La Région supplée les carences de l’État en matière de modernisation (électrification du Paris-Troyes) ou de sauvetage des petites lignes (Reims-Fismes, Charleville-Mézières-Givet) et prépare les futurs TER transfrontalier.
Le Grand Est, hors Région Ile-de-France, est le premier budget transport
de France (884 M€) et la région au plus grand nombre de trains en
circulation, avec plus de la moitié de ses finances consacrée au
fonctionnement du service ferroviaire.
David Valence, Vice-président
délégué aux Mobilités et Infrastructures de transport explique le
besoin de convergence des systèmes régionaux de transport et fait une
annonce : « une marque unique Grand Est pour les trains et les bus, scolaires et interurbains sera inaugurée le 29 mars prochain ». Il se dit prêt pour l’ouverture de 10% du trafic ferroviaire à la concurrence au 1er janvier 2022.
DES LIGNES TRANSFRONTALIERES POUR 2028
La commande de trains trans- frontaliers, pour environ 500 M€, adaptés aux différences techniques des réseaux français, allemands est en route. Il s’agit d’homogénéiser à l’horizon 2028, les référentiels des deux sur lignes du type cabotage ou TER (trains, gares et systèmes de signalisation compris. 22 trains de cette nouvelle génération seront commandés au cours de l’année 2019 et desserviront notamment les Lands voisins de la Sarre, de Rhénanie-Palatinat et du Bade- Wurtemberg. Ce sera le premier marché de trains transfrontaliers de France vers l’Allemagne puis vers le Luxembourg. Le fournisseur sera-t-il Alstom? La Région le souhaite vivement, mais sera pour autant très stricte sur les prix.
QUELLE GRATUITÉ POUR LE TRANSPORT SCOLAIRE ?
La Région va assumer une harmonisation progressive du transport scolaire avec la gratuité pour tous les élèves du primaire et de la maternelle. Certains départements la pratiquant déjà, cette gratuité va s’étendre, dès septembre prochain, à tous les territoires des Ardennes, de l’Aube, de la Haute-Marne, du Haut-Rhin et de la Meuse, aujourd’hui payants, demain gratuits. Un cadeau de 7M€ pour ces 5 départements.
Pourquoi ne pas étendre la gratuité aux collèges et aux lycées, comme le réclament les élus socialistes? Réponse de David Valence: « D’abord parce que cela coûte 10 M€ en recettes non perçues et plus de 30 M€ de TVA non récupérables. C’est le coût du fonctionnement d’une centaine de trains à l’année. C’est aussi, un quart de notre budget investissement annuel ».
SAUVER LES PETITES LIGNES DÉLAISSÉES PAR L’ÉTAT
Autre sujet, et d’importance : la mobilisation en faveur des 700 km des petites lignes ferroviaires délaissées officiellement par l’Etat, gares comprises. Le sauvetage de certaines lignes condamnées: Charleville-Mézières-Givet, Reims-Fismes, Epinal-Belfort (ligne financée par les deux Conseils régionaux du Grand Est et de Bourgogne-Franche-Comté) est en marche. « Il s’agit, précise David Valence, d’une action volontariste de la Région, hors Contrat de plan. Quant à la ligne Paris- Troyes, son électrification a commencé. Les Régions IDF et Grand Est et les collectivités locales concernées se sont substituées à l’État dans les premiers financements. On fait crédit à l’État. Sans la garantie formelle que l’électrification ira jusqu’à Troyes »...