La fin du GNR enflamme le secteur des travaux publics

manifestation TP capeb

Une guillotine pour symboliser l’arrêt de mort que signifierait la suppression de l’avantage fiscal GNR pour un certain nombre d’entreprises artisanales de travaux publics.

Les entreprises artisanales et la CAPEB dans la rue à Troyes pour protester contre la suppression progressive du gazole non routier pour les travaux publics.

En Bretagne, les professionnels concernés par la fin progressive de l’avantage fiscal sur le GNR ont organisé un blocus de dépôts pétroliers. « Dans l’Aube nous avons choisi un mode d’action différent, mais il est clair que si nous ne sommes pas entendus nous passerons à la vitesse supérieure », prévient Hervé Causaubon, président de la CNATP (Chambre nationale des artisans de travaux publics de l’Aube). Cette organisation a appelé, conjointement à la Capeb de l’Aube, à une journée d’action qui a pris la forme d’une opération escargot sur la rocade troyenne et les ronds points, ainsi que d’une manifestation devant la préfecture où une délégation a été reçue. Le GNR, utilisé pour alimenter les engins ne roulant pas sur la voie publique bénéficie jusqu’ici d’une fiscalité avantageuse pour des secteurs tels que l’agriculture, le forestier, le fluvial ou encore les travaux publics. Le projet de suppression se traduirait par une première hausse en juillet 2020. Deux autres augmentations, en janvier 2021 et en 2022, permettraient d’atteindre une suppression totale de l’avantage fiscal. Et une augmentation de prix de 60 %.

UNE HAUSSE DE 60 %

« Avec la fin de l’avantage fiscal, on va passer de 70 centimes à 1,20 € le litre : pour une entreprise moyenne qui consomme 90 000 litres par an, cela représente une charge supplémentaire de 45 000 € que nous ne pourrons pas forcément répercuter auprès de nos clients, notamment du secteur privé », ajoute Hervé Casaubon, qui craint des dépôts de bilan parmi les 250 entreprises auboises du secteur. Au-delà des impacts sur les trésoreries, les artisans et petites entreprises des travaux publics fustigent ce qui leur semble ouvrir la voie à une concurrence déloyale. « Les entreprises agricoles ne sont pas concernées par la suppression de l’avantage fiscal alors même qu’elles peuvent réaliser des travaux publics », fait remarquer le président aubois de la Cnatp qui réclame un même traitement pour tous. « Soit l’avantage sur le GNR est maintenu pour tous, soit il est supprimé pour tous, et dans ce cas, nous demandons son étalement sur dix ans afin de laisser le temps aux industriels de fournir une vraie offre d’engins propres », conclut-il. Le projet de loi de finances 2020, comportant la suppression de l’avantage fiscal GNR, doit être voté à la mi-décembre. Les artisans et petites entreprises des TP sont prêts à redescendre dans la rue avec leurs impressionnants engins si aucune de leurs revendications ne devait être prise en compte.