Fabrice BonottiLa tête dans le guidon

Fabrice Bonotti deviendra en septembre prochain le Pdg de la holding qui coiffera les quatre activités du groupe Avelec au Luxembourg et en France.

Après avoir brillé dans le milieu cycliste, Fabrice Bonotti, 48 ans, est devenu le patron du groupe Avelec, fournisseur de solutions en électronique industrielle.

Le cyclisme et l’électronique ont toujours été les deux passions de Fabrice Bonotti, l’actuel dirigeant du groupe Avelec à Douzy.

LE CYCLISME, UNE ÉCOLE DE VIE

« Ma jeunesse a été essentiellement tournée vers le cyclisme. Je me suis mis sur la selle tout petit, à l’âge de 10 ans. Normal : j’ai vécu dans le magasin de cycles tenu par mon père,
Mario, à Boulzicourt où il exerce encore à 84 ans. C’est un des plus vieux commerces des Ardennes. Très vite, j’ai fait de la compétition au sein du club local dirigé par M. Héneaux puis par mon oncle, Francis. À une certaine période, nous avons été huit Bonotti à faire partie du même club »
.

Fabrice va vite exceller dans la discipline. Au point de glaner une bonne centaine de bouquets. Des pré-licenciés à la catégorie Elite. Trois victoires l’ont particulièrement marqué.

« D’abord, un titre de champion des Ardennes minimes, en 1985, à Villers-sur-Bar. Ensuite, un sacre de champion de Champagne de cyclo-cross Espoir à Balan en 1991 alors que j’avais 21 ans. A l’époque, je figurais dans les douze meilleurs français dans cette catégorie d’âge. Et enfin, un succès dans la nocturne de Charleville-Mézières. Une épreuve que beaucoup de coureurs rêvaient d’inscrire à leur palmarès. C’était une référence de gagner cette course ».

Fabrice pratiquera ainsi le vélo jusqu’à plus de trente ans. « Le vélo et l’habitude du sport de haut niveau m’ont, par la suite, permis d’affronter les difficultés professionnelles avec une grosse détermination et la volonté de toujours me battre. Mon parcours sportif m’a préparé aux défis. Et dans la gestion d’une entreprise, ces valeurs sont importantes pour aller chercher des clients et des fournisseurs, trouver de nouvelles parts de marché et avoir de la trésorerie. À la tête d’une PME comme sur le vélo, les résultats n’arrivent jamais par hasard ».

Sa deuxième passion, l’électronique, il l’exerçait déjà quand il n’était pas sur les routes en train de pédaler. « À l’époque, il fallait que je démonte tout ce qui était électrique dans mon environnement domestique », se souvient-il. Après un cursus scolaire difficile dû à sa suractivité, c’est au lycée professionnel Jean-Baptiste Clément de Sedan que Fabrice va pouvoir réellement s’initier, durant deux ans, aux fondements de l’électronique.

Doté d’un BEP, il rejoint alors le lycée Val de Murigny à Reims pour y intégrer la section « Maintenance audiovisuel et électronique », baptisée « Mavelec ». Ce qui l’inspirera par la suite au moment de donner un nom de baptême à sa propre entreprise…

D’INNOVATION DÉVELOPPEMENT À LA CRÉATION D’AVELEC

Fabrice Bonotti décroche un bac pro puis un BTS électronique. Son stage de fin d’année le conduit chez Conforama à Charleville-Mézières où il est restera trois ans après avoir été embauché comme technicien au centre de réparations.

De 2005 à 2008, il va passer de l’électronique grand public à l’électronique industrielle en entrant chez Innovation Développement à Tournes. Il y crée le service négoce en systèmes électroniques industrielles. « J’ai pu avoir d’autres visions sur mon futur métier et vite eu envie de voler de mes propres ailes. Le départ de René Verdier, son dirigeant, et la vente de l’entreprise familiale m’ont alors définitivement convaincu de me lancer dans l’entrepreneuriat ».

En 2008, Fabrice Bonotti part à Redange au Luxembourg, « un pays où il y avait peu de concurrence », pour fonder sa propre entreprise : Avelec Lux.

« Au Grand Duché, j’ai loué un petit local qui me servait de bureau. La clientèle s’est vite développée et l’année suivante, j’ai créé une activité réparation à Vrigne-aux-Bois en embauchant mon tout premier technicien ».

Spécialisée dans la réparation et la fourniture de matériels électroniques pour le milieu industriel, Avelec France, en pleine évolution déménage à Douzy où la société s’installe en 2009 au sein du village PME de l’aérodrome Roger Sommer avant de rejoindre en 2015 des bâtiments plus vastes acquis sur le Parc d’activités de la communauté de communes. Un transfert qui permet d’étendre la surface de production qui passe de 600 à 1000 m2. Une étape essentielle pour une PME qui connaît régulièrement une croissance de l’ordre de 5 à 7 % par exercice.

UN ESCAPE GAME UNIQUE EN FRANCE ET UNE HOLDING À LA RENTRÉE DE SEPTEMBRE

S’apparentant pour beaucoup de ses clients au rôle de « sauveur » – ce qui fait dire à son dirigeant « nous sommes en quelque sorte un mouton à cinq pattes » Avelec a pris l’habitude de fournir des solutions industrielles à ses clients lorsque ceux-ci sont confrontés à une panne électronique paralysant partiellement ou totalement une ligne de production.

Disponibles 7 jours/7 et 24 heures/24, ses techniciens, véritables « geeks de l’électronique» s’efforcent de trouver des solutions adaptées pour sortir de l’embarras des chefs d’entreprises impactés par l’obsolescence de leur parc machines. Ou lâchés par un automate, une carte numérique analogique et numérique, un variateur, un régulateur, un démarreur, un moteur, des écrans, des pupitres ou des commandes numériques.

« En fait, nous cumulons trois métiers : la réparation à hauteur de 50% de notre volume d’affaires, la fourniture de pièces de substitution (qui représente 40 %) et la conception de systèmes électroniques », explique le touche à tout Fabrice Bonotti.

Durant la pandémie de Covid-19, Avelec comme beaucoup d’autres PME ardennaises a souffert du marasme ambiant. « On a eu peur car on a vu nos commandes baisser de 75% en une seule journée. C’était un bouleversement, et une grosse inquiétude. Il a fallu s’adapter très vite ».

Et pour répondre à un de ses clients, désireux d’assurer une protection sanitaire au sein de son usine, le personnel d’Avelec s’est mobilisé pour fabriquer une barrière sanitaire. En l’espace d’une quinzaine de jours, la PME ardennaise a inventé un système qui n’existait pas sur le marché avant de le commercialiser. Jusqu’alors réparti sur deux sites géographiques (à Mamer au Luxembourg et à Douzy en France), le groupe Avelec (1 million d’euros de chiffre d’affaires) s’est encore agrandi ces dernières années avec la naissance en 2013 à Douzy d’Athenum, société destinée à intervenir sur les différents sites de production du groupe et spécialisée aussi dans la réparation de smartphones.

Par ailleurs, en septembre 2020, une holding dont le siège sera basé sur les Portes du Luxembourg coiffera l’ensemble des activités du groupe. Fabrice Bonotti changera alors de statut en devenant Pdg de cette nouvelle entité qui compte aujourd’hui douze salariés.

Cette opération s’accompagnera de la création à la rentrée de l’Escape Game « Just Bewin », un atelier de jeux grandeur nature totalement automatisé et personnalisé, unique en France, qui ouvrira au public dans un bâtiment jumelé à celui d’Avelec France.

Parcours

1971 Naissance le 3 septembre 1971 à Villers-Semeuse.
1981 Sa première course cycliste sur route et première victoire le 1er mai 1981.
2008 Date de création d’Avelec au Luxembourg.
2019 Mariage avec Christel, aujourd’hui actionnaire d’Athenum et gérante de Just Bewin.
2020 Création d’une holding et de l’escape game « Just bewin ».