourd’hui, de toute la Bourgogne Franche-Comté.
« On prévoit de fédérer soixante-quinze structures, fin 2019, poursuit le président. À l’été dernier, nous avons été certifié Association pour la formation. C’est un aspect très important parce que, à titre d’exemple, il y a beaucoup de coopératives viticoles qui sont confrontées à des mutations par rapport à de nouveaux systèmes de qualité, et pour lesquels elles doivent former leur personnel. Sur ces questions, dans les filières laitières comme celle à laquelle j’appartiens (Philipe Delin dirige la fromagerie Delin de Gilly-les-Cîteaux NDLR), nous sommes très en avance mais ce n’est pas le cas pour tous les secteurs. Il y a de gros besoins à satisfaire ». Exemple de mutualisation menée au cours de ces douze derniers mois au sein de l’AEA : l’audit fournisseur, au cours duquel un fournisseur est audité une fois pour toutes les entreprises membres, et pas par chacune d’elles, comme dans le passé. Par ailleurs, pour 2019, l’AEA compte recruter un ingénieur RSE pour accompagner les entreprises. Lors de l’assemblée générale du 28 mars, l’AEA avait d’ailleurs convié Gilles Bon-Mary, secrétaire permanent de la plateforme RSE France Stratégie, à intervenir sur le thème « Démarche de responsabilité sociétale, atout commercial de la PME ».