L’entreprise créée par six fondeurs ardennais est désormais opérationnelle.
«Nous venons de charger une commande, ce sont les premiers moules qui sortent de notre atelier. Ils sont destinés à la Fonderie Nicolas de Nouzonville et serviront à des pièces ferroviaires », présentait Renaud Mignolet, président de 3D Métal Industrie, début juillet.
Après la réception de la machine 3D sable venue de Gersthofen, berceau de la haute technologie allemande, et livrée dans les locaux (527 m2) loués à la société d’économie mixte Protéame, la société est entrée en phase opérationnelle fin juin sur le Parc d’activités du Val-de-Vence à proximité de la pépinière d’entreprises. Après l’installation, deux techniciens d’EXone ont formé les employés au fonctionnement d’une machine ayant nécessité un investissement d’1,2 million d’euros avec son environnement (ordinateurs, logiciels de simulation et scanner pour faire de la rétroconception). « Nous avions déjà prospecté et débroussaillé le terrain. Ce travail nous a servi à prendre nos marques. Notre carnet d’adresses nous a permis d’entrer tout de suite en production car nous avons déjà beaucoup de demandes sur des projets variés et des marchés dans notre viseur. Nous avons aussi exposé ce nouveau savoir-faire au salon international de la Fonderie de Dusseldorf par le biais de La Fonte Ardennaise. Maintenant, il faut concrétiser ce travail par des commandes », assure Renaud Mignolet.
Celui qui a effectué ses derniers cours de professeur à l’IFTS est entré dans le vif du sujet à la tête d’une petite équipe comprenant pour le moment un responsable technique, docteur ès métallurgie, un technicien et une attachée de direction auxquels vont bientôt s’ajouter un opérateur, un stagiaire licence pro issu de l’IFTS ainsi qu’un étudiant de l’EiSINe qui travaillera ici en alternance.
PROPOSER UN SERVICE DE HAUTE TECHNOLOGIE
Après trois ans d’expérimentation au sein de la plateforme Platinium 3D, six fondeurs ardennais se lancent ainsi dans la production, à travers la société 3D Métal Industrie, pour exploiter l’impression 3D de moules en sable. Née de l’association de la Fonte Ardennaise, la Fonderie Béroudiaux (filiale du groupe Bouhyer), les Fonderies Vignon, les Fonderies Nicolas, la Fonderie Rollinger, la Fonderie Rocroyenne d’Aluminimum ainsi que RM Technologies (conseil, la recherche et transfert de technologie), 3D Métal Industrie va pousser à l’extrême les essais réalisés auparavant dans le cadre du plan fondeurs en mettant en commun les moyens de production.
« Notre chiffre d’affaires sera tiré de nos études d’ingeniérie et de l’impression 3D de moules en sables et de noyaux pour la fonderie. Nous allons nous adapter à toutes sortes de projets : des pièces d’ornement à des pièces mécaniques et de rechange. Nous serons capable de proposer un service de haute technologie pour la fabrication de piè- ces de fonderie et de trouver des solutions pour satisfaire différents donneurs d’ordres », précise Renaud Mignolet.
Avec cette société, le premier pôle français de production de pièces de fonderie souhaite s’ouvrir à de nouvelles perspectives de diversification sur des marchés à forte valeur ajoutée. La mutualisation d’un moyen de production de haute technologie au cœur d’un réseau de fonderie est sans doute une première en France, voire en Europe.
