Développé par Twelv, filiale du Crédit Agricole Toulouse 31, le Lab a pour vocation de capitaliser sur l’intelligence collective.
Mettre la collaboration au service de l’innovation : c’est en substance l’objectif de Twelv, (SAS DDFactory), filiale du Crédit Agricole Toulouse 31, qui a développé le Lab, une méthode collaborative de partage de connaissance notamment en termes de digitalisation. Le principe : impulser l’entraide entre collaborateurs au sein d’une entreprise. L’objectif est ainsi de capitaliser sur un savoir-faire existant en interne et de favoriser le partage des connaissances et des bonnes pratiques pour une montée en compétence individuelle et collective, notamment dans le domaine digital. « C’est une démarche collaborative et d’initiative, afin que chaque collaborateur soit acteur de la transformation. Le besoin pour une entreprise d’entamer sa transition numérique est prégnant. Cette transformation ne peut être rapide et efficace que si elle est collaborative », assure Nicolas Langevin, directeur général du Crédit Agricole Toulouse 31.
Si l’intelligence collective est désormais entrée dans les mœurs, son émergence a cependant marqué un changement organisationnel profond au sein de la structure bancaire. L’histoire a, en effet, démarré en 2016 au cœur de la banque mutualiste qui souhaitait accompagner la transformation digitale de ses clients et adapter ses process. « Pour ce faire, il fallait aussi que nos collaborateurs soient agiles avec les outils digitaux. Après un diagnostic, nous avons constaté qu’ils manquaient de pratiques, ne partageaient pas leurs connaissances avec leurs collègues notamment sur des outils de base. Afin de combler ce déficit, nous avons organisé des ateliers spécifiques, qui ont eu un franc succès. En marge, nous avons structuré un dispositif d’innovation facilitant l’émergence d’idées. Puis, nous avons décidé de pousser le concept jusqu’au bout en nous engageant dans une démarche d’intrapreneuriat », détaille Philippe Crinière, directeur des réseaux spécialisés et des engagements au sein de l’établissement bancaire, directeur général de Twelv.
LE « BON COIN » DES BONNES PRATIQUES
Ainsi, depuis trois ans, Jérôme Lamrak et Nicolas Martel, intrapreneurs du groupe bancaire, qui évoluent actuellement au sein du Village by CA, développent une solution de transformation digitale via une plateforme mise à disposition des entreprises. « Cette méthode repose sur des principes issus de la culture digitale mêlant agilité, volontariat et pair à pair. C’est un peu le “bon coin” des bonnes pratiques. L’objectif est de détecter les besoins d’usage d’une organisation, d’identifier les “sachants” capables d’apprendre aux autres et de structurer le savoir en proposant aussi une amélioration continue. Il faut, in fine, faire perdurer la communauté pour permettre une efficacité maximale des usages », explique Jérôme Lamrak. Pour l’heure, le Groupe des Chalets, qui réunit 280 collaborateurs dispatchés dans l’Hexagone, vient de tester cette innovation. Le bailleur social toulousain accusait un retard dans la digitalisation de ses process et sa gestion de la relation client. Une stratégie digitale a ainsi été mise en place. « Notre double objectif était d’abord de capitaliser sur l’ensemble des collaborateurs, d’engager une dynamique de transversalité et de décloisonner les univers et ensuite d’insuffler ce réflexe de partage », détaille Laurent Guibbert, son responsable financier. Après un diagnostic, 95 % des collaborateurs ont trouvé pertinent d’utiliser cette méthode. Des ateliers de 45 minutes ont ainsi permis d’identifier les besoins de quelque 70 collaborateurs autour des principaux outils. Une quarantaine des sujets a été identifiée, tels que créer un modèle mail, protéger des données Excel, réaliser des extractions comptables, etc. « Une première session de Lab a été organisée autour de quatre sujets en huit ateliers pendant un mois. Et beaucoup de nos collaborateurs sont encore sur liste d’attente ». Si le projet Twelv, porté par le Groupe des Chalets, est encore en phase d’expérimentation, les intrapreneurs espèrent séduire une dizaine de clients en 2021. Ils visent des entreprises de plus de 150 salariés notamment dans le secteur du tertiaire, mais aussi les institutions publiques et les associations, tout d’abord en Haute-Garonne, avant d’étoffer et d’industrialiser l’offre à plus grande échelle sur le territoire national. Quant à la question de savoir si toutes les entreprises auront toujours en leur sein des collaborateurs animateurs ? « Pour l’heure, il y a toujours eu des volontaires. Dans le cas contraire, nous saurons apporter une solution », conclut le cofondateur de Twelv.
