Après avoir créé il y a quatorze ans Azur ULM, le Marnais a fondé en 2017 Artech’Drone, une société spécialisée dans la formation et les prestations de services artistiques et techniques.
Rien n’est plus vendeur pour un drone que de belles images de rêve, maintes fois diffusées auprès du grand public. Mais si vous demandez à un passionné d’aéronautique, qui plus est pilote d’ULM et d’autogire, de télé-piloter un drone, il n’est pas certain que sa réponse soit d’emblée positive. Et c’est exactement ce cas de figure qui s’est présenté, lorsque il y a trois ans une société de production avait pris contact avec Arnaud Gilotin.
Il aura fallu de sérieux arguments pour le convaincre. C’est notamment la technicité de certaines missions qui allait ainsi le conduire à accepter l’idée de piloter un drone. Puis l’idée finira par germer au point de le décider à créer en 2017 Artech’-Drone, une entreprise dédiée à ce vecteur aérien.
De son enfance, le Rémois garde le souvenir de sa passion pour l’aéromodélisme, qu’il a commencé à cultiver dès l’âge de six ans. « J’ai toujours été passionné d’aéronautique. Je rêvais d’entrer dans l’aviation civile ou l’armée de l’air », se souvient Arnaud Gilotin. Pour le choix de ses études, il se laissera cependant guider par une autre passion et optera pour un Bac scientifique, option automobile. Afin d’obtenir tous les diplômes nécessaires pour se frotter au monde de la compétition automobile, il relèvera ensuite un nouveau défi : il passera à Saint-Jean-Baptiste de La Salle un CAP, un BEP et un Bac Pro en automobile. Puis, également amateur de belles carrosseries, c’est au CFA de Châlons-en-Champagne qu’il passera un CAP, un BEP et un SQP en carrosserie.
En 2003, un baptême de l’air viendra pourtant bouleverser cet équilibre créé autour de l’automobile et de ses compétitions. « Lorsque j’ai découvert à cette occasion le monde de l’ULM, cela a été un déclic », relate-t-il. Travaillant alors chez Ford, c’est d’un commun accord avec son employeur qu’il quitte son poste pour se lancer dans la formation continue. Celle-ci l’emmènera à Épernay, Paris et Gap-Tallard, dans les Hautes-Alpes. Dès 2004, il crée l’entreprise Azur ULM, spécialisée comme centre de formation- menant à l’instructorat et aux qualifications toutes disciplines – ainsi que dans les travaux aéronautiques et les loisirs, dont les balades et les baptêmes de l’air en ULM.
L’AVENTURE DU DRONE, EN 2015
« Au départ, c’est une société de production voulant se lancer dans l’aventure du drone qui a pris contact avec moi, afin que je sois pilote, explique le chef d’entreprise rémois. J’ai commencé par dire « non ». J’ai ensuite réalisé pour cette société mes premières missions en ULM et en autogire – un vecteur aérien entre l’avion et l’hélicoptère. Et puis, celles-ci sont devenues de plus en plus techniques. C’est ainsi que j’ai accepté le drone ». Cette société de production fera alors l’acquisition d’un drone et signera plusieurs contrats avec le pilote marnais. Azur ULM regroupera alors toutes les activités, celles liées à l’ULM, à l’autogire et au drone.
C’est en 2017 qu’Arnaud Gilotin crée l’entreprise Artech’Drone, dédiée aux drones : « Artech’Drone possède toutes les casquettes, dont un centre de formation professionnel dédié à l’apprentissage et la maîtrise du pilotage et de l’exploitation de drones civils. Nous assurons également des prestations de services artistiques et techniques, que ce soit dans l’agriculture, la viticulture ou encore la surveillance. J’envisage d’ailleurs en 2019 de mettre Azur ULM en sommeil », confie le dynamique chef d’entreprise marnais.
2019, ANNÉE DE CHANGEMENTS
« J’ai fait la rencontre d’un jeune ingénieur, Pierre Bague, un professionnel, réalisant des modèles réduits d’avions, avec lequel il m’est facile de communiquer et de travailler. Nous nous sommes lancés dans la conception, le développement et la construction de nos propres drones pour les productions de films de grands donneurs d’ordres », se félicite le passionné. L’entreprise est en mesure d’associer tous les vecteurs aériens, dont l’ULM, le drone et le zeppelin, utilisé dans les domaines de l’événementiel
et de la publicité. Sans oublier le drone terrestre, utilisé dans les domaines de l’agriculture, de la viticulture et le paramilitaire. De nombreux projets, encore dans les cartons, n’attendent qu’une impulsion d’investisseurs pour prendre leur envol.
Pour l’instant seul aux manettes de son entreprise, Arnaud Gilotin envisage en 2019 de faire entrer Pierre Bague dans sa structure et, pourquoi pas, un commercial ou plutôt un technico-commercial, car « il ne s’agit pas de vendre du rêve ». De nouvelles installations et de nouveaux locaux sont également prévus.
Le chef d’entreprise marnais mise en outre sur une nouvelle approche du drone. Car tout le monde croit le connaître, sans forcément avoir intégré le fait qu’il y a des règles de l’aviation civile à ne pas enfreindre. « On est aujourd’hui amenés à faire machine arrière, à opérer un retour sur le terrain… Et l’on ne fait rien tant qu’on n’est pas en concertation avec les techniciens qui en ont besoin. Le cahier des charges précède le travail et non l’inverse. Et, dans l’audiovisuel, par exemple, je ne fais pas de prise de vue. Je pilote et s’il faut réaliser un film, je fais appel à un cadreur et à un monteur. Je travaille en association avec tous les acteurs, pour un résultat de qualité ».