La solution immo tout-en-un

Guillaume Angles. Il a fondé Immofix, une start-up qui propose d’intégrer au processus de vente immobilière un service de rénovation énergétique.

«L’enjeu de notre siècle, malgré la crise actuelle, est bien la lutte contre le changement climatique. Et dans ce domaine, nous n’allons pas assez vite, explique Guillaume Angles, un ancien courtier qui a travaillé dans l’immobilier pendant plus de 10 ans. Or j’ai toujours pensé que la transaction immobilière était le meilleur moment pour rénover globalement un bien et le remettre aux normes ». Pour autant, le processus fait intervenir de nombreux acteurs : pas facile pour le vendeur lambda de s’y retrouver. Alors pour simplifier la démarche et la systématiser, le professionnel, qui a rejoint l’incubateur régional Nubbo en 2016 et créé l’année suivante la start-up Immofix, s’est attelé pendant deux ans au développement de nouveaux outils numériques. L’ambition étant de « repenser, grâce à la digitalisation, toute la transaction immobilière, en y intégrant la rénovation énergétique. » Plusieurs briques ont ainsi été développées dont un simulateur de capacité d’emprunt à partir d’une photo de l’avis d’imposition, ou l’application Crédifix, qui comprend notamment un outil de vérification de la validité de certains documents et qui permettra à terme de distribuer des prêts immobiliers. Restait à intégrer la rénovation énergétique dans le processus. Or, « selon les statistiques des notaires, les biens qui présentent une meilleure note sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), se vendent jusqu’à 30 % plus cher », pointe Guillaume Angles. Pour financer ces travaux, ce dernier s’est rapproché de l’Agence régionale énergie climat (Arec) d’Occitanie, sachant que des établissements bancaires sont également intéressés par la solution d’Immofix. Laquelle fait intervenir différents professionnels pour sécuriser l’opération (expert immobilier, architecte, entreprises du bâtiment, organisme certificateur pour la délivrance du label BBC). La start-up, qui coordonne chacune des étapes, se charge également du montage du dossier de financement auprès de l’Arec qui fait l’avance des fonds. Au moment de la signature de la vente, le coût des travaux – estimé à 500 €/m2 en moyenne – est alors déduit du prix de vente et remboursé à l’Arec par l’intermédiaire du notaire. Immofix se rémunère, pour sa part, via une commission de 4,90 % TTC du prix de vente après travaux.

Quatre projets pilotes vont être menés, dont trois à Toulouse et un dans une grande ville de la région, Immofix ciblant les maisons individuelles datant de 1950 à 1990. Mais le marché est vaste puisque, selon Guillaume Angles, « 80 % des biens vendus, sur le million de transactions enregistrées l’an dernier, avaient une note inférieure à D sur le DPE ». La start-up espère très rapidement développer son offre dans tout l’Hexagone avec une quarantaine de ventes prévues dès l’an prochain.