La Technopole de l’Aube multiplie les projets

Depuis plus de 20 ans, Plug&Start est un outil privilégié pour attirer de nouveaux projets de start-up sur le territoire.

La structure auboise d’accompagnement des start-up va renforcer ses actions en 2021.

La Technopole de l’Aube accompagne les porteurs de projets depuis 1998, avec toujours le même enthousiasme. « Nous avons toujours maintenu le cap, à savoir notre caractère généraliste en accueillant tous types d’activités, l’appui d’un réseau local de chefs d’entreprise et d’experts bénévoles, et des liens très forts avec le territoire », résume Francis Bécard. Il connaît son sujet puisqu’il dirige la structure depuis le début, avec l’appui de l’autre ancien de la maison, Jean-Michel Halm. Actuellement, les 12 500 m2 de bureaux sont entièrement occupés par des start-up qui trouvent là un terreau favorable.

Ainsi, sur les 22 nouvelles start-up ayant intégrée la technopole auboise en 2019, deux sont déjà en hyper croissance de 400 % par mois pour l’une, et de 150 000 euros de chiffre d’affaires en moyenne pour l’autre. Si les start-up à succès sont la face visible de l’iceberg, le travail de fourmi de l’accompagnement permet à tous les porteurs de projet de trouver une aide adaptée en phase avec leur évolution. Toujours en 2019, « la Technopole a accompagné 114 entreprises, 36 projets étudiants, 26 dossiers en pré-incubation, 12 en incubation, 16 en lancement, 7 en phase intermédiaire et 14 en phase de croissance », détaille Améry Lavaire, responsable du marketing et de la communication.

Pour aller encore plus loin dans l’accompagnement, la structure troyenne va lancer quatre nouvelles initiatives en 2021. Le « start-up program » vise à faire travailler les porteurs de projet sur leur posture entrepreneuriale, la croissance et la confrontation au marché. Les jeunes pousses pourront aussi tester leur produit ou service à l’international pendant six mois grâce à des partenariats. Autre initiative, la mise en place de tarifs avantageux sur un panel de 150 offres avec des partenaires comme Google ou Salesforce. Enfin, un « corporate program » sera lancé afin d’offrir aux start-up la possibilité de développer du business avec les grands groupes partenaires de la Technopole. Autre domaine dans lequel la structure d’aide à l’innovation va augmenter la cadence en 2021 : l’accompagnement de l’entrepreneuriat étudiant. La Technopole de l’Aube dispose déjà d’un incubateur étudiant, le YEC (Young Entrepreneur Center), qui a déjà accompagné 36 projets et une cinquantaine d’étudiants. L’idée est de les aider à franchir le cap en transformant davantage le potentiel des projets d’étudiants en start-up.

D’ailleurs les projets incubés au YEC sont de plus en plus nombreux à participer à Plug&Start, le concours national de start-up organisé par la Technopole de l’Aube sous la forme d’un training de deux journées. Enfin, en 2021 toujours, il est aussi prévu de mettre davantage à disposition le savoir-faire en matière d’ingénierie de l’innovation détenu par les experts de la Technopole, au service du tissu territorial, depuis les entreprises de toutes tailles en passant par les collectivités et les grands comptes.

Plus que jamais, c’est l’écosystème qui fait la différence lorsqu’il s’agit d’attirer les meilleurs projets et d’aider les start-up à grandir quelles que soient les circonstances.

Spliiit veut lever 3 millions d’euros pour imposer son modèle

Dès son lancement officiel, le 20 octobre dernier, la plateforme de vidéo à la demande française Salto a proposé le partage d’abonnement. Une première rendue possible grâce au partenariat entre les initiateurs de Salto – France Télévision, TF1, M6 – et la start-up auboise Spliiit. Un nom qui claque et interroge, Spliiit, et qui est en passe de révolutionner durablement la manière de « consommer » ses abonnements dématérialisés. Lancé il y a un peu plus d’un an par Jonathan Lalinec, Brice Vincent et Stéphane Phung, le service connaît un succès croissant d’autant que de plus en plus d’abonnements sous formats dématérialisés se partagent : vidéo, musique, logiciels ou encore presse. Pour les utilisateurs de Spliiit, partager un abonnement c’est aussi en diminuer le coût, souvent d’ailleurs pour pouvoir souscrire à plusieurs offres. Il est vrai que la multiplication des offres, notamment en matière de streaming vidéo et musique, se sont multipliées. « Le confinement a aussi joué un rôle en incitant les utilisateurs à trouver des solutions alternatives pour pouvoir s’offrir à bon compte l’accès à des plateformes », explique Jonathan Lalinec. Arrivée à la Technopole de l’Aube en 2019, Spliiit fait partie des start-up dites en hyper-croissance, avec une croissance mensuelle d’activité de 300 % !

LEVÉE DE FONDS EN PROJET

Cette première année d’existence a aussi permis à Spliiit d’affirmer sa légitimité. Si certains doutaient de la pertinence du système de partage d’abonnement, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. « Nous signons régulièrement de nouveaux partenariats avec les diffuseurs qui ont bien compris que le système avait aussi des avantages pour eux : le taux de résiliation d’un abonnement propriétaire sur Spliiit n’est que de 1 % alors qu’il est de 5 à 15 fois plus élevé chez les diffuseurs », ajoute Jonathan Lalinec. Des données établies sur cette première année de fonctionnement et qui font mouche auprès des opérateurs qui ont les yeux rivés sur le taux de résiliation. Le partage d’abonnement commence ainsi à trouver sa place dans le modèle économique des abonnements en ligne. En substance, mieux vaut partager des abonnés qui restent fidèles plutôt que de les voir partir dès qu’une offre concurrente se profile à l’horizon. De son côté, Spliiit prélève une commission sur chaque abonnement partagé, ce qui lui procure des revenus récurrents. En 2021, la jeune start-up qui compte dèjà 25 collaborateurs à Troyes et Paris, va passer à la vitesse supérieure. « Nous allons lancer une levée de fonds de 3 millions d’euros, notamment pour asseoir notre développement commercial en France et à l’étranger », ajoute le fondateur de l’entreprise, créée à Paris, mais qui a aujourd’hui son siège dans l’Aube. Deux collaborateurs parisiens, séduits par la qualité de vie à Troyes ont même décidé de quitter la capitale pour rejoindre leurs collègues à la Technopole de l’Aube.

Jonathan Lalinec est confiant dans la démocratisation du partage d’abonnements dématérialisés.