La logistique, donnée majeure de la campagne vaccinale dans l’Aube

Les centres de vaccination à Troyes vont intensifier leur activité pour lutter contre un taux d’incidence trop élevé.

La 13e conférence de la chaire Connected Innovation de l’UTT était consacrée à une thématique d’actualité.

Développer un vaccin en seulement douze mois aura été une prouesse scientifique sans précédent, mais le défi logistique que représente la vaccination massive et en un temps record dans le monde entier est tout aussi gigantesque. Un enjeu que les chercheurs de la chaire Connected Innovation de l’Université de Technologie de Troyes ont mis en évidence à l’occasion d’une session consacrée à la thématique « Santé, Data et Logistique ». « La gestion du dernier kilomètre est fondamentale dans les campagnes de vaccination », rappelle le Dr Yassine Ouazene, secrétaire général de la chaire. Il en va de même par exemple de la logistique inverse pour la gestion des déchets. S’il y a des similitudes avec les pratiques bien connues des chaînes logistiques de distribution, la grande différence réside dans les volumes énormes à traiter dans des délais raccourcis. « La logistique est à la base un objet qui a été porté par les militaires », souligne-t-il, titulaire de la chaire. Comme pour toute grande guerre, la logistique est un point essentiel pour désigner le vainqueur. Autrement dit, la guerre contre le virus ne se déroule pas uniquement sur le plan scientifique, mais aussi sur celui de la logistique. « En tant qu’établissement pivot coordonnateur pour l’Aube, nous n’avons disposé que de quatre jours pour déployer la vaccination dans l’Aube », rappelle Philippe Blua, directeur des Hôpitaux de Champagne Sud, qui fait son entrée parmi les partenaires de la chaire Connected Innovation.

LES CINQ DÉFIS LOGISTIQUES

Dans ce délai très court, il fallait relever cinq défis majeurs. « Il fallait concevoir la chaîne de vaccination, trouver des lieux adaptés et les aménager, faire appel aux professionnels de santé, organiser la chaîne logistique d’acheminement et mettre un place le système de prise de rendez-vous », détaille Philippe Blua qui est également président de l’Association européenne des directeurs d’hôpitaux. Dans l’Aube, cinq centres de vaccination principaux ont été déployés, à Troyes, Bar-sur-Aube et Bar-sur-Seine. En termes logistiques toujours, il a fallu également acheminer les vaccins vers les Ehpad ou encore les autres établissements de soins. Les difficultés d’approvisionnement en vaccins a également perturbé l’ordonnancement logistique mis en place. « Nous avons réussi à adapter les rendez-vous de vaccination aux rythmes de livraison, ce qui était important : nous sommes passé de moins de 300 vaccinations la première semaine à plus de 3 000 la troisième semaine, puis redescendre à un rythme hebdomadaire de 2 000 injections pour suivre les approvisionnements », fait-il remarquer. Un rythme qui est reparti à la hausse, l’Aube figurant parmi les départements français où le taux d’incidence est le plus élevé actuellement et un centre de vaccination supplémentaire a été ouvert au parc des expositions de Troyes grâce aux doses supplémentaires reçues.