La feuille de route télémédecine Grand Est, un dispositif unique en France

L'Etat, la Région et l'Assurance maladie signent une feuille de route télémédecine unique en France.

Volonté partagée de l’Etat, de la Région et de l’Assurance maladie, afin de contribuer à améliorer l’accès aux soins en engageant des actions adaptées et cohérentes en matière de télémédecine, la feuille de route 2021-2023 est une première nationale. Elle bénéficie d’une subvention de la Région Grand Est de 3 M€. D’ici à 2023, la région devrait ainsi compter 200 sites dédiés à la télémédecine.

De nombreux éléments structurels et conjoncturels amènent la Région à œuvrer pour le déploiement de la télémédecine ( TLM) sur l’ensemble du Grand Est et plus particulièrement sur ses territoires ruraux. Cette feuille de route, avec un engagement de 3 M€ sur trois ans, réponse à plusieurs priorités. La première et la plus évidente est de répondre aux problématiques de démographie médicale et paramédicale. Il n’est cependant pas question d’envisager la TLM comme un moyen de remplacer des praticiens manquants mais de soutenir et renforcer une offre de soins en facilitant l’exercice de la profession (transmissions plus aisées des données, téléconsultations à partir du domicile du patient évitant des déplacements …). Dans le contexte de recours à des spécialistes, la TLM en milieu rural permet de traiter la problématique de la distance en rapprochant le spécialiste du patient via des solutions numériques intégrés dans des organisations adaptées (lieux d’accueil organisés avec présence d’un paramédical ou lieux spécifiques comme des maisons de santé, des pharmacies ou des tiers-lieux).

LA CRISE SANITAIRE CATALYSEUR DE TÉLÉMÉDECINE

La crise sanitaire a imposé rapidement la pratique de la TLM, à partir de supports familiers comme l’ordinateur ou le smartphone, médecins et patients ayant intégré ce mode de consultation. La finalisation du chantier Très Haut Débit va servir encore plus vite le déploiement de la TLM. Des opérateurs solides sont opérationnels dans le Grand Est (Priesm, Pulsy, Biovallay, Grand Inov …) et ont exprimé leur volonté de coordonner leurs actions afin de garantir un maillage cohérent des solutions numériques matures voire innovantes afin de faire du Grand Est un territoire TLM au service des habitants et des professionnels de santé.

Pour atteindre cet objectif, fort des conclusions du Business Act en faveur de l’élaboration d’un réseau TLM fort, la feuille de route signée par l’Etat, la Région, l’Agence Régionale de Santé et l’Assurance maladie apporte également des moyens financiers (1,5 M€ en crédit de paiement et 1,5 M€ en autorisation de programme) sur les trois années 2021-2023.

UNE FEUILLE DE ROUTE POUR TROIS ANS

L’objectif premier de cette feuille de route est d’organiser l’accès pour tous à des solutions de télémédecine reposant sur un dispositif garantissant le bon usage et la pérennité des installations, principalement des systèmes du type visioconférence. Cette feuille de route constitue un cadre d’actions qui garantit, aux professionnels de la santé, du sanitaire et du médicosocial, le respect de leurs organisations, de la réglementation des plans nationaux et régionaux en vigueur ainsi que du Contrat de Plan Etat Région.

En évoquant l’outil télémédecine, Virginie Cayré, Directrice Générale de l’Agence Régionale de Santé Grand Est insiste : « Des sites et des outils numériques, oui mais pour être utilisés à 100%. Il faut optimiser l’existant et encore gagner en efficacité et surtout ne pas laisser faire de la télémédecine par n’importe qui ». Dit et répété par les signataires de la feuille de route : la télémédecine n’est pas la solution au manque de médecins, mais une manière différente d’exercer.

LE RESPECT DES PRINCIPES ET DU PARTENARIAT

Comme pour tout sujet concernant la santé, le dispositif télémédecine demande le respect absolu d’un certain nombre de principes. Parmi eux, l’équité territoriale et sociale du déploiement des solutions, l’identification de cibles prioritaires conformément au Plan Régional de Santé Grand Est et aux diagnostics réalisés tenant aux structures d’exercice coordonné, d’établissements sanitaires et médicosociaux, aux hôpitaux de proximité au sein de territoires ruraux, aux cabinets médicaux et paramédicaux …

La feuille de route repose également sur le respect de la réglementation (confidentialité et sécurisation des données, entre autres) et des attendus nationaux en matière de télésanté, notamment dans l’interopérabilité des solutions, sur le respect du médecin traitant, pivot de la prise en charge des patients, sur la transparence vis-à-vis des acteurs des écosystèmes ou du partage des informations. Pour le Président du Conseil régional : « Il n’est pas question de faire à la place des professionnels mais de leur donner des moyens supplémentaires pour également, s’ils le veulent, soigner autrement ». Lui-même médecin urgentiste de métier, Jean Rottner insiste : « Cette feuille de route a été élaborée avec les médecins ». Les acteurs des territoires (collectivités locales, représentants des personnels de santé, acteurs de l’innovation et industriels du numérique…) seront systématiquement associés au suivi et à la mise en œuvre de la feuille de route. La mise en œuvre de la feuille de route sera en cohérence avec le plan régional de déploiement du Très Haut Débit. Le choix des solutions par les professionnels bénéficiaires d’équipements TLM est libre.

LES PARTENAIRES DU DISPOSITIF GRAND EST

Portée par la Région, la Préfecture, l’Agence Régionale de Santé et l’Assurance Maladie, la feuille de route 2021-2023 associe les Conseil départementaux et en particulier celui de la Meuse, porteur du projet E Meuse Santé et la Communauté Européenne d’Alsace avec l’Eurométropole de Strasbourg en sa qualité de pilote d’un territoire d’innovation en santé. Elle associe également les professionnels de terrain au travers de leurs organisations et les agences d’innovation, le tissu associatif et les industriels du numérique. Trois instances se partagent la gouvernance de la feuille de route : un CosStrat, composé des porteurs financiers, un CoMop, composé des équipes techniques des financeurs et un Comité régional élargi aux partenaires du projet. Afin de mener à bien ce projet, les porteurs de la feuille de route ont de faire appel à un opérateur principal : le GIP Pulsy qui est un groupement régional d’appui au développement de la e-santé.

JEAN ROTTNER : AGIR ENSEMBLE AU SERVICE DE LA SANTÉ

« Aujourd’hui, il nous faut agir ensemble au service de la santé pour tous sur tous les territoires. La télémédecine est un des outils que les acteurs publics peuvent accompagner pour garantir un meilleur accès aux soins. Elle ne vient pas supplanter la relation entre un professionnel de santé et un patient., elle vient au contraire la faciliter. En complément de toutes nos actions respectives favorisant l’installation et l’exercice des professionnels de santé dans le Grand Est, nous avons souhaité, ensemble, mettre à leur service une boîte à outils cohérente et partenariale. C’est inédit et nous serons ensemble au rendez-vous ».