Didier FoulontLa vie active d’un retraité

Didier Foulont

Dijonnais d’adoption, Didier Foulont est un homme engagé dans bien des domaines.

Après un parcours mené avec succès chez un concessionnaire réputé, Didier Foulont s’est installé à Dijon. Si sa carrière professionnelle a rythmé sa vie, sa retraite ne manque pas non plus de dynamisme. Engagé aussi bien dans le domaine économique que sportif, il fait vivre sa ville d’adoption.

«Les gens croient que je suis dijonnais d’origine alors que j’ai eu du mal à m’intégrer » s’amuse Didier Foulont. Ce ch’ti a posé ses valises à Dijon il y a dix ans à peine. Autodidacte, ce fils de commerçant a préféré rentrer dans la vie active dès son bac obtenu. D’abord auprès de ses parents, il intègre ensuite Mercedes en tant que commercial en véhicule industriel en 1973. Il commence à Lille mais change de groupe et poursuit sa carrière à Nantes où il est promu chef des ventes puis directeur des ventes pour Iveco. Son parcours continue un temps au siège situé à Trappes dans les Yvelines en tant que product manager pour les véhicules d’occasion. Envoyé à Arras en tant que directeur général d’une succursale Iveco en difficulté, il retourne à Lille dans une fonction similaire une fois sa mission accomplie. « J’ai pu redresser la barre sans licencier personne mais en repensant les postes et les compétences de chacun tout en veillant sur les clients. » Ivéco lui confie ensuite la direction générale de la plateforme Lorraine à Metz. En charge de trois établissements et 120 salariés, il occupe ce poste jusqu’en 2003. Associant qualité d’écoute, humilité et ambition, il continue de gravir les échelons. Le siège le rappelle pour devenir directeur commercial et marketing du marché France. « Tout au long de mon parcours je me suis formé pour évoluer, apprendre et acquérir les compétences nécessaires pour gérer et manager. » Entre le siège en région parisienne, le siège du groupe Fiat à Turin et les ateliers en Espagne, Didier Foulont se consacre pleinement à sa carrière. Pourtant bien placé dans la hiérarchie du groupe, en 2009, à 60 ans, il est invité à reprendre la plateforme Alsace-Lorraine. « J’ai refusé cette fin de carrière donc on m’a licencié pour refus de mobilité. Je suis alors venu en Côte-d’Or rejoindre un ami concessionnaire Iveco à la recherche d’un associé. » Il mettra fin à son parcours dans l’univers du véhicule industriel en 2013.

UNE AUTRE VIE ACTIVE

Quitter le monde professionnel et opérer une transition vers une paisible retraite s’est avérée difficile pour cet homme très actif. Rompu au management et à l’organisation commerciale, il devient consultant indépendant mais c’est une autre fonction qui va le sortir, avec un plaisir certain, de son statut de retraité. « On m’a indiqué que le président du club d’entreprises des parcs de la Toison d’Or voulait céder sa place mais manquait de successeur. On m’a proposé de prendre la relève, ce que j’ai fait en octobre 2013. » D’abord président par intérim, il est élu en mars 2014 et préside toujours le club aujourd’hui. Fier d’avoir vu le nombre d’adhérents passer de 39 à 140 à force de sonner aux portes, il envisage maintenant de passer la main tout en espérant garder une place au conseil d’administration pour poursuivre son engagement. « Au début, cela m’a permis de rester dans le monde de l’économie et de côtoyer des chefs d’entreprise. Ensuite, j’ai aussi aimé partager des expériences avec des gens passionnants. » Accélérateur de business, le club d’entreprises des parcs de la Toison d’Or facilite les échanges mais mise avant tout sur la convivialité et le relationnel. En parallèle, Didier Foulont s’est investi dans de nombreux champs. Auprès des jeunes en difficulté pour les accompagner jusqu’aux portes de l’emploi, aux côtés des femmes créatrices d’entreprise ou comme parrain des apprentis d’Auteuil, il distille ses conseils avisés sur le management ou la dimension commerciale. Sensible à la lutte contre les discriminations, il se félicite que son club d’entreprises affiche la parité parmi ses adhérents et agit dès qu’il le peut en ce sens, notamment auprès des scolaires. Récompensé du trophée de l’Antenne municipale et associative de lutte contre les discriminations (Amacod) 2019, il apporte son regard de manager citoyen dans le conseil intermunicipal. « Le vilain n’est pas forcément le chef d’entreprise. Je veux montrer que le dirigeant n’est pas aussi malveillant qu’on veut le croire par facilité. » Rotarien depuis 20 ans, il a aussi présidé le rotary club Dijon-Gevrey en 2016- 2017. « Les actions caritatives menées me correspondent. On montre souvent du doigt les clubs services pourtant pour donner aux autres, il faut bien avoir un peu. »

VEILLER SUR LES GAZELLES

L’année 2014 correspond enfin à celle où Didier Foulont s’investit dans le sport, encouragé à prendre la présidence du club de rugby féminin de Dijon. « J’ai toujours été sportif même si je n’ai jamais joué au rugby. Je n’ai pas non plus conduit de camion mais ça ne m’a pas empêché de faire une jolie carrière », n’hésite pas à préciser le septuagénaire avec son indéfectible sourire avant de compléter : « Je m’étais toujours dit qu’à la retraite, j’aimerais m’impliquer et diriger un club sportif. » L’ancien cadre découvre alors le rugby féminin, une autre façon de soutenir la cause féminine qui a toujours animé le président, soucieux d’obtenir le meilleur pour les Gazelles qu’il encadre. « Je me fixe les mêmes objectifs que pour une entreprise tout en privilégiant l’humain, essentiel dans un sport collectif. » Déjà en élite un, le plus haut niveau national, l’équipe des cadettes montre la voie. Les séniors évoluent quant à elles en fédéral une. Avec la vingtaine de joueuses de l’équipe de rugby à dix, Didier Foulont veille sur près de 100 sportives en attendant que d’autres rejoignent les rangs. « En décembre 2018, nous avons ouvert une école de rugby réservée aux filles pour que les 6-14 ans s’entrainent entre elles. » Malheureusement, encore trop peu nombreuses, elles ne profitent pas, pour l’heure, d’entrainements dédiés. « Je veux continuer à faire grandir le club des Gazelles, le développer, le structurer pour atteindre le plus haut niveau avec toutes les équipes. » Pour y parvenir, le président vient de s’associer les compétences d’un manager général, Arthur Mirepoix. Pour que chaque joueuse puisse s’épanouir dans un environnement bienveillant et s’assumer comme elle l’entend, Didier Foulont a signé, fin 2018, la convention LGBT, engageant son club, l’un des premiers en France à s’inscrire dans cette démarche, à respecter la diversité et la différence. Vice-président de la ligue de rugby Bourgogne Franche-Comté, il a pris la charge du rugby féminin à l’échelle régionale. Comme si cela ne lui suffisait pas, il fait également partie du comité directeur du comité départemental olympique sportif. Incontournable dans plusieurs domaines, Didier Foulont se plaît dans la ville qui l’a adopté et n’envisage de la quitter un jour que pour se consacrer à sa fille et ses petits- enfants.

Parcours

1949 Naissance, à Lille le 3 janvier.
1973 Il débute chez Mercedes à Lille.
1983 Il entre chez Iveco à Nantes.
2003 Il devient directeur commercial et marketing du marché France pour le groupe Iveco.
2009 Il quitte le groupe et s'installe à Dijon.
2013 Il prend la présidence du club d'entreprises des Parcs de la Toison d'Or.
2014 Il est élu président du club de rugby féminin les Gazelles.
2016 Il préside le Rotary Club Dijon-Gevrey.