Guillaume Cordier. Sa marque Occi’Tiny, qui propose des mini-maisons depuis 2017, connaît une hausse des demandes. Un marché en plein essor…
Le monde d’après sera-t-il plus écolo? En ces temps de crise, le mouvement des tiny houses en bois connaît un regain d’intérêt et gagne du terrain. Symboles d’un mode de vie minimaliste, ces mini-maisons sont également populaires pour leur respect de l’environnement et, aujourd’hui, pour l’adoption d’un mode de vie moins sédentaire. En 2017, tandis que cette tendance est encore confidentielle à l’échelle nationale, l’entreprise toulousaine Toulbois, spécialisée dans la menuiserie paysagère notamment dans la conception de terrasses, fait le choix de diversifier son activité et de lancer la marque Occi’Tiny. « Deux amis architectes ont proposé de réaliser une tiny house pour une connaissance. J’ai sauté sur l’opportunité pour rentabiliser mon atelier et diversifier l’activité. C’était un bon moyen d’allier mes connaissances dans l’ingénierie bois, le dessin 3D et le savoir-faire de mon équipe. En effet, la création d’une tiny house demande d’optimiser l’espace, les matériaux, de réfléchir aux détails, etc. Concevoir une maison miniature relève d’une prouesse technique. Il faut que l’habitat soit léger, transportable et ingénieux, du gros œuvre aux finitions », explique Guillaume Cordier (à droite), ancien compagnon du Devoir qui a notamment planché sur de la rénovation de monuments historiques. Si lors du lancement de la nouvelle marque, les débuts n’ont pas été très florissants, notamment « parce que nous devions pérenniser la première activité » – l’entreprise enregistrant alors deux ventes par an sur ce marché de niche –, la pandémie a changé la donne. Désormais, le gérant voit plus grand. En effet, la demande a explosé depuis les confinements. « Aujourd’hui, nous recevons deux appels par semaine, soit pour des projets concrets, soit pour des renseignements en vue d’une prochaine acquisition. Il s’agit autant d’un retraité qui revend son appartement et veut s’installer au vert, que d’un professionnel itinérant, d’un couple qui possède un terrain et désire adopter un mode de vie différent, ou encore d’un propriétaire de terrain qui envisage de louer la mini-maison, etc. Les profils sont très diversifiés », détaille-t-il.
Le sur-mesure reste, sans conteste, la marque de fabrique de l’entreprise, laquelle imagine des petites maisons sur roue d’une longueur comprise entre six et neuf mètres, pour un tarif qui oscille entre 35 000 € et 70 000 €. « Notre objectif est de répondre à la demande de chaque client. Pour ce qui est de l’aménagement intérieur, nous essayons de tout réaliser en interne. Pour ce faire, nous avons, par exemple, recruté récemment un menuisier qui a d’autres talents. » Quid des matériaux ? « Nous utilisons des panneaux de bois déjà fabriqués et privilégions les matériaux avec un faible poids volumique comme l’épicéa, le noyer, etc. Pour le bardage, nous choisissons du bois local. Nous ne pouvons pas faire de récupération… C’est trop risqué en termes de qualité, de quantité, etc. » Avoir en main le projet de A à Z, c’est ce qui anime ce quadra. L’an dernier, le gérant a étoffé son équipe, passant de trois à six collaborateurs. À rebours de certains secteurs affaiblis par la pandémie, Toulbois ne connaît pas la crise, avec un CA en croissance (450 K€ dont 10 % générés par l’activité des tiny houses en 2020) et vise huit projets d’ici la fin de l’année. Avec un marché en plein essor, l’entreprise envisage, d’ailleurs, d’adapter le concept pour une autre utilité, en partenariat avec les collectivités.