La présidente de Région Carole Delga s’est expliquée sur les chiffres de la gestion de la collectivité, après la parution du rapport de la Cour des comptes sur la fusion des régions.
«La région Occitanie est bien gérée, documents à l’appui », s’est défendue Carole Delga, la présidente du conseil régional le 4 novembre à l’occasion d’une conférence de presse organisée en duplex à Toulouse et Montpellier pour rétablir « la vérité sur les chiffres de la gestion de la région ». On se souvient que le 24 septembre dernier, la Cour des comptes publiait le fascicule II de son rapport sur les finances publiques locales 2019, un document dont le second chapitre était consacré aux nouvelles régions issues de la réforme de 2016. À l’occasion de cette publication, Didier Migaud, président de la Cour des comptes observait que « les bénéfices attendus de cette réforme [n’étaient] pas encore au rendez-vous. »
Le rapport pointait notamment une hausse moyenne des dépenses de fonctionnement de l’ordre de 14,4 % entre 2015 et 2018, ramenée à + 1,2 % à périmètre constant.
Cependant, dans certaines des régions fusionnées, la Cour observait une hausse supérieure à 10 % à périmètre constant de ces dépenses de fonctionnement et notamment en Occitanie, où cette progression se chiffrait, selon les données de la Cour des comptes, à 11,7 % entre 2015 et 2018 à périmètre constant.
Des chiffres abondamment commentés qui ont suscité de la part de la présidente de Région cette mise au point récente. Selon l’élue, la section de fonctionnement du budget régional inclut, à la différence des autres régions, les montants du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), lesquels ont crû de manière significative sur la période, passant de 171,20 M€ en 2015 à 326,28 M€ en 2017 et 275,49 M€ en 2018. La progression des dépenses de fonctionnement s’élève dès lors, si l’on fait abstraction de ces crédits européens, à 1,9 % par an, assure la présidente de Région. « Il n’y a pas de gabegie, de dépenses superflues. Chaque euro dépensé est un euro utile », a ainsi assuré l’élue. La présidente de région a tenu à préciser en outre que « la principale dépense dans le fonctionnement des régions est la formation professionnelle des demandeurs d’emploi. » Sachant que la Région souffre d’un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, « nous avons décidé que nous ne pouvions pas faire des économies sur le dos des chômeurs. Ce n’est pas notre vision de l’action publique. » Les dépenses liées à la formation professionnelle et à l’apprentissage ont représenté en 2018 362 M€, en hausse de 7,4 % par rapport à 2015. L’élue régionale défend par ailleurs la hausse des investissements constatée par la Cour des comptes dans l’ensemble des régions fusionnées, arguant de la pression démographique. Pour autant, rappelle-t-elle, « tout en étant la première région en termes d’investissements pour ses habitants, l’Occitanie est la 6e région la moins endettée de France. »
