La mise à grand gabarit jusqu’à Nogent remise à flot

En visite sur le port fluvial de Nogent-sur-Seine, la ministre était accompagnée de Jean-Michel Souffelt, patron du groupe Soufflet.

La ministre des Transports, Élisabeth Borne, dans l’Aube pour annoncer la relance du dossier et confirmer l’électrification de la ligne Paris-Troyes.

En matière d’annonces, la mise à grand gabarit de la Seine comme l’électrification de la ligne 4, ont déjà tout connu. En arrivant dans l’Aube, Élisabeth Borne savait qu’elle n’était pas en terrain conquis. La ministre des transports a donc bien pris soin de rappeler que les choses étant désormais gravées dans la loi, il n’était plus question de faire machine arrière. « La mise à grand gabarit de la Seine entre Bray et Nogent-sur-Seine est une priorité. À ce titre, elle est inscrite dans la programmation à dix ans des infrastructures de la loi d’orientation des mobilités prochainement examinée au Sénat », annonce Élisabeth Borne.

UN GAIN DE COMPÉTITIVITÉ

La ministre a pu constater sur place, au port fluvial Soufflet de Nogent-sur-Seine, l’impatience des responsables économiques aubois, et notamment des céréaliers. En permettant aux péniches de 3 000 tonnes, au lieu de 1 000 actuellement, de relier Le Havre jusqu’à Nogent-sur-Seine, le coût du transport fluvial sera davantage compétitif. Actuellement, le port nogentais voir passer 10 000 conteneurs par an et 150 000 tonnes de vrac, un trafic qui pourrait être sensiblement augmenté avec la mise à grand gabarit. La ministre des Transports déclare aussi vouloir aller vite sur ce dossier. « L’enquête publique sera lancée dès 2020 et j’entends aussi mobiliser des aides européennes pour le financement », ajoute-t-elle. Agrandir le canal sur 27 kilomètres pourrait coûter 287 millions d’euros, selon les estimations. Un financement qui n’est pas encore bouclé et qui explique l’enthousiasme mesuré accompagnant cette annonce.

LES COLLECTIVITÉS FINANCENT, L’ÉTAT REMBOURSE

Sur l’autre grand dossier aubois, il n’est plus possible de reculer, d’autant que les collectivités sont allées jusqu’à accorder une avance à l’État pour que les travaux de la ligne 4 soient lancés, ce qui est fait du côté de Gretz, en Seine-et-Marne. « Je confirme que nous allons vous rembourser en 2020 comme prévu », souligne la ministre des Transports. Pour François Baroin, il est également important que l’État s’engage aussi sur l’électrification jusqu’à Troyes en 2022, et ne s’arrête pas à la première phase allant jusqu’à Nogent-sur-Seine. « L’électrification est désormais un chantier concret, qui ira bien jusqu’à Troyes après la première phase de travaux, et avec un calendrier qui sera tenu. La seconde phase qui devrait être inscrite au prochain contrat de plan État-Région », promet Élisabeth Borne. Comment faire en sorte que l’État tienne tous ses engagements ? Jean Rottner émet une idée. « Nous vous proposons de nous laisser la main sur ces dossiers, ce qui va nous permettre de les financer pour les réaliser rapidement et vous nous rembourserez ensuite », avance le président du Grand Est qui n’a pas obtenu de réponse sur cette proposition.

Il est vrai que l’avance de trésorerie, appréciée par Élisabeth Borne qui en a remercié les collectivités, a ouvert une voie. « Mais c’est un geste qui témoigne aussi de la perte de confiance dans la parole de l’État et qui traduit notre volonté refuser de nouveaux retards », prévient François Baroin. Autant dire que sur la ligne Troyes-Paris, il n’y a pas que les trains qui doivent être à l’heure mais aussi le calendrier d’avancement des travaux !