Selon le dernier Eurobaromètre réalisé par la Commission après les dernières élections européennes (7 juin – 1er juillet 2019), le soutien en faveur de l’Union européenne et de ses institutions est à son plus haut depuis dix ans.
Dans la majorité des États membres, l’opinion des Européens vis-à-vis de l’UE s’est améliorée ces dernières années. On dénombre 44 % des Européens qui ont confiance en l’Union européenne, chiffre supérieur à la confiance exprimée envers les parlements et gouvernements nationaux. Par ailleurs, 61 % des Européens sont optimistes quant au futur de l’Union européenne, tandis que 55 % se déclarent satisfaits de son fonctionnement démocratique. Mais c’est la monnaie unique qui convainc particulièrement, le soutien à l’Union économique et monétaire et à l’euro a atteint un niveau record avec 76 % des sondés s’y déclarant favorables. De même, 81 % des Européens se sont également déclarés en faveur de la liberté de circulation des citoyens. Des résultats qui viendraient par ailleurs confirmer le regain d’intérêt observé pour l’Union européenne lors des élections en mai dernier. Au niveau national, dans 23 des 28 États membres, la perception de l’UE s’est améliorée depuis l’année passée. En ce qui concerne la confiance en l’UE, les meilleurs résultats ont été enregistrés en Lituanie (72 %), au Danemark (68 %) et en Estonie (60 %). Tandis que les Luxembourgeois sont les plus susceptibles de se considérer comme des citoyens de l’Union européenne (93 %). Selon certains observateurs, le Brexit a joué un rôle dans le renforcement de la popularité des institutions européennes. Pour d’autres, ce regain d’enthousiasme peut également être attribué au dépassement des crises successives sur- montées par l’UE, d’abord la crise financière de 2008 et ensuite la crise des migrants de 2015. Toutefois, l’immigration demeure la principale préoccupation au niveau européen (34 %). Tandis que le chômage, le coût de la vie et la santé sont identifiés comme les sujets à traiter en priorité par les gouvernements nationaux, la Belgique est un des rares pays avec Malte où la migration est identifiée comme le principal enjeu tant sur le plan européen que national. En comparaison, le changement climatique a été cité par 22 % des citoyens. Cependant, le dérèglement du climat n’était qu’en cinquième position sur la liste des problèmes à l’automne 2018.
Outre-Manche, les résultats de l’enquête suscitent toutefois un certain scepticisme. Car on ne manque pas de noter que les 44 % d’Européens qui déclarent avoir confiance en l’UE sont une minorité. Face à eux en effet, 46 % indiquent qu’ils n’ont plutôt pas confiance dans l’Union européenne. Cette confiance descend même à 29 % au Royaume-Uni et à 33 % en France, qui enregistre l’un des pires résultats de l’enquête. Seul un Français sur deux se dit confiant dans le futur de l’Europe, et moins d’un sur trois estime que la situation économique de la zone euro est bonne. De même en Grèce, lourdement endettée et frappée par l’austérité lors de la crise, on trouve plus de pessimistes que d’optimistes quant au futur de l’UE.
En somme, l’UE n’a ainsi pas vraiment de quoi se féliciter. Si l’immigration et le changement climatique sont aujourd’hui les deux préoccupations phares des Européens, il faut noter que les Vingt-Huit peinent toujours à se mettre d’accord sur ces questions.
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