La féminité à l’état pur

Marjorie Fatkic. Elle a lancé une marque de mode féminine, Mariannette, sur la toile, à partir de matières recyclées, bio et 100 % made in France.

Selon une étude réalisée par Fairytale.eco, site d’e-commerce de mode écoresponsable et éthique, en coopération avec l’institut Toluna, les femmes occitanes sont particulièrement sensibles à cette démarche. Ce qui pourrait bien faire l’affaire de la marque toulousaine, Mariannette, lancée sur la toile début 2021, par Marjorie Fatkic. Cette ex-responsable des achats pour de grands comptes envisageait depuis longtemps de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, sans savoir quel chemin emprunter, avant que la notion de consommation écoresponsable ne régisse son quotidien. « Je suis très attentive à ce que je consomme, et je ne trouvais pas de marques écoresponsables qui me convenaient, soit en termes de look soit en termes de démarche écoresponsable, les marques ne poussant pas le concept suffisamment loin », détaille la diplômée en droit. 

Pendant le confinement, à l’aube de la quarantaine, elle décide de frapper aux portes de partenaires potentiels et de lancer la marque Mariannette, cochant ainsi toutes les cases tendance, avec des matières recyclées, mettant en avant l’économie circulaire du bio et brandissant l’étendard du made in France. La première collection, en prévente sur la plateforme de crowdfunding Ulule comprend, pour l’heure, un modèle de gilet tricoté et une robe. « Étant mère de deux petites filles, je refuse d’acheter des vêtements fabriqués par des enfants. De plus, il y a clairement une demande pour des produits de qualité conçus de manière responsable, et pour ces bons basiques que l’on veut garder longtemps. La laine est ainsi fabriquée par l’entreprise Les filatures du Parc (à Brassac dans le Tarn, NDLR), qui crée des fils de laine et de polyamide, certifiés par le label Global Recycled Standard à partir d’anciens vêtements collectés dans les bornes Le Relais. Les étiquettes en polyester recyclé proviennent également d’une PME française et les petits boutons de Picardie. La robe chemise, quant à elle, est confectionnée en Bretagne à partir de chutes de tissu et de bouteilles en plastiques transformées par une usine également basée en Auvergne-Rhone-Alpes. Elle contient 25 % de viscose recyclée, 31 % de polyester recyclé et 17 % de coton bio. Quant aux patrons, les modèles sont réalisés à Bordeaux. »

La griffe de Mariannette, qui se veut féminine, a des adeptes puisqu’elle a dépassé ses objectifs de vente. « L’objectif initial était de 100 pièces et nous avons bouclé notre campagne participative fin mars, avec près de 160 préventes, ce qui correspond à une levée de plus de 12 000 € ». Défi réussi pour la marque qui poursuit ses ventes sur son site et envisage de se rapprocher d’influenceuses toulousaines. Une deuxième opération est prévue en septembre prochain en vue d’étoffer la collection « misant sur plus de couleurs, tout en restant classique », avec cette fois la participation d’une communauté grandissante. « C’est une forme de co-création. Mon objectif est de fonctionner principalement avec des préventes et des stocks restreints ». La marque, dont le circuit de création tend à limiter son empreinte carbone, vise un marché notamment national et table sur 100 K€ de chiffre d’affaires en 2021, avec une progression de 30 %. En attendant, la marque qui sera exposée dans une boutique bordelaise, espère obtenir des fonds régionaux pour accompagner sa croissance.