La FNAIM dénonce « un problème d’équité »

« Cette année, nous serons peut-être autour de 700 000 ou 750 000 transactions », estime Vincent Poidevin.

Agent immobilier à Witry-lès-Reims, Vincent Poidevin est le président de la FNAIM Champagne-Ardenne.

Interdits de visite, les agents immobiliers réclament une réouverture rapide de leur activité, directement impactée par le confinement. « En tant qu’activité non essentielle nous n’avons pas l’autorisation d’ouvrir nos agences ni d’organiser des visites en location comme en vente. Même si nous nous adaptons et que nous organisons des visites virtuelles, cela ne permet pas à un éventuel acquéreur de s’engager », déplore Vincent Poidevin, président de la FNAIM Champagne-Ardenne. Pour les agents immobiliers, ce deuxième confinement signe un net coup d’arrêt préjudiciable aux transactions immobilières et l’année 2020 devrait connaître une baisse sensible du nombre de ces transactions. 

2019, ANNÉE EXCEPTIONNELLE

Après un bon début d’année, le marché s’est arrêté lors du premier confinement au printemps pour repartir avant l’été et à la rentrée… pour s’arrêter à nouveau fin octobre. Sans se comparer à l’année 2019 qui avait enregistré des chiffres exceptionnellement élevés à plus d’un million de transactions constatées sur l’ensemble du territoire national, les professionnels de l’immobilier tablaient cette année sur une baisse de l’ordre de 10% à près de 900 000 transactions.

« Pour 2020, nous serons peut-être autour de 700 000 ou 750 000 transactions », estime Vincent Poidevin, qui espère néanmoins que la barre des 800 000 pourra être atteinte. Une fin d’année qui dépendra forcément des prochaines décisions gouvernementales sur lesquelles ils comptent peser. Au-delà de la réouverture des agences, c’est la question des visites qui se révèle primordiale pour le bon exercice de leur métier.

« Nos instances ont remis à notre ministre de tutelle des dossiers de protocoles sanitaires très stricts dont nous espérons qu’ils nous permettront d’obtenir une réouverture dès le 1er décembre. À cette date nous attendons surtout de pouvoir à nouveau reprendre les visites ».

Le président de la FNAIM Chanpagne-Ardenne regrette notamment que tous les professionnels de l’immobilier ne soient pas tous placés sur un même pied d’égalité. « Ce qui est incompréhensible c’est que les bailleurs sociaux ont le droit d’effectuer des visites ». Autre contradiction selon lui, l’autorisation de procéder aux états des lieux d’entrée et de sortie mais pas aux visites de biens. 

PAS DE BAISSE DE PRIX

En attendant une rapide mise au clair gouvernementale, le monde de l’immobilier champardennais note néanmoins du positif dans cette période chahutée : « On n’enregistre pas de baisse des prix. Certains biens ont même parfois légèrement augmenté à la marge. L’effet notable du confinement sur les acquéreurs, c’est surtout la recherche de biens avec un jardin ou un extérieur », note Vincent Poidevin.