Il dirige le cabinet de Grant Thornton France à Besançon depuis 2016. Avant cela il a travaillé pour des cabinets internationaux à Paris, Lyon et Montréal. Sensible aux sciences et à la technologie, humaniste, il allie à la fois un savoir-faire technique reconnu et une expérience opérationnelle étendue, ainsi qu’une compréhension fine des enjeux et de la réglementation auxquels font face les entreprises quelle que soit leur taille.
«Dans nos missions de commissaire aux comptes, nous sommes un peu comme des enquêteurs. Nos réflexions portent sur l’organisation de la société auditée, sur ses process. Nous questionnons ce que l’on ne voit pas directement dans les comptes, à la recherche de ce qui pourrait faire naître un risque, de ce qui pourrait conduire à des comptes erronés. Notre démarche est basée sur le doute et, en cela, nous sommes un rouage essentiel du maintien de la confiance dans l’écosystème économique », explique Alexandre Ringuet, directeur du cabinet de conseil et d’audit Grand Thornton à Besançon.
Douter pour mieux grandir, une philosophie du doute fertile, pierre angulaire de toutes sciences, qui fait également écho aux appétences plus personnelles d’Alexandre Ringuet. « J’ai toujours été passionné par les sciences. Enfant, je passais mes heures perdues la tête dans les étoiles et le regard vers l’horizon. Faisant jouer la focale de mon télescope, la nuit, en quête des anneaux de Saturne et étudiant, le jour, les rouages de la mécanique des avions ».
UNE OFFRE HUMAINE DIFFÉRENCIANTE
Après le baccalauréat, le jeune homme se dirige, tout naturellement, vers des études d’ingénieur. Mais très vite, celui à qui sa grand-mère, directrice d’école, a donné le goût de l’éducation mais surtout celui de la culture et de l’ouverture d’esprit, ne se reconnaît pas dans cette voie. « L’approche était trop aride, faite seulement de calculs. Il manquait à fois une dimension concrète « main dans le cambouis” et une part d’humain. C’était trop fermé pour moi… », raconte- t-il. Confiant ses questionnements à un ami, celui-ci lui parle d’une école qu’il vient d’intégrer : l’Institut d’administration des entreprises (IAE) à Lyon. En quête d’études sérieuses aux contenus plus techniques et ancrés dans le réel, l’idée le séduit, d’autant que les aspects gestion et juridique ne le laissent pas indifférent. Trouvant toutefois, le programme « un peu léger », cet insatiable curieux complète cette inscription à l’école par la préparation de deux Deug, l’un en Administration économique et sociale et l’autre en Mathématiques appliquées aux sciences sociales, ainsi que par un diplôme universitaire d’anglais.
À l’IAE des professeurs « excellents et passionnants » nourrissent son désir d’aller plus loin, d’embrasser pleinement ce nouveau choix professionnel. On le retrouve ainsi, en 1991, diplômé d’ingénierie financière à l’École supérieure libre des sciences commerciales appliquées (ESLSCA) de Paris. Une pause sous les drapeaux, façon madeleine de Proust, lui offre un bref rappel de ces amours en culottes courtes. Son service militaire se déroule en effet dans un régiment d’hélicoptères légers, où il est missionné comme aide de camp du chef d’escadrille et comme professeur d’anglais. De retour à la vie civile, en 1993, il rejoint le cabinet Mazars à Paris. Il n’y reste que deux ans avant d’intégrer l’un des quatre plus grands mondiaux de l’audit et du conseil : Price Waterhouse Coopers (PWC).
En 14 ans de présence au sein de ce groupe, il réalise des missions d’audit pour des sociétés cotées comme Sanofi-Aventis, General Electric… développe des compétences en management et animation d’équipe et s’expatrie pour trois ans au Canada, en qualité de manager, acquérant ainsi une bonne compréhension de l’environnement culturel et économique anglo-saxon. Alors qu’il hésite à s’installer définitivement outre-Atlantique, il finit par revenir au Pays avec l’idée de monter son propre cabinet sur Lyon. Mais, trouver la bonne opportunité s’avère plus difficile que prévu. Ainsi, lorsqu’un client lui propose de rejoindre l’entreprise pour laquelle il travaille, si le refus est son premier réflexe, il accepte finalement.
En 2009, il intègre, au poste de contrôleur financier, la société Markem-Imaje, multinationale française détenue par l’américain Dover (35 filiales dans le monde et un chiffre d’affaires de 0,89 milliard d’euros). Ses missions au périmètre international le mènent à Genève, où il est responsable de l’ensemble des aspects comptables (dont consolidation) et fiscaux. Côté management d’équipe et de projet, Alexandre Ringuet est également amené à gérer quelques 200 personnes sur les cinq continents. Si les enjeux et défis de ce nouveau poste ont de quoi stimuler notre homme, celui-ci garde au fond de lui ce désir de donner corps à sa propre structure, de modeler à ses valeurs une matière vierge. C’est pourquoi il porte une oreille attentive quand dans son réseau « court le bruit » d’une vacance de direction au sein du cabinet Grant Thornton à Besançon. Il saisit cette opportunité et prend la tête effective de ce bureau bisontin en juin 2016. Si la première année d’exercice correspond à une prise en main de l’existant et du tissu économique local, la deuxième marque, pour Alexandre Ringuet, le début d’une imprégnation des lieux à son image. « Avec ces nouvelles responsabilités, j’avais enfin de « l’argile” à disposition. De quoi donner vie à une organisation en fonction de mes convictions, de mon background. Donner une vision, du sens, fédérer autour de valeurs, c’est cela qui m’intéresse ».
Un objectif qui passe par un management qui ambitionne de « dépoussiérer l’image trop figée des métiers de l’expertise comptable et de l’audit. Mon challenge fut d’apporter plus d’humanisme, de partage, de dé-hiérarchiser le travail, d’y adjoindre une approche plus collaborative des choses, d’appliquer une certaine « science de l’autre”… Le profil des salariés du cabinet est celui de collaborateurs qualifiés, tous à bac + 5 minimum. Si pour ma part, je reste le garant de la stratégie en lien avec le groupe, chacun est ainsi en capacité d’apporter sa pierre à l’édifice. Mon management est basé sur la confiance et la bienveillance. J’attends l’excellence, mais dans le respect des personnes, avec ce souci permanent de la recherche du bon équilibre entre exigence et expérience ».
Dans une optique de développement, Alexandre Ringuet capitalise sur une offre humaine différenciante. Il a ainsi enrichi l’équipe de nouveaux talents aux valeurs humaines fortes et aux savoir-faire spécifiques sur certaines activités comme l’amélioration de la performance des entreprises ou celle de la fonction achat… tout en augmentant les standards de qualité et de la satisfaction client. « Nous avons avec nos clients un rapport de partenaires qui va au-delà du service rendu. Nous sommes dans la co-construction », explique le directeur qui entend également mettre à profit les multiples facettes de sa personnalité et de son parcours mêlant international, technicité et expériences de grands groupes.