La menuiserie Veyer investit malgré le Covid

Laurent Veyer conçoit des cuisines, salles de bain et dressing.

La menuiserie Veyer, situé à la Croix Blandin (Reims) vient d’investir 80 000€ dans son développement dans cette période compliquée : L’objectif ? Un gain de confort des salariés et de productivité ainsi qu’une meilleure visibilité sur internet.

Menuiser depuis 20 ans, Laurent Veyer a ouvert sa propre menuiserie il y a de cela 15 ans. De quelques meubles confectionnés seul dans un garage, il est aujourd’hui à la tête d’une florissante entreprise de 7 salariés, avec un chiffre d’affaires avoisinant 1 million d’euros en 2019. Sa spécialité ? Des cuisines, salles de bain, dressing 100 % français. Situé dans des locaux du pôle de la Croix-Blandin, l’entreprise se divise en 3 parties : 600 m2 de magasin d’exposition et d’atelier de fabrication et 300 m2 de stockage de bois « avec une visibilité de stock de 35 tonnes, soit de 6 à 8 mois. Il faut savoir par exemple qu’aujourd’hui, nombre de charpentiers n’ont plus de bois français, car on n’a pas pu couper pendant trois mois, ni sécher. Ils font désormais appel à des bois venant des pays de l’est, c’est très compliqué pour la profession ».

Les matériaux utilisés par la menuiserie, des panneaux de différents bois (pins, sapins, chênes français, etc.) sont produits à Sully-sur-Loire. « Nous avons un choix de plus de 1 000 couleurs et textures », indique Laurent Veyer. Le chef d’entreprise se distingue également par « ses produits concepts », comme une table coulissante sur un îlot central, laissant apparaitre un évier ainsi que des rangements ou une table réglable en hauteur, elle aussi cachant de nombreux et astucieux rangements. « Tous les deux ans, on se rend à la grand-messe des cuisinistes en Allemagne où sont lancées les tendances. » Ce sont donc d’élégants meubles en matériaux nobles, naturels mais résolument contemporains et connectés que propose la menuiserie Veyer. Concernant sa concurrence directe, les cuisinistes ou grandes chaines de magasin, Laurent Veyer l’affirme : « Les meubles que l’on fabrique sont deux fois et demi plus lourds que ceux trouvés dans les grandes enseignes. Ils sont plus denses donc aussi plus robustes. Une coulisse de tiroir chez nous est faite pour supporter 40 kilos de mobilier », précise-t-il. Outre le savoir-faire, tous les meubles produits le sont sur-mesure, « ils sont unique à chaque espace ». Tout est établi avec le client. C’est dire si la crise sanitaire et surtout le confinement sont venus porter un coup d’arrêt au développement commercial de l’entreprise.

CONFORT DE TRAVAIL ET PRODUCTIVITÉ

Cependant, la reprise est là, avec « des carnets de commandes pleins. » À tel point que Laurent Veyer a continué d’investir pendant cette période critique. « Nous avions la volonté depuis le début de l’année d’investirdans une machine apportant un confort de travail considérable pour les salariés, puisqu’ils soulevaient sur certaines manipulations, des panneaux de bois pesant jusqu’à 7-8 kilos. Lorsqu’on doit assembler 300 pièces, cela a son importance. Cette nouvelle machine va permettre de soulager le personnel. Toute notre technique de fabrication est orientée de cette manière-là. » Confort de travail mais aussi gain de productivité, puisque la machine peut traiter plus de panneaux dans un même temps donné.

La période de confinement, si elle a stoppé la fabrication et la pose de meubles la menuiserie Veyer l’a en revanche mis à profit pour développer son site internet et ses réseaux. « Nous avons fait venir un photographe pour avoir des photos professionnelles, nous développons un site marchand et nous accentuons notre présence en ligne. » L’investissement total entre la machine et le site internet aura coûté 80 000 euros, « une somme non négligeable dans cette période mais nécessaire au développement de l’entreprise». Des projets, Laurent Veyer en a encore plein la tête. « Initialement, nous souhaitions faire un investissement bien plus conséquent, de 700 000 euros dans des systèmes automatisés de robots qui préparaient les commandes notamment la nuit, une fois les programmations effectuées. Mais l’entrepôt est trop petit et cela nécessite que nous déménagions le magasin d’exposition. » Compliqué dans cette période incertaine. « On regarde à des échéances plus proches, bien que nous essayions de nous projeter. Il faut rester prudent. » L’entreprise attend en effet toujours des aides diverses (de formation pour l’emploi d’apprentis ou de la Chambre des métiers pour l’investissement de matériel).