La Fonderie de bronze lauragaise, l’excellence en fusion

C’est l’une des dernières du genre en France. La fonderie tarnaise, qui réalise des sculptures d’artistes, se bat sur un marché de niche pour faire vivre un étonnant savoir-faire.

Elle est l’une des dernières en France, à perpétuer le savoir-faire ancestral des fondeurs d’art à la cire perdue haut de gamme. Labellisée Entreprise du patrimoine vivant, la Fonderie de bronze lauragaise est spécialisée dans la réalisation de pièces en bronze sur mesure pour des artistes, ce qui représente 80 % de l’activité, mais travaille aussi pour des particuliers ou des collectivités.
Créée dans les années 1970, à Revel, pour répondre aux besoins des fabricants de meubles, la fonderie a déménagé à Blan, dans le Tarn, à quelques kilomètres de là, lorsque cette activité a périclité, au début des années 1980. L’entreprise s’est alors recentrée dans les reproductions de bronzes anciens.

La fonderie va prendre un nouveau virage lorsqu’elle sera reprise, en 2014, par Nicolas Parc, ancien ingénieur d’Air liquide, à la recherche d’une nouvelle activité. « Je ne savais pas ce qu’était un bronze, concède-t-il, mais je me suis formé et j’ai mis en place de nouvelles méthodes permettant d’évoluer sur ce marché de niche et de se tourner vers d’autres marchés. Le degré de qualité et de savoir-faire de l’équipe a permis de se positionner sur le marché de l’art. » Mouleurs, préparateurs en cire, enrobeurs, ciseleurs, patineurs… Autant de techniciens en dialogue permanent avec les artistes, qui disposent d’un atelier dans l’entreprise.

INNOVATION ET NOUVEAUX MARCHÉS

L’entreprise emploie huit personnes et réalise un chiffre d’affaires stabilisé de 550 000 à 600 000 € par an. Un petit exploit dans cette activité « très dépendante des aléas du contexte économique, car le marché de l’art est vite impacté en périodes d’incertitudes », assure le patron. La fonderie doit donc innover. Elle a investi 60 000 € l’an dernier pour se doter d’une technologie de cylindres au plâtre sous vide et des nouveaux fours notamment, permettant de réaliser des bronzes en réduisant par deux les délais. Un gain très précieux pour une entreprise qui réalise toutes les opérations sans machines, à l’ancienne, ce qui ne permet pas d’augmenter les quantités.

La Fonderie de bronze lauragaise développe des collections propres pour les aménagements intérieurs et a même créé une ligne d’urnes funéraires. Elle intervient dans la restauration des monuments historiques, réalise des trophées pour des événements internationaux et des œuvres magistrales pour des collectivités ou des sociétés privées. La statue de Pierre-Georges Latécoère, qui trône au tout nouveau musée de l’Envol, à Toulouse, vient de la FBL. Tout comme la statue de Jean-Paul II installée à Compiègne, ou celle de Pyrène, plantée sur le Pic du Midi.

Lieu ouvert aux artistes et au public pour des visites, cette entreprise pas comme les autres, est un concentré d’excellence qui s’appuie sur un patrimoine peu commun : elle dispose en effet de plus de 300 moules des plus grands sculpteurs français du XVIIIe au XXe siècle. La fonderie peut aussi proposer, à travers ses catalogues, une des plus grandes collections de pièces anciennes.