La FCVC plaide pour plus de coopération et plus de marques

Éric Potié : « Vignerons et coopératives doivent retrouver leurs 33% de part de marché ». (Photo: Gérard Delenclos)

Le Président de la Fédération des Coopératives Vinicoles de la Champagne défend trois urgences: l’accès des vignerons au foncier, la synergie de moyens entre les coopératives et le développement des marques.

En saluant la naissance de La Foncière France Valley Champagne qui réunit la société de gestion de portefeuilles France Valley, la SAFER Grand Est, le Syndicat Général des Vignerons (SGV ) et la Fédération des Coopératives Vinicoles de la Champagne (FCVC), le Président Eric Potié affirme une exigence : préserver et conforter l’outil de travail des vignerons. Cette nouvelle structure a pour vocation d’acquérir des vignes de l’appellation Champagne pour les donner à exploiter à des vignerons qui souhaitent maintenir ou agrandir leur exploitation dans un contexte de tensions financières. La valeur moyenne de l’hectare de vigne AOC est de 1,1 M€ et selon le SGV, sur les 17 hectares vendus en 2017, 15 hectares ont été acquis par les négociants.

Autre annonce de cette assemblée générale : la fusion de cinq fédérations historiques de coopératives agricoles et viticoles, la FCVC, Coop de France Lorraine, Coop de France Alsace, la FRCA, Fédération Régionale des Coopératives Agricoles, et l’URGPAL, Union Régionale des Groupements de Producteurs Alsace-Lorraine, qui donne naissance à Coop de France Grand Est.

Coop de France Grand Est, segmentée en trois pôles (animal, végétal et viticole) est présidée par Sylvain Hinschberger et dirigée par Alexandrine Legras-Populus, précédemment Directrice de FCVC. La nouvelle entité représente 260 entreprises regroupant 56 000 adhérents comptant plus de 11 250 salariés et pesant un chiffre d’affaires de 14,4 milliards d’euros. En calquant sa construction sur la nouvelle région Grand Est, Coop de France Grand Est mise sur une meilleure représentation des intérêts de ses adhérents auprès des collectivités régionales et d’une lisibilité au niveau national.

DÉVELOPPER L’ATTRACTIVITÉ ET LES MARQUES

Dans son rapport d’orientation, Eric Potié, Président de la FCVC, fait le point sur les deux grands objectifs de sa Fédération : le renforcement de l’attractivité de la coopérative et le développement des marques de cette dernière.

Premier constat : les coopératives champenoises maintiennent globalement leurs surfaces et donc leur attractivité. Cependant, certains adhérents partent faute d’avoir trouvé des services recherchés. Eric Potié y voit là un effet de taille : les petites coopératives manquent de moyens humains. Eric Potié évoque une solution : « La solution passe par la coopération entre coopératives, mieux adaptée aux nouveaux besoins des adhérents … Il n’y a pas d’avenir dans le vignoble champenois sans une coopération forte entre les coopératives ».

Abordant les marques, le Président de la FCVC souligne que leur développement a permis un maintien des parts de marché jusque dans les années 2010, en multipliant les ventes par 2,5 et en améliorant les prix des bouteilles. Après 2010, les ventes des vignerons ont baissé et avec elles les parts de marché de la coopération. Désormais, avec moins de 85 millions de bouteilles, vignerons et coopératives ne pèsent plus que 27,4% des ventes de Champagne. Eric Potié fixe le cap : « Pour retrouver un équilibre autour de 33% des ventes, il faut que le vignoble augmente ses ventes d’une vingtaine de millions de bouteilles ».

Et dans cette perspective, la coopération doit adapter son offre de services à la demande des adhérents qui commercialisent et doit contribuer au développement de ses marques, développement qui ne peut se faire que par une synergie commerciale entre coopératives. Enfin, saluant la création de Coop de France Grand Est, le Président de la FCVC a précisé que l’échelon Grand Est n’est en rien une dissolution de la participation champenoise : « Pour les élus de la coopération champenoise, il s’agit dans ce regroupement de plus d’engagement et plus d’implication dans le SGV et dans l’interprofession ».