Olivier StrohLa nuit autrement

Olivier Stroh

Le propriétaire et gérant de la discothèque l’Atrium va intensifier la diversification de ses activités avec l’ouverture prochaine d’un karaoké box au centre-ville de Reims.

«Quand j’ai ouvert ma première discothèque en 2004, à l’âge de 20 ans, j’avais l’âge de mes clients. Quinze ans plus tard mes clients ont toujours le même âge », sourit Olivier Stroh. « C’est une partie de mon travail que j’adore ».

Si le patron de la discothèque rémoise l’Atrium a ouvert son premier établissement à l’âge où les autres jeunes de son âge pensaient davantage à faire la fête, son choix de carrière n’a rien d’étonnant au regard de son parcours. « J’ai créé mon entreprise de discomobile en 2000, à l’âge de 16 ans, alors que j’étais encore lycéen. Je passais alors tous mes week-end à animer des soirées. Je n’avais pas encore mon permis de conduire alors c’étaient mes parents qui m’emmenaient et venaient me rechercher », se souvient-il.

Une fois son bac en poche, il ouvre un magasin de disques avant de se lancer à 20 ans dans la reprise d’un établissement de nuit, le Soa, situé rue Lesage. Une aventure qui durera jusqu’en 2011.

« En 2012 quand j’ai ouvert l’Atrium, il existait dix discothèques à Reims. Début 2019, il n’en restait plus que trois », précise Olivier Stroh.

100 000 ENTRÉES PAR AN

Une mutation du monde de la nuit et une évolution sociétale que le jeune chef d’entreprise a su identifier pour mieux l’accompagner : « Aujourd’hui, l’activité des discothèques se concentre sur des établissements tels que l’Atrium, sur un marché qui a complètement muté. Quand l’Atrium a été créé, je ne parlais pas d’une discothèque mais plutôt d’un lieu d’événements ». Un choix qui lui donne raison puisque presque huit ans plus tard, il accueille près de 2500 personnes par semaine en moyenne annuelle, soit 100 000 entrées par an, principalement auprès des 16-25 ans. « Il y a quinze ans, les gens allaient en boîte de nuit pour y retrouver un lieu, un certain public et une musique…

Aujourd’hui, c’est différent : les tendances ont évolué et les gens viennent y consommer des événements. À l’Atrium, nous proposons une offre plus qualitative d’un point de vue artistique, avec une gestion proche de celle d’une salle de concert finalement : nous pouvons organiser une soirée étudiante le jeudi, une soirée électro avec un DJ connu le vendredi et une soirée à thème le samedi, avec chaque soir des publics différents ».

C’est cette évolution aussi qu’il a su anticiper en proposant également de nouveaux services et une nouvelle approche de la boîte de nuit. « L’emplacement d’un tel établissement est important pour la clientèle : On peut venir à pieds depuis le centre-ville et en même temps nous avons travaillé avec la collectivité pour avoir, dès 2014, une ligne de bus qui nous desserve de 23 heures à 6 heures », souligne le jeune chef d’entreprise qui a également développé les Chèques Taxi pour permettre aux jeunes de rentrer en toute sécurité à moindres coûts.

Organisateur de quasiment toutes les soirées étudiantes de Reims, l’établissement accompagne d’ailleurs les associations dans la préparation et le déroulement leurs événements tout en leur redistribuant une partie des bénéfices des soirées pour leur permettre de financer leurs projets.

« Chaque année ce sont près de 70 000 euros que nous reversons à ces associations », précise le patron de l’Atrium, aujourd’hui à la tête d’une petite trentaine de salariés.

DU KARAOKÉ EN CENTRE-VILLE

Lorsqu’il investit 1,8 million d’euros dans son projet en 2012, le jeune homme prévoit un second bâtiment attenant à la discothèque pour y installer bureaux, locaux de stockage et salles de séminaire. De quoi lui permettre de diversifier son activité en recevant des séminaires, réunions ou événements festifs d’entreprises et d’organismes tels que des associations ou des comités d’entreprises. Un marché du BtoB qui représente près de 15% du chiffre d’affaires de l’entreprise – celui-ci s’élevant à 2 M€ – et qu’Olivier Stroh aimerait encore davantage développer.

C’est pourquoi il investit de nouveau 1,8 million d’euros dans la création de trois bâtiment sur un terrain voisin, ce qui devrait lui permettre de disposer de cellules commerciales à louer mais aussi de nouvelles surfaces destinées à l’événementiel en BtoB à compter de septembre 2020.

« L’objectif est que cette activité représente rapidement un tiers du chiffre d’affaires ».

Et dès février 2020, Olivier Stroh va intensifier la diversification de ses activités avec l’ouverture d’un karaoké box au centre-ville de Reims. Le concept ? la location d’espaces privatifs pour permettre à des groupes d’amis de passer une soirée karaoké.

« Ce concept reste complémentaire de mon cœur de métier et proche de notre savoir-faire : la sortie, le loisir et la détente. Cela me permet aussi de toucher une clientèle un peu plus large, celle qui ne fréquente plus les discothèques notamment ».

Dans un espace de 350 m2 situé rue de Thillois, Olivier Stroh va ouvrir Musikall début février où seront aménagés 8 boxes pouvant accueillir de 1 à 25 personnes, qui auront été préalablement réservés en ligne. Si le concept est déjà développé par deux opérateurs au niveau national, le chef d’entreprise compte bien aller plus loin en devenant lui aussi un nouvel acteur de ce marché et en se donnant l’opportunité de développer des franchises.

Une ambition qu’Olivier Stroh peut se permettre grâce au développement en interne de son propre logiciel de réservation et de gestion, lui permettant de rester indépendant face aux autres opérateurs. « Notre système a été créé par un développer-programmeur qui est intégré à temps plein dans notre entreprise. Ce logiciel nous permet de réserver la box en ligne et d’y adjoindre les consommations que l’on souhaite y trouver en arrivant sur place ». Grâce à cette nouveauté qui va créer quatre emplois, Olivier Stroh espère proposer aux Rémois une nouvelle alternative de sortie en fin d’après-midi et en soirée, avec une optimisation de l’occupation des boxes.

En ajoutant cette nouvelle corde à son arc, le chef d’entreprise compte bien capitaliser sur son savoir-faire en matière d’évenementiel pour continuer à développer son entreprise.

Parcours

1984 Naissance le 14 mars à Sarreguemines.
2000 Crée sa première entreprise de sonorisation et d'animation de soirées.
2004 Ouvre la discothèque Le Soa à Reims.
2012 Crée et ouvre la discothèque l'Atrium, le 23 février à Reims.
2020 Travaux d"agrandissement de l'Atrium et ouverture de Musikall, un concept de karaoké box dans le centre de Reims.