La Nièvre est à vendre… ou presque

Avec Win, Nevers Agglomération et le Val de Loire Nivernais misent sur le marketing territorial. Un développement économique et démographique qui se construit jusqu’à Paris…

En anglais, Win signifie gagner. En nivernais, Win signifie depuis peu Welcome in Nevers, un anglicisme qui cache une stratégie de marketing territorial établie avec une trentaine de partenaires dont la région Bourgogne Franche Comté. À l’instar de Rouen, Rennes ou encore Angers, les stratégies dans l’ère de la start-up nation semblent avoir le vent en poupe. Nevers Agglomération n’échappe pas à l’ambition en déployant tout un arsenal pour rendre son territoire attirant sur l’ensemble du Val de Loire grâce à un partenariat avec Cosne-sur-Loire. Pour le président de Nevers Agglomération, Denis Thuriot : « Il était nécessaire de mener une politique moderne et offensive » et dénonce « une politique marketing plan plan. Des tentatives ont été menées avec Nièvre développement ou Je suis la Nièvre, mais ça n’a pas fonctionné ». Et comme pour une voiture, « vendre » un territoire passe avant tout par le conjoint : « On sait que le conjoint est le principal décisionnaire dans la démarche d’installation. Que si l’endroit ne lui plaît pas, qu’il ne trouve pas de travail, le projet n’aboutira pas. » Alors pour cibler les futurs nivernais, la cellule accueil et emploi conjoint déploie son arsenal : visite de la ville avec un animateur du patrimoine, partenariat avec Pole emploi et la Direccte pour trouver un emploi au conjoint, accompagnement pour les enfants au sein des établissements scolaires, recherche de collaborateurs pour les entreprises de moins de dix salariés ou encore recherche de logements : « Dès que l’on a connaissance d’un pro- jet d’implantation ou de recrutement sur des postes en tension, nous essayons de faire du sur-mesure. » Si aujourd’hui Nevers Agglomération propose également une enveloppe jusqu’à 800 euros pour financer un premier séjour aux futurs arrivants, la prise en charge des six premiers mois de loyer, la valorisation du prix du foncier (entre huit et 11 euros du mètre carré dans la zone industrielle de Varennes-Vauzelles – Garchizy) ou les infrastructures autoroutières, pour Denis Thuriot l’attrait du Val de Loire passe par une rénovation et l’agrandissement des zones industrielles, mais aussi par Paris… En louant des locaux Boulevard de Magenta (proches de la gare du Nord) et en les mettant gracieusement à disposition des entreprises et étudiants nivernais, Nevers Agglo a créé en 2017 un véritable bureau de recrutement : « Ce local permet aux entreprises d’organiser des rendez-vous, de rencontrer des partenaires ou simplement à des entrepreneurs qui n’auraient pas pensé s’installer dans la Nièvre de faire connaissance avec le territoire. » 

Si les premiers résultats sont encourageants, Denis Thuriot veut aller plus loin : « Nous devons faire un gros travail sur le tourisme. Aujourd’hui l’office de tourisme qui est le bras armé fonctionne en autonomie à un rythme de croisière. Il faut que nous ayons une vision départementale du marketing territorial pour répondre aux attentes de ceux qui auraient envie de venir s’installer ». Si dans l’idéal, il voit la création d’une « agence indépendante» en partenariat avec le Conseil départemental, il admet aussi que : « Dans le contexte actuel, nous devons déjà apprendre à nous servir des outils dont nous disposons avant de vouloir engager de nouvelles dépenses ».