La Pépite qui vaut de l’or

Édouard Truchelut et Monia Fourar. Ils préparent l’alimentation de demain.

Des repas ou des en-cas à croquer qui contiennent juste les nutriments et les calories dont nous avons besoin, c’est ce que propose depuis peu Toomaï, une jeune entreprise hébergée au sein de l’incubateur de SupAgro à Montpellier, AgroValo. Des produits « bio, zéro additif, 100 % végétaux », sans sucre ajouté, conditionnés sous trois formats (40 ou 120 g et en vrac) pour que ce soit plus pratique à consommer et qui ont le bon goût de faire du bien à la planète. En effet, expliquent Édouard Truchelut et Monia Fourar, les cofondateurs, les céréales et les légumineuses utilisées pour confectionner cette Pépite (c’est le nom qu’ils ont donné à leur granola salé), le sorgho, le petit épeautre et le pois chiche, notamment, n’ont pas que des vertus nutritionnelles. « Le sorgho est une céréale millénaire qui nécessite peu d’eau et peu d’engrais pour pousser. Le petit épeautre est également une très vieille céréale, elle résiste bien à la sécheresse et n’a jamais été modifiée par l’homme. Ce sont les céréales du futur. Quant au pois chiche, il est lui aussi bien acclimaté aux sols secs. Il a en plus la capacité de fixer l’azote de l’air ce qui lui permet de nourrir les sols et de limiter les intrants ».

En 2018, Monia Fourar, titulaire d’un doctorat en biologie de la santé et d’un MBA, et Édouard Truchelut, diplômé d’un master d’une école de commerce, effectuent un long séjour au Sénégal. C’est là qu’ils ont l’idée de se lancer dans l’aventure. « Nous avions quitté nos postes précédents dans l’industrie pharmaceutique, explique Édouard Truchelut et nous souhaitions entreprendre. Nous avons commencé à réfléchir autour des domaines de la santé, du digital et de l’alimentaire ». Sur place, le couple découvre l’intérêt de ces céréales ancestrales et décide de les valoriser. « Au Sénégal, nous avons rencontré des gens formidables, une proximité et un partage qui nous ont réellement impactés », ajoute Monia Fourar. Des valeurs qu’ils espèrent transmettre à travers cette nouvelle marque, qui fait clairement référence aux origines de l’Homme.

De retour en France, les néoentrepreneurs ont mûri leur projet au sein de la pépinière d’entreprises Bic Innov’up à Nîmes puis d’AgroValo. Aujourd’hui, cinq recettes sont nées de leurs travaux. « En associant la légumineuse avec les céréales, on obtient un super combo qui apporte tous les acides aminés nécessaires à l’organisme. Il est en plus hyper rassasiant. C’est une alternative aux protéines animales », précise la jeune femme. Le couple, qui source ses matières premières (céréales et légumineuses) en France et en Europe pour les fruits secs, prépare le lancement de ses produits en magasins de vrac et bio, en attendant la mise en ligne d’un site d’e-commerce. Quant à la campagne de financement participatif que le couple prévoyait de lancer, elle attendra… la fin du confinement.