Le dernier baromètre ISM-Maaf de l’artisanat a mis en avant l’impact de la crise sanitaire sur les apprentis. De quoi fragiliser les effectifs en Bourgogne Franche-Comté, même si le taux d’emploi des apprentis s’y situe au-dessus de la moyenne nationale.
La Maaf et l’Institut supérieur des métiers (ISM) ont publié fin septembre l’édition 2020 de leur baromètre de l’artisanat. Ce dernier revient de fait sur l’impact de la crise sanitaire induite par la pandémie au Coronavirus SARS-CoV-2 qui a durement touché les apprentis au même titre que les salariés. L’occasion de faire un point sur la situation en Bourgogne Franche-Comté qui présentait de bons résultats les années scolaires précédentes (effectif en hausse de 3 % en 2018-2019) et dont les taux d’emploi des apprentis et des jeunes diplômés issus de la voie scolaire traditionnelle sont supérieurs à la moyenne nationale.
Essentiel pour la transmission de savoir-faire, l’apprentissage est la voie privilégiée pour former une majorité de jeunes (52 %) aux métiers de l’artisanat. De fait, en fragilisant les entreprises artisanales, la crise sanitaire a eu un impact sur cette filière de formation en alternance. Durant les mois de mars à juin, la fermeture administrative de certaines activités a contraint près de 25.000 apprentis à cesser leur travail en entreprise. En Bourgogne Franche-Comté, ces dispositions ont concerné 1.050 apprentis, touchant plus particulièrement les activités de services à la personnes comme la coiffure (740), le commerce de fleurs (170) et les soins de beauté (120). « Retrouver les baisses successives que nous avons connues au début des années 2010 (-13 % en 2012-2013) serait dramatique et il faudrait plusieurs années pour s’en relever », reconnaît la Maaf.
UNE RÉGION FORMATRICE
En 2018-2019, sur les 150.000 jeunes inscrits en apprentissage en France, 7.600 se sont formés en Bourgogne Franche-Comté. Un chiffre en hausse de 3 % par rapport à l’année précédente. C’est le département du Doubs qui concentre le plus grand nombre d’apprentis (1.660) suivi par la Saône-et-Loire (1.540), la Côte-d’Or (1.260), l’Yonne (890), le Jura (770), la Haute-Saône (650), la Nièvre (550) et le Territoire de Belfort (400). La variété des diplômes préparés par les 7.600 apprentis de la région est quant à elle large puisque 65 % sont inscrits à des diplômes de niveau CAP, 26 % à des diplômes de niveau Bac et bac pro et 9 % à des diplômes de l’enseignement supérieur. Enfin, dans la région, trois secteurs ont même connu une augmentation de leurs effectifs en apprentis par rapport à l’année précédente : la fabrication (+ 11 %, 740 apprentis), les services (+ 5 %, 1.920) et les BTP (+ 3 %, 2.710). En revanche, les effectifs sont en légère baisse dans le secteur de l’alimentation (- 1 %, 2.270).
UN TAUX D’EMPLOI SUPÉRIEUR À LA MOYENNE NATIONALE
En Bourgogne Franche-Comté, région qui figure parmi les territoires les plus épargnés par le chômage en France – le taux d’emploi, qui correspond à la chance pour un apprenti d’accéder à un emploi dans les sept mois suivant l’obtention de son diplôme, est de 73 %. Il est supérieur à la moyenne nationale établie à 68 %. En pleine crise sanitaire et économique, les apprentis en sortie de formation peuvent compter sur un taux d’emploi bien supérieur aux élèves formés par voie scolaire. Si la disparité tend à se réduire avec l’augmentation du niveau d’étude, au final, un apprenti de l’artisanat ayant son brevet professionnel en poche a un taux d’emploi à sept mois bien supérieur à un élève sortant de BTS (83 % contre 68 %). À titre de comparaison et a niveau de formation identique, le taux d’emploi est de 84 % pour un apprenti ayant obtenu un diplôme de niveau Bac, contre 48 % pour l’élève formé par voie scolaire. Autre point positif, 60 % des apprentis sont embauchés en CDI sept mois après la fin de leur formation en apprentissage.
À noter que la grande majorité (54 %) des effectifs d’apprentis entrant en CAP provient du collège. Le baromètre montre que 13 % sont déjà diplômés de l’enseignement professionnel ou de l’enseignement général et complètent leur formation. Enfin, les 33 % restants sont des apprentis en reconversion qui s’inscrivent dans le cadre d’un parcours dit de “deuxième chance”, après avoir décroché du lycée ou de l’université. Parmi les apprentis en reconversion, 56 % sont issus de l’enseignement professionnel et 29 % de l’enseignement général et technologique.
Autre point notable, la diversité des parcours d’entrée en apprentissage. Si les jeunes démarrent majoritairement la préparation d’un métier avant 18 ans, l’apprentissage s’ouvre désormais aux plus de 26 ans : 1.600 apprentis ont fait ainsi leur rentrée (+ 25 % par rapport à l’année dernière).