La sécurité, priorité de Cristanol

Cristanol

L’entreprise Cristanol est classée Seveso en raison de la présence de deux lignes de production d'alcool et de stockages d'alcools.

Chaque année, l’entreprise Cristanol, en collaboration avec la mairie de Bazancourt, effectue un point de suivi de site, ce dernier étant classé SEVESO.

La commission annuelle de suivi de site de la société Cristanol, aujourd’hui établissement de Cristal Union, avait une résonance particulière, à la lumière des évènements récents qui se sont déroulés à Rouen à l’usine Lubrizol. Cette commission est composée des représentants de l’Etat, des collectivités locales, d’un collège de l’exploitant, d’un collège de salariés ainsi que d’un collège d’une association de riverains. Toutes les questions qui y sont abordées sont en lien, au sens large, avec la sécurité.

D’autres questions ont néanmoins été soulevées, sur les investissements futurs du site dans un objectif de développement durable notamment. À la base, la distillerie a été conçue pour répondre à une directive européenne datant du début des années 2000 encourageant la production de bio-carburant. « Nous avons déposé un plan de performance énergétique qui nous engage sur 5 ans avec comme objectif une réduction de 5% des émissions de CO2 », indique François Berne, le directeur de Cristanol. Déposé fin 2018, l’objectif doit donc être atteint fin 2023. Pour cela, deux axes ont été mis en œuvre, l’un qui déploie les bonnes pratiques en partageant ses expériences avec la maison mère, Cristal Union, l’autre qui met en place une politique d’amélioration des thermo-compresseurs, machines permettant de recycler la vapeur. Un nouveau silo de stockage est également prévu pour un montant de 3,7 millions d’euros ainsi qu’un nouveau tambour de séchage pour 5 millions d’euros.

INTÉGRER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LES PRATIQUES

Pour atteindre ce plan, Cristanol a également drastiquement diminué sa consommation d’eau en limitant ses forages et en privilégiant le recyclage interne. « On a intégré le changement climatique dans nos pratiques en réduisant les prélèvements en milieu naturel. En deux ans, nous avons diminué par deux les prélèvements », précise François Berne. « Nous avons installé des filtres en travaillant en amont ainsi qu’un atelier de traitements des eaux. » Des axes d’améliorations ont toutefois été abordés comme « exploiter les excédents d’eau de la sucrerie ainsi qu’effectuer un recyclage deuxième génération, avec les eaux de process. »

Concernant le retour d’expérience de l’accident de Lubrizol, des mesures de sécurité complémentaires ont été prises. « Cristanol est mono produit. L’entreprise expédie uniquement en vrac, par camions, par wagons. Vous ne retrouverez pas sur Cristanol des entrepôts avec de larges quantités de produits chimiques conditionnés. Concernant les caractéristiques d’incendie de l’éthanol, un feu d’alcool est environ 50% inférieur à un feu d’essence et chauffe très peu », précise Thierry Laurent, co-directeur QSE (qualité, sécurité, environnement) chez Cristanol. « Une autre particularité, c’est que le feu d’éthanol est un feu sans fumée, rien de comparable avec ce qui s’est passé à Lubrizol, donc. »

Cristanol est un site récent, qui date de 2012, les dispositions ont donc été prises lors de la création initiale mais aussi lors des extensions. « On a pris en compte les effets d’un éventuel accident, en espaçant les différents ateliers. On intègre aussi des barrières défensives et protectives afin d’atténuer l’intensité d’un incendie. »

UN PLAN SPÉCIFIQUE SUR LE SITE

Les serveurs ne sont pas situés sur le site, ainsi, l’entreprise est capable de fournir à tout moment l’état de ses stocks. « Notre stratégie de défense incendie a été formalisée dans un plan de défense incendie et dans un plan d’organisation interne, nous nous sommes engagés de faire quatre exercices par an, là où la loi ne nous en impose que deux », poursuit Thierry Laurent. En ce qui concerne la mise en sécurité des employés du site mais aussi la population, Cristanol obéit à un plan de mise en sureté, avec l’obligation de prévenir les autorités, élus de Bazancourt mais aussi préfecture.

« On est formé chez Cristal Union pour gérer les crises, on a tous obligation de prévenir les autorités pour gérer la crise, on a des ESI, des Équipiers de Seconde Intervention qui sont à même d’intervenir en urgence », rassure François Berne.