Depuis neuf mois, elle dirige l’Écrin, la salle de spectacle de Talant inaugurée le 15 mars. Issue du secteur privé, cette ancienne chef d’entreprise porte avec ferveur le développement de ce projet, avec une vision à long terme.
Hortense Bourguignon attend un heureux évènement… L’inauguration de la nouvelle salle de spectacle de Talant ce vendredi 15 mars. À quelques jours de l’ouverture du lieu, l’excitation est à son comble. Cela fait maintenant neuf mois qu’elle porte le projet de l’Écrin comme elle avait porté son entreprise auparavant. Partir de zéro est un vrai challenge. Et, ce n’est pas pour rien si elle a été choisie pour diriger cet établissement. Issue du secteur privé, cette trentenaire dynamique est riche d’une expérience de 15 ans dans l’évènementiel et le monde du spectacle, dont cinq ans en tant qu’indépendante avec sa propre structure Hiboo. « Dans la vie, il n’y a pas de chance mais que des signes ». Une doctrine à laquelle croit beaucoup l’entrepreneuse. C’est au moment où elle se questionnait sur l’orientation que devait prendre son entreprise – avec un souhait d’intégrer plus de culturel dans l’organisation des évènements corporate – qu’elle voit passer l’annonce pour l’Écrin. Diriger un lieu culturel ? L’aboutissement de toute une carrière pour Hortense Bourguignon. « Après tout, la gymnastique d’accueillir un évènement est la même que de faire découvrir un spectacle tout public », se dit-elle. Durant plus de dix ans, elle a développé un réseau national, entre Paris et Lyon, en organisant des manifestations culturelles et évènementielles partout en France pour de grands comptes (Les rencontres de la créativité, GDF, Schneider Electric, Unibail, défilé de mode Yves-Saint-Laurent…). Non pas que ces évènements manquaient d’intérêts – bien au contraire – mais le besoin d’intégrer du culturel et de l’artistique à ses prestations se faisait de plus en plus sentir au fond d’elle, pour « pouvoir apporter une autre réflexion et un autre sens à mes missions », confie- t-elle.
UNE VISION DE L’ÉCONOMIE À L’ÉQUILIBRE
Le profil de l’ancienne chef d’entreprise a convaincu la municipalité par sa vision économique du lieu. « Je ne peux pas me lancer dans un projet sans avoir une vision à long terme de son devenir », avait-elle exprimé lors de l’entretien d’embauche. L’Écrin, établissement public, sera donc géré selon un business plan ambitieux. Ce lieu propose une offre encore inexistante sur la place dijonnaise. Il ne s’agit pas uniquement d’une salle de spectacle, mais d’un lieu à trois espaces distincts : le foyer avec le bar pour les entractes, une salle de réception, une salle de spectacle. « En un seul endroit, une entreprise peut accueillir de manière qualitative ses invités », assure la nouvelle directrice. Le modèle économique repose sur la location de ces salles aux entreprises. Cette rentrée d’argent permettra d’offrir une programmation culturelle accessible à tous, avec un prix médian autour de 25 euros la place. La vocation de l’Écrin est de proposer des spectacles pluri-disciplinaires afin que chacun puisse y trouver son plaisir. « Sur la saison inaugurale, appelée Prélude, qui se déroulera de mars à juillet, nous accueillerons autant du théâtre et des humoristes, que de la musique actuelle ou classique avec l’ensemble orchestral de Dijon. La première saison (2019-2020) ouvrira sur de la danse et du cirque contemporain que nous pouvons accueillir grâce à la grandeur du plateau scénique », précise Hortense Bourguignon. Une place importante sera accordée égale- ment aux spectacles jeunes publics. L’Écrin est une salle qui offre un confort haut de gamme aux spectateurs car elle ne comporte que des places assises. Elle dispose d’un véritable outil technique scénographique. « Nous avons travaillé avec l’architecte sur la relation entre le public et l’artiste. Résultat : il y a une réelle proximité qui se crée. Même si vous êtes au dernier rang, vous pouvez capter les expressions du visage. Un critère indispensable pour les pièces de théâtre notamment », ajoute-t-elle.
LE MOTEUR DE L’ÉQUIPE
Son expérience d’indépendante ne fait pas d’Hortense Bourguignon une cavalière solitaire. C’est même tout le contraire. Elle a toujours travaillé avec des sous-traitants en équipe. « Si l’Écrin devient une réussite – et je n’en doute pas – ce sera grâce à toute notre équipe motivée et compétente », souligne-t-elle. L’ancienne chef d’entreprise ne conçoit pas son management de manière verticale : « Certes, il doit y avoir une personne qui prend les décisions mais chaque maillon de la chaîne est important : s’il n’y a pas de suivi d’entretien du bâtiment, le public ne se sentira pas bien et ne reviendra pas. Quant au responsable de la technique, il s’assure que le matériel est bien utilisé et stocké, et l’administratif gère une bonne prise en charge des dossiers…». Grâce à son parcours dans l’évènementiel, elle connaît les pics d’adrénaline que nécessite ce secteur d’activité et saura gérer l’équipe pour trouver des solutions en cas de problèmes. Et c’est justement ce qui lui plaît dans ce métier : les challenges. « Dans la vie, il me faut cette envie d’accomplir quelque chose ensemble. Je me donne des objectifs et j’essaye de les atteindre », confie-t-elle. Elle compare ainsi l’organisation d’un spectacle à la création d’une mini-entreprise : « L’objectif est de faire cohabiter différents corps de métier vers une vision commune, sauf que pour un spectacle, c’est en un temps donné, sur une seule date ! ». Avec un nombre de spectacles importants à organiser sur un an, quel plus beau challenge que celui de l’Écrin ?