La Maison Demoizet transfère sa production à Rethel

Alban Thewys-Demoizet

Pour Alban Thewys-Demoizet, 36 ans, gérant de la SARL Demoizet depuis 2009, cet investissement est ni plus, ni moins que le projet d’une vie professionnelle.

Présente dans les rayons des plus grandes enseignes de la distribution (Carrefour, Leclerc, Intermarché, Cora…), cette institution ardennaise produit chaque année 500 tonnes de boudin blanc, dont 6 tonnes par jour en fin d’année.

Et un, et deux, et trois ! Les bonnes nouvelles s’enchaînent en cette fin d’année pour le Pays Rethélois qui finit l’année 2019 en apothéose. Après l’annonce de l’implantation d’Agronutris (élevage industriel d’insectes) et l’arrivée sur la zone de l’Etoile du spécialiste des métiers de bouche, DGF, c’est cette fois une entreprise locale et emblématique, la Maison Demoizet, qui officialise le déménagement de son atelier de fabrication de boudins et jambons de Reims. Actuellement implanté à Barby, il va d’ici fin 2021-début 2022 être transféré sur le parc d’activités racheté en 2018 par la communauté de communes au Département. Donc à proximité d’Agronutris, face au lycée agricole. Présente dans les rayons des plus grandes enseignes de la distribution (Carrefour, Leclerc, Cora, Intermarché…), cette institution rethéloise qui produit chaque année 500 tonnes de boudins blanc (dont 6 tonnes par jour en fin d’année) en plus des tourtes, pâtés, pâtés croûtes, terrines, bouletttes et jambons de Reims commençait à être sérieusement à l’étroit à Barby et à connaître des problèmes logistiques.

UN BÂTIMENT DE 3000 MÈTRES CARRÉS OPÉRATIONNEL EN 2022

« C’est pourquoi, on mûrissait ce projet depuis déjà six ans. A l’époque, on envisageait de s’étendre sur place mais nous n’avons jamais eu l’occasion de le faire. Rien n’a bougé en ce sens. Alors, on s’est trouvé devant le fait accompli. Au final, la possibilité de déplacer l’activité charcuterie pure et le laboratoire à Rethel représente une vraie et belle opportunité qui coïncide en plus avec le timing que nous nous étions fixés », souligne Alban Thewys-Demoizet, 36 ans, gérant de la SARL depuis 2009 et qui travaille en famille avec ses parents, Françoise et Guy, et sa sœur Marie.

Ce quatuor se partage entre la charcuterie qui a pignon sur rue à Rethel depuis 1939 (16 employés) et l’atelier de production de Barby (30 salariés). Une véritable PME qui réalise, toutes activités confondues, un rondelet chiffre d’affaires de 8 millions d’euros.

La société Demoizet finalise, donc, l’achat d’une parcelle de quatre hectares sur laquelle elle érigera un bâtiment de 3 200 m2. Cet ensemble, dessiné par le cabinet d’architecture et d’ingénierie rémois Pingat, comprendra des bureaux « dignes de nom » (sic), des locaux sociaux, des vestiaires, des salles de pause et de réunion, un entrepôt de stockage et bien sûr l’atelier de fabrication qui occupera lui seul un espace de 2 200 m2. Le commencement du chantier est programmé pour avril 2021 afin d’être opérationnel en début d’année 2022.

UN INVESTISSEMENT GLOBAL DE 4 MILLIONS D’EUROS

Pour se doter de cet outil performant, la société Demoizet réalisera un investissement global de quatre millions d’euros, achat du terrain et réalisation du bâtiment compris. Avec à la clé, la création de huit emplois nouveaux : ouvriers-charcutiers, aides laboratoire, personnels de conditionnement plus un poste support. Une partie des embauches est d’ailleurs actuellement en cours. Demoizet comptera donc entre 52 et 55 employés en 2022.

« C’est le projet d’une vie professionnelle. Tout devient possible pour l’avenir. Car cette opération va, en tout cas, nous ouvrir de réelles perspectives de développement de notre clientèle. On va en effet élargir notre gamme de produits et dynamiser la prospection commerciale. Sinon, ce déménagement ne va pas entraîner trop de changements dans notre organisation. On restera sur un process similaire et une même méthode de fabrication artisanale.

Enfin, le site de Barby restera en vie et se spécialisera dans la pâtisserie charcutière que nous entendons aussi étoffer », précise Alban Thewys-Demoizet. Cette relocalisation va aussi permettre d’offrir des conditions de travail plus confortables au personnel de la Maison Demoizet qui œuvrera dans un meilleur environnement.

« En entrant dans une structure plus moderne, on a réfléchi à d’autres axes prioritaires : l’ergonomie des postes, la sécurité du travail et la réalisation d’économie d’énergie par récupération de chaleur pour préchauffer nos eaux de cuisson. On veut recycler tout ce qui peut l’être. Ce sera donc aussi un bon coup d’oxygène pour notre cinquantaine de salariés ».

Grâce au boudin blanc, joyau culinaire de la ville de Rethel qui bénéficie de l’indication géographique protégé (IGP) et du label Entreprise du Patrimoine Vivant récompensant la fabrication française d’Excellence, la société Demoizet, forte de 80 ans de savoir-faire artisanal, a plus que jamais le vent en poupe.

RENAUD AVERLY : « LE PAYS RETHÉLOIS EST MÛR POUR ACCUEILLIR D’AUTRES INVESTISSEURS »

« Avec l’enchaînement de ces projets industriels, nous sommes peut-être en train de remporter notre pari. Un travail de longue haleine commence à porter ses fruits. Le territoire semble maintenant mature et mûr pour accueillir d’autres investisseurs car nous avons du foncier disponible à un prix très compétitif mais aussi une offre de services publics qui rend ce secteur géographique de plus en plus attractif aux yeux des porteurs de projet. On peut donc toper (sic) de plus en plus souvent ».

En ce début d’année 2019, c’est Noël avant l’heure pour Renaud Averly. Le président depuis 2014 du Pays Rethélois, EPCI regroupant 65 communes et 30.000 habitants, peut en tout cas se réjouir des trois jolis coups économiques réalisés coup sur coup à Rethel.