La Nièvre se donne des ailes

En se posant au Centre hospitalier de Nevers, l’hélicoptère sanitaire inaugure la 50e base Helismur de France, et la cinquième sur la région Bourgogne Franche-Comté.

Lundi 13 janvier, Jour de fête à Nevers. Ne manque que Jacques Tati sur son vélo scandant son célèbre « Hélicoptère ». Après dix ans de patience, le Centre hospitalier de l’agglomération de Nevers (CHAN) possède enfin son hélicoptère sanitaire. Un appareil destiné aux interventions sur les lieux d’accident ou au transfert d’urgence. Si l’on détermine l’importance de l’évènement au nombre de représentants présents, celui-ci est majeur et à juste titre. Loin d’être un caprice comme l’a rappelé le maire-président de Nevers et agglomération Denis Thuriot, l’hélicoptère est « un équipement vital pour un département parmi les plus touchés par la désertification médicale » et a tenu à préciser que plus qu’un appareil, c’est un équipement nouveau qui réorganise le service des urgences : « C’est une base hélismur, dotée de trois pilotes dédiés et bientôt équipée de sa citerne de ravitaillement ».

Même si l’appareil ne constitue pas une solution à l’absence de médecins, on espère du côté des élus, qu’il sera un outil d’attractivité pour de nouveaux praticiens. De son côté, Pierre Pribille, directeur de l’Agence Régionale de Santé– dont le Plan Régional de Santé avait entraîné une levée de bouclier des élus nivernais en 2017 – s’est félicité d’un travail « exemplaire, via un appel d’offre commun entre Dijon, Auxerre, Châlon, Besançon et Nevers et dont la qualité a lourdement pesé dans la décision de la ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn ».

Même réaction du côté de Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne Franche-Comté qui a tenu à rappeler l’investissement de la région : 2,8 millions d’euros, pour la création de l’Héliport. Reste que l’appareil loué à la société MBH SAMU (filiale de Mont-Blanc Hélicoptère) – d’occasion mais remplacé par un neuf dès cet été (coût de fonctionnement estimé : neuf millions d’euros par an) – n’est aujourd’hui pas autorisé à voler aux instruments, soit par temps de brouillard ou de nuit. Un handicap pour un département isolé par la chaîne du Morvan. Mais sur ce plan-là Marie-Guite Dufay a aussi répondu : « Nous allons tous ensemble faire du lobbying et s’il faut pour cela construire une station météo, la région sera là ! ». En attendant le bénéfice pour les patients est déjà là : il faut désormais 40 minutes pour rejoindre le CHU de Dijon contre 3 heures par la route…

Antoine Gavory