L’Adie porte haut la voie des TPE auprès des maires

Adie

Focus entrepreneurs réalisés le 16 janvier dernier au Brunch Paloma à Besançon.

L’Adie a sortie une nouvelle édition de son Mégaphone en partant à la rencontre des porteurs de projets de création d’entreprise dans 300 communes de France dont Besançon. Objectif : inclure le développement des entreprises individuelles locales dans les programmes des municipales.

L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) s’est fixée trois missions principales. Si les deux premières sont plutôt bien connues : financer les micro-entrepreneurs qui n’ont pas accès au crédit bancaire, et plus particulièrement les chômeurs et les allocataires des minima sociaux via le micro-crédit et les accompagner avant, pendant et après la création de leur entreprise. La troisième est moins souvent mise en avant dans les médias. Elle est pourtant toute aussi fondamentale puisqu’il s’agit de contribuer à l’amélioration de l’environnement institutionnel du micro-crédit, de la création d’entreprises et de l’insertion vers l’emploi. Autrement dit, l’Adie agit comme plaidoyer, porte-voix de ces petits entrepreneurs trop souvent ignorés des débats et des politiques publiques sur l’entrepreneuriat. Un lobbying qui prend notamment la forme, au national comme en local, d’un document baptisé le Mégaphone. Le premier du genre ayant été édité au moment des débats de construction de la loi Pacte. Aujourd’hui, l’association réitère l’exercice dans le cadre des municipales. « En France, les deux tiers des entrepreneurs sont de TPE et plus de la moitié des entrepreneurs se lancent avec moins de 8.000 euros. Comme les 20.000 entrepreneurs financés chaque année par l’Adie, ils ne créeront, pour la plupart, Que leur propre emploi. Mais ils sont tous acteurs de leur insertion professionnelle et créateurs de valeur, de services de proximité, de dynamisme économique et d’activités non délocalisables. Comme l’Adie le démontre depuis plus de 30 ans, chaque euro investi pour soutenir un de ces entrepreneurs rapporte en deux ans plus du double à la collectivité. En cela, ils devraient être considérés comme des alliés indispensables du développement des communes dans lesquelles ils sont implantés. Pas assez informés, pas assez mis en valeur, huit de ces entrepreneurs sur dix ne se sentent pas assez soutenus par leur Mairie, selon l’enquête nationale que nous avons réalisée du 24 octobre au 11 novembre 2019 avec BVA auprès de 980 créateurs d’entreprise, représentatifs des profils soutenus par l’Adie, pour leur permettre de partager leurs problématiques et leurs besoins quant aux thématiques relevant du champ de compétences des Maires », précise Sébastien Morel, directeur régional de l’Adie Bourgogne Franche-Comté.

SE FAIRE ENTENDRE DES MAIRES DE FRANCE

Au-delà de cette grande consultation, l’Adie a souhaité aller plus loin en organisant des « Conseils municipaux des entrepreneurs » dans une vingtaine de villes de France métropolitaine et d’Outremer afin de formuler des solutions locales innovantes pour accompagner les trois étapes de la vie des entreprises : lancement, exercice et développement de l’activité. Cet évènement a eu lieu à Besançon le 16 janvier au sein de l’établissement le Brunch Paloma, dans le quartier de Planoise. « Nous leur avons demandé ce qu’ils feraient s’ils étaient décideurs et ainsi de dresser une liste de propositions concrètes et réalistes, faciles à mettre en place, qui pourrait être remise aux édiles », explique Sébastien Morel. De cette démarche de démocratie participative, de remontée des bonnes idées du terrain est rsesortie des problématiques assez communes sur tout le territoire. Pour Besançon on peut noter : sur la fiscalité, la demande d’exonération de cotisation foncière des entreprises (CFE) pour les entrepreneurs implantés dans les Quartier prioritaire de la ville (QPV) ou issus de QPV et pour les nouveaux entrepreneurs pour leur première année d’exercice. Sur le coût des locaux, il est proposé de mettre en place une politique de bas loyer pour développer l’attractivité ou encore de ne pas faire payer de taxe foncière aux locataires. Sur le dynamisme des centre-ville : proposer aux commerçants un abonnement de transport en commun à tarif privilégié, introduire de la souplesse dans la réglementation ayant trait aux enseignes et affichages. Également évoqué, la création d’un lieu d’échange entre la mairie et les entrepreneurs pour moins de paperasses et plus de dialogue, ainsi qu’une accélération du déploiement de la fibre… « Le mégaphone a été dévoilé aux candidats aux municipales le 28 février. On attend, maintenant d’eux des prises d’engagements à court ou moyen termes », lance Sébastien Morel.