Après une année 2020 marquée par un ralentissement très net de l’activité économique sur le territoire, alors qu’un rebond se profile, l’agence d’attractivité de la métropole s’active pour promouvoir la destination et attirer de nouvelles pépites et projets.
En avril dernier, le groupe allemand de recherche pharmaceutique Evotec, présent à Toulouse depuis 2015, annonçait avoir retenu son site du Campus Curie, au cœur de la Ville rose, pour la construction de sa deuxième usine de fabrication de produits de biothérapie. Cette seconde structure – la première est en cours de construction près de Washington aux États-Unis – de 12 000 m2 représente un investissement de 150 M€. Elle emploiera 150 personnes et produira à terme notamment des anti-corps monoclonaux contre les maladies infectieuses. Une annonce saluée par l’État et les élus locaux (Région et Métropole) – qui ensemble soutiennent le projet à hauteur d’un tiers de l’investissement global – mais surtout une belle victoire pour les différents acteurs intervenus dans ce dossier, dont l’agence d’attractivité de Toulouse Métropole. C’est ce qu’a rappelé Jean-Claude Dardelet, son président lors d’une conférence de presse le 25 mai dernier. L’occasion pour le vice-président de Toulouse Métropole, en charge de l’attractivité, du tourisme, de l’Europe et de l’international, de faire un rapide bilan de l’activité de l’agence pour l’année écoulée et d’esquisser ses perspectives pour 2021.
DE NOUVELLES FILIÈRES MISES EN AVANT
Issue de la fusion en 2016 de différentes entités (l’office de tourisme, Convention Bureau, Invest in Toulouse et le Bureau des tournages), l’agence d’attractivité de Toulouse Métropole a pour mission de promouvoir et nourrir la notoriété du territoire. Dans ce cadre, elle a accompagné depuis le début de l’année 2021 outre l’implantation de cette seconde usine d’Evotec, l’arrivée de 10 nouvelles entreprises sur son territoire, représentant quelque 500 emplois créés. De très bon augure pour Jean-Claude Dardelet, qui rappelle que « pour toute l’année dernière, ce sont 17 implantations pour 370 emplois créés » que l’agence a accompagnées. Sachant que l’agence soutient une trentaine d’implantations chaque année, « 17 pour une année décrite comme apocalyptique, ce n’est pas si mal », ajoute son président. Selon l’élu, l’an dernier, ces entreprises ont misé « sur les technologies, les transversalités entre académie, recherche et industrie » et une certaine qualité de vie.
« De plus en plus, les entreprises misent sur des lieux où leur personnel sera heureux de vivre, assure en effet Jean-Claude Dardelet. C’est devenu un véritable critère de sélection. »
Si l’aéronautique et le spatial restent les domaines d’excellence de la Ville rose, l’agence explore d’autres secteurs d’activité tels la santé, l’intelligence artificielle ou encore l’environnement et les énergies, autant de filières dans lesquels la métropole a également des atouts à faire valoir. Avec un certain succès puisque parmi les dernières pépites attirées par la richesse de l’écosystème toulousain figure H3 Dynamics, un groupe basé à Singapour spécialisé dans le stockage de l’hydrogène, les drones, la robotique, etc., qui projette de créer 25 emplois d’ici trois ans dans la Ville rose ; ou encore Sêmeia, une start-up des medtechs qui propose une solution de télésuivi des patients et vient de lever 3 M€.
UN FONDS CONGRÈS D’1 M€
Après une année noire pour l’événementiel, le Convention Bureau de Toulouse prépare activement la relance, l’ambition étant, pour le territoire, qui s’est doté, avec le Meett, d’un équipement d’envergure internationale, de devenir un « site majeur pour l’accueil de congrès scientifiques en France et en Europe », pointe Jean-Claude Dardelet. Du reste, ajoute ce dernier, « nous avons essentiellement enregistré des reports d’événements et très peu d’annulations (6 % seulement). Ils se confirment d’ailleurs peu à peu ». Ainsi deux congrès majeurs sont en préparation au Meett : en septembre les Rencontres nationales du transport public, puis en octobre le congrès national des Entreprises publiques locales. D’autres rendez-vous sont également programmés en 2022 tel le congrès du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) ou le congrès ITS Europe, un événement majeur dans le domaine des transports intelligents. D’autres candidatures ont été déposées pour l’accueil de manifestations d’ampleur jusqu’en 2024. Des réponses sont attendues dans les prochains mois. Pour accroître ses chances et gagner en visibilité sur la carte des destinations de congrès, la Ville rose a également rejoint le Global Sustainability Index qui promeut le développement durable dans la filière du tourisme d’affaires. Elle est la quatrième ville française à prendre part à la démarche.
Pour accompagner cette relance, un fonds congrès doté de 1 M€ par an a été créé par la Métropole, « qui nous permet d’accompagner l’arrivée de ces grands événements, ajoute Dominique Faure, vice-présidente de Toulouse Métropole, chargée de l’économie, de l’innovation et de l’emploi. Nous avons d’ailleurs invité la Région et le Département à abonder ce fonds. »
LE FESTIVAL DES LANTERNES À BLAGNAC
Le tourisme général a connu l’an dernier un repli moyen d’environ 30 %, recul limité grâce aux mesures de soutien mises en place dès l’été par la métropole et son office de tourisme. En 2021, l’agence, qui craint à nouveau une baisse de fréquentation des visiteurs étrangers, mise sur le tourisme hexagonal avec des campagnes de communication ciblées qui débuteront dès le 1er juin et s’étendront jusqu’au début du mois de juillet. De nouveaux événements devraient être créés pour dynamiser le centre-ville durant l’été avec notamment le déploiement d’activités nautiques et en extérieur. « Toulouse devient un hub – non plus seulement une destination de city break – où l’on s’installe pour ensuite aller à la campagne. D’ou les liens importants avec le Département et la Région », ajoute Jean-Claude Dardelet.
De nouveaux rendez-vous culturels marqueront l’année 2021 dont le festival L’Essentiel : une série de trois concerts programmés les 8, 9 et 10 juillet au Meett. Blagnac accueillera aussi à la fin de l’année, dans le parc du Ritouret, le Festival des lanternes, qui s’est tenu auparavant trois années durant à Gaillac, – « le plus grand événement payant de France devant le festival d’Avignon » –, sur une surface triplée, soit 62 soirées du 1er décembre à fin janvier. Un événement, accueilli pour trois ans, qui mobilise tous les acteurs du territoire.
Dotée depuis quelques années seulement d’un Bureau des tournages, la Métropole voit grossir l’activité très rapidement. 218 journées de tournage ont été recensées en 2020 sur 100 productions, « c’est beaucoup », assure Jean-Claude Dardelet. Pour booster l’activité, un autre fonds a été créé, à l’échelle de la Métropole, doté lui de 500 K€ dont 100 K€ proviennent du CNC. En 2021, l’activité reste très bien orientée. Plusieurs productions sont en effet en prévision : un long-métrage pour le cinéma, une série de 10 épisodes de 26 minutes et un court-métrage. Un premier tournage a déjà eu lieu en avril, celui du téléfilm Juliette dans son bain pour Arte. Le bureau des tournages entend aussi mettre en valeur le patrimoine aéronautique de la ville à travers des actions de communication dédiées.
RÉSEAU DE CŒUR
Des actions qui devraient elles aussi contribuer à promouvoir l’image de Toulouse. C’est précisément le travail des équipes de marketing territorial de l’agence d’attractivité qui misent plus largement encore que les années passées sur le numérique et le digital avec la sortie de trois nouveaux films pour faire la promotion des volets tourisme, meetings et bureau des tournages. L’agence capitalise sur son réseau de 500 ambassadeurs mais aussi sur les 120 000 étudiants qu’accueille chaque année la Ville rose. « Avec l’université fédérale, Campus France, le CRT et l’aéroport, nous voulons travailler en amont et chasser les étudiants pour qu’ils choisissent Toulouse comme lieu d’étude et qu’ils s’en rappellent », détaille Jean-Claude Dardelet. Une proposition contenue dans le rapport rédigé il y a quelques mois pas Marion Guillou et Jean Tirole que l’agence reprend à son compte. « L’idée est que Toulouse ne les quitte jamais car, une fois partis, il s’agira aussi de fédérer un réseau d’alumnis pour entretenir cette relation de cœur avec Toulouse, leurs amis et leurs familles », conclut l’élu.