La déconstruction du parc des expositions peut enfin commencer

Sur l’île du Ramier, les buldozers ont commencé leur ballet le 8 septembre.

Une page s’est tournée le 8 septembre sur l’île du Ramier à Toulouse où le coup d’envoi de la déconstruction de l’ancien parc des expositions vient d’être donné. L’événement intervient après l’ouverture au public en début du mois du Meett, à Beauzelle, le nouveau parc des expositions et centre de conventions de la métropole toulousaine, un lieu qui sera inauguré le 26 septembre prochain.

L’objectif de ces travaux de démolition est de faire la place à un nouvel îlot de verdure, lequel doit s’intégrer dans le vaste projet paysager, le Grand parc Garonne, qui marque la volonté de la collectivité de se réapproprier les berges du fleuve en mettant en valeur un espace long de 32 km représentant près de 3 000 hectares au total qui s’étirent de la confluence avec l’Ariège au sud jusqu’à Saint-Jory au nord.

Dans ce très vaste projet, la débitumisation du nord de l’île du Ramier est une étape majeure. Une partie seulement des bâtiments érigés il y a près de 70 ans en plein cœur de la ville sera cependant démolie. De fait, cinq halls sur les neuf (les halls 1, 2, 4, 5 et 6) seront voués à l’appétit des engins de démolition ainsi que divers bâtiments périphériques et des parkings. Une partie des gravats générés devrait être utilisée dans d’autres chantiers de la métropole.

Les bâtiments conservés devraient après réhabilitation recevoir une nouvelle affectation. Un bâtiment sera notamment dédié aux sports urbains, un autre accueillera un gymnase où évolueront les clubs de basket jusque-là accueillis au petit palais des sports. Un autre bâtiment hébergera la déchetterie recyclerie qui se situe actuellement sur l’île. Dans la fameuse rotonde, diverses associations pourront être hébergées tandis que le hall 8 devrait conserver sa fonction d’origine, à savoir l’accueil de manifestations.

La création de ce nouveau poumon vert au cœur de la capitale d’Occitanie devrait nécessiter en parallèle la plantation de quelque 5 000 arbres de différentes essences plus adaptées (aulnes glutineux, ormes lisses, saules blancs…). La place de la voiture devrait notoirement être réduite dans ce nouvel espace, la municipalité, comme l’a rappelé Jean- Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, lors de lancement des travaux de démolition le 8 septembre, mettant la priorité sur les déplacements doux. Quatre nouvelles passerelles piétonnes et cyclables seront d’ailleurs créées pour relier l’îlot aux différents quartiers contigus, Empalot, Croix de Pierre, Saint-Michel et l’avenue de Muret.

Le coût global du projet pour l’ensemble de l’île s’élève à près de 180 M € dont 7 M € pour les seules opérations de déconstruction du nord de l’île. Une partie de ces travaux devrait être financée par des fonds européens. Le projet toulousain, qui concerne la végétalisation de la partie nord de l’île a, en effet, été sélectionné par la Commission européenne dans le cadre du programme Life pour l’environnement et le climat. Le projet ainsi labellisé Life Green Heart, qui associe différents partenaires scientifiques, a pour objectif, à travers la restauration de 13 ha de nature au nord de l’île du Ramier, « d’améliorer les conditions microclimatiques et la qualité de l’air », tout en réduisant la pollution sonore, et en augmentant la biodiversité au centre de Toulouse. Ce nouveau poumon vert devrait être inauguré en 2025.